Mettre une fessée à un enfant, ce n'est pas se sentir supérieur. Par exemple si un enfant en bas âge approche les mains d'une prise, mon premier réflexe sera de lui taper la main (comme je le ferai pour un adulte ceci dit), histoire que oui, cette action soit dans son esprit reliée à quelque chose qui fait mal. Comme un enfant arrêtera de jouer avec le feu lorsqu'il se sera brûlé !
Après, dans ton lien, le parallèle femme/enfant me fait profondément tiquer. Le lien parent-enfant n'est pas le même qu'entre adulte. On élève, on éduque un enfant, on ne fait pas de même avec sa femme. Et comme le dit @
Haze, il ya clairement une différence (que dis-je, un fossé) entre une fessée à portée symbolique (celle qui au fond, ne fait pas mal à la peau, qui ne laisse absolument aucune trace) et un battage en règle de l'enfant.
Beaucoup parlent d'autres moyens psychologiques. Mais perso, quand j'étais petite, je préférais une bonne fessée à des cris et une engueulade puissante. Niveau psychologique, ça peut laisser bien plus de séquelles qu'une simple fessée ! (et là encore, c'est subjectif, mais c'est pour souligner à quel point dire qu'un enfant élever dans la ""violence"" sera plus ou moins ceci ou cela et qu'il faut préférer les autres moyens à disposition. Et quand la violence réelle est dans la parole ?)
Du coup, on peut considérer qu'il y a plusieurs "stades" de punitions psychologiques et d'usages verbaux. Pourquoi alors ne pas considérer qu'il y a plusieurs stades de "châtiments" corporels ? Donner une fessée symbolique ou un peu piquante lors de bêtises exceptionnelles, je n'appelle pas ça une rouste par exemple, ce n'est absolument pas dans la même catégorie !
Je suis d'accord en tout cas avec ce qu'a souligné @
Peaudouce, ils n'ont pas choisit les "bons" (entre guillemets, car être "bon parent" c'est extrêmement relatif) parents vu comme il réagit et ce qui est apporté par la mère (l'ordinateur).
N'est ce pas par la honte qu'on acquiert certaines normes sociales ? Quand on frappe quelqu'un, on se sent honteux. Pourquoi ? Parce qu'on sait qu'on a fait quelque chose de mal et on se sent miséreux. Bien sûr il faut pas partir dans l'extrême et n'élever son enfant QUE comme ça. Mais comme partout, l'équilibre peut avoir du bon et se sentir honteux de ses comportements ça peut être très sain.
Que la honte vienne d'eux même, c'est "formidable", ça veut dire que l'éducation aura portée ses fruits (c'est à ce moment là que les parents font la teuf
) mais au début, cette honte ne vient pas d'eux-même, ils sont au début extrêmement naturels et spontanés, parfois dans le "mauvais" sens du terme (tout est relatif hein, la culture tussa tussa).
Bien sûre, une fessée sans rien derrière est inutile, mais comme une punition sans rien derrière est inutile. Donner une fessée ne veut pas dire ne pas communiquer ensuite/pendant/après ! On peut donner une fessée puis réexpliquer la raison de cette fessée (puisque pour moi, la fessée intervient dans le cadre d'une hiérarchisation des punitions et qu'elle est en dernière position avec la privation de dessert).
Là encore tout est question de subjectivité et de la manière dont on a été elevé ! Perso, pour moi c'est l'engueulade, les cris et les mots qui ont le plus de failles, les dégâts psychologiques peuvent être tellement immense ! De part notre éducation, notre culture et notre