Attentats à Paris - plus de 120 morts et 180 blessés

[Yzorha]

Je reviens de la frontière (je devais poster un colis, comme je dois l'envoyer vers la France, ça me coûte moins cher, autant profiter d'être frontalière ^^), à l'aller rien à signaler, au retour, on a senti la tension :

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Sinon, rien à voir mais pour mettre du baume au cœur : les enfants sont des créatures parfois merveilleuses !
Mon chéri freine pour laisser passer deux mamans (dont une avec poussette) et la gamine d'une des deux lève son pouce avec un grand sourire en direction de mon chéri. On en a rit, les deux mamans aussi ^^
A la Poste, une maman entre avec son petit bout qui lance un joyeux et tonitruant (du haut de ses trois pommes et demi) "Bonjour" qu'il répète avec un large sourire, parce qu'il voit que nous, les autres clients, ça nous fait beaucoup sourire, et comme on lui répond bonjour, il continue pendant 5 minutes. Et rebelote quand sa maman le tire par la main pour partir, même cinéma avec "au revoir".
Et ba ces deux gamins, ils m'ont fait sourire pour la semaine je crois ^^

 

[Membre supprimé 155015]

Je suis aussi dans du coton. Complètement abasourdie. Et pourtant, je suis en colère.

Ce vendredi, je devais rejoindre des copains rue de Charonne. Et puis j'ai eu la flemme. Avec mon copain, on s'est installés devant une émission à la con en mangeant de la glace. J'entendais mon téléphone qui bipait, mais j'avais la flemme, encore une fois. J'ai fini par aller décrocher. C'était ma soeur "tu vas bien t'es ou??" euuuh, à la maison, du calme! "Allume BFM". J'ai allumé. Et je n'en croyais pas mes yeux. On utilise beaucoup le terme guerre. C'est un abus de langage; On ne peut être en guerre que contre un état, et là c'est un groupuscule idéologique de connards . Mais ce que je voyais, c'étaient des scènes de guerre. Et j'ai eu peur. Peur pour mes amis que je devais retrouver, peur pour mes amis qui vivent dans le coin, peur pour les parisiens. J'appelle un ami, puis un autre, puis un autre... Mon amie L me dit que des copains sont au Bataclan. Nous tremblons. Nous n'arrivons pas à décoller notre regard de l'écran. Le nombre de morts s'allonge. Nous finissons par nous endormir, choqués, tremblants. Le lendemain L m'appelle: Valou est mort, sa copine est blessée. Il avait 26 ans. Il avait une famille, une copine, des rêves, et il est mort, à cause de la connerie et de la barbarie humaine.
Aujourd'hui, je suis en colère. Aujourd'hui, je voudrais les avoir en face de moi ces putains d'enfoirés de merde et leur rendre le mal qu'ils ont fait. Mais c'est impossible. Aujourd'hui, nous pleurons nos morts. Et eux ils rigolent.

Mais on ne va pas se laisser abattre. On va continuer à rire, à danser, à boire des coups, à faire l'amour, à voir ses amis aux terrasses des cafés et à putain de vivre. Parce que c'est ça qui leur fait mal à ces barbares: qu'on vive, qu'on soit libre et qu'on les emmerde!

Vive l'amour, vive la liberté, vive la vie et vive les pièces montées.

 

[Nayeli38]

Mamie Danielle elle m'a.....pfff...
[et vous aussi les filles, je suis venue me réfugier ici pendant deux jours. Merci les coupines]

 

[Illyria]

@Ghost wind J'en ai entendu parler ce midi.
Je crois que le plus gros facepalm revient à un député qui a annoncé vouloir aller plus loin en retirant la nationalité française à un français sans double nationalité et/ou à partir du moment où il aurait "de la sympathie pour l’islamisme radical".

1. Si tu le déchois de sa nationalité, tu l'envoies où? Au pays des apatrides? Ok donc les terroristes, on n'a pas de problème avec eux du moment qu'ils sont dans un autre pays que le nôtre? S'ils tuent des gens ailleurs on s'en fout tant qu'ils ne sont pas français? Et il est interdit de déchoir quelqu'un de sa nationalité si ça le rend apatride.
2.Ca veut dire quoi "avoir de la sympathie pour l’islamisme radical"? A partir de quel moment considère-t-on que quelqu'un a "de la sympathie pour l'islamisme radical"?

J'en peux plus de ces gens qui ne réfléchissent pas avant de parler...

 

[Illyria]

@Ghost wind Je ne sais pas si ton "toi et moi"se voulait général mais je suis d'accord avec toi sur cette mesure. Je la trouve injuste et de toute façon sans fondement par rapport à l'effet voulu. Je ne vois pas bien en quoi déchoir quelqu'un de sa nationalité va faire en sorte qu'il ne nuira plus sur notre territoire. Un bon terroriste est un terroriste étranger, semble-t-il...

Quant à la sympathie pour l'islamisme radical, quid de ceux qui effectivement voudront se renseigner, ou des journalistes en infiltration, n'a-t-on donc plus le droit de penser? Autant dire que pour ces gens-là, une personne qui s'intéresse à l'islamisme radical est de toute façon irrécupérable.

 

[rimini]

Moi aussi j'ai peur... J'ai mal vécu ma journée au lycée hier. J'étais mal, d'autres personnes avaient l'air mal, d'autres parlaient fort. On a fait la minute de silence en Philo, on en a discuté aussi. En ce moment nous étudions la religion, c'était tristement d'actualité. On a entendu des sirènes de voiture pendant 1 heure, passer dans la rue du lycée. Bien sûr, tu te demandes "si".
En sortant de cours, certaines personnes criaient "Allah akbar" dans les escaliers, en rigolant...
J'ai du mal à penser à autres choses, je m'en veux même, de ne pas être assez courageuse pour rire, continuer à vivre... J'espère que ça passera.

 

[Leech]

@elisabellissima

Spoiler: Hug

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[Patriarcaca]

J'ai emmené les petites à Répu, on a acheté des allumettes et on a rallumé les bougies qu'elles choisissaient. On a distribué des boîtes d'allumettes aux parisiens. Je sais pas si ça leur a servi à quelque chose, mais je trouvais ça encore pire de pas les emmener.

 

[Membre supprimé 155015]

@Leech

Spoiler: mais mais...

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[Membre supprimé 248543]

J'ai chialé au boulot hier, mes collègues voient bien que je vais mal,
c'est dur d'en parler, de mettre des mots sur ce qu'on ressent. Je n'ai plus foi en l'humanité, je suis dégoûtée du monde dans lequel je vis, je ne comprends pas comment on peut en arriver là. Je n'ai le cœur à rien, j'ai l'impression que je ne m'en remettrai jamais. Je me sens mal d'être comme ça car je n'ai pas vécu l'attaque, je n'ai perdu personne, je pense à tous ceux qui sont en deuil ou qui étaient présents... Aucun mot n'est assez fort pour décrire cette horreur.

 

[Laoragwen]

je n'en peux plus

tout d'abord je tiens à préciser que je n'habite pas à Paris
(même si je connais très bien la ville, venant à l'origine d'île-de-france où d'ailleurs ma famille vit encore, Paris je t'aime, si tu passe par là et que tu me lis, call me maybe ok , désolé, je sais que je ne suis pas drôle, mais j'ai tendance à faire de l'humour quand je suis victime de trop fortes émotions )
bref, je préférais préciser pour ne pas que les madz parisiennes lisent mon "anecdote" et ait (encore plus) peur )

hier matin c'était très dur d'aller bosser.
ce matin, ça allait un peu mieux. j'attends alors comme tous les jours, le bus pour aller travailler.
on est alors 3 à l'arrêt et il doit y avoir environ une dizaine de personne dans la rue. notre bus a du retard.
là d'un seul coup, on voit venir plein de mecs qui courent, et une voiture de police qui va super vite (j'ai déjà vu des voitures de police allait vite et je crois franchement que c'était la plus rapide que j'ai vu de ma vie)
bien sûre, des gens de la rue se mettent à l'abri. moi et d'autres personnes on se regarde, on a pas le temps d'assimiler ce qu'on vient de voir.
au bout de 1 ou 2min on comprend tous que si quelque chose se passe, ce n'est pas dans notre rue.
le bus arrive, on marche très vite pour monter dedans.
je suis assise devant, et le chauffeur parle à un de ses collègues présent, j’entends alors tout ce qu'ils disent. ils racontent ce qu'il s'est passé.
apparemment dans un autre bus, un homme est monté tout "excité" et a crié au chauffeur "t'a vu ce qu'ils ont fait les djihadistes" ?
le chauffeur a eu peur, il a tout de suite appuyé sur le bouton "appel d'urgence" de son bus, ce qui a alors alerté qui il faut. la police (c'était donc cette voiture super rapide) est venu et l'a tout de suite embarqué.
et j'ai eu super peur pendant ces quelques minutes d'attente de bus

je tiens à remercier d'ailleurs tout le monde ici qui me montre que ma peine, ma colère et ma peur sont légitimes.
que même si mon entourage ne me comprends pas, ici, il y en a dont c'est le cas.
que non, je ne suis pas seule, c'est idiot, je sais que je ne suis pas seule, (on est 7 milliards sur terre ) mais lire des messages (de presque) d'inconnues qui décrivent mot pour mot mes pensées et mes sentiments, c'est ça qui me fait vraiment sortir de ma solitude, alors merci pour tout ça, et merci à tous et toutes ici

 

[Althée]

Je n'avais pas encore réagi par ici, faute de savoir quoi dire.

Je suis une amie de @Tammie et de la jeune femme dont elle parle, je n'étais pas avec elles ce soir-là, je n'ose imaginer les moments de souffrance extrême qu'ont dû traverser mes amis, mes proches, bien que je ne cesse d'y penser.

Je suis également une enseignante, qui a dû en parler avec des lycéens pleins de questions et d'angoisse, une enseignante qui s'est trouvée devant une classe silencieuse, qui n'a pas su quoi dire pendant de longues minutes devant tous ces adolescents qui espéraient que l'adulte que je représente aurait les réponses.

Je ne saurais qu'exprimer ma propre peur et ma propre douleur, car je suis incapable d'envisager celles des personnes qui ont été plus directement touchées. Le repli sur une réflexion plus intellectuelle est nécessaire pour moi, c'est ma nature de réagir comme ça, et j'essaie d'apporter quelques éléments de compréhension aux adolescents que je vois au quotidien, consciente que je ne peux guère faire plus et mieux, face auxquels je me sens un peu démunie.

Je suis aussi en colère contre tous ces jeunes qui s'en fichent éperdument, car il y en a, qui ne voient là qu'une bonne raison de ne pas faire cours normalement, qui ricanent pendant les moments solennels mais extrêmement touchée par tous ceux, au moins aussi nombreux, qui sont plein d'iniatives, d'idées, de questions, aussi maladroites soient-elles parfois. Je m'interroge énormément sur mon rôle dans ce contexte-là.

Et je ne sais pas plus comment terminer ce message que comment le débuter. Les mots me paraissent une fois de plus aussi nécessaires qu' insuffisants et j'ai hâte que les réflexions deviennent plus approfondir pour apaiser l'immense soif de comprendre qui me saisit face à tout cet innommable.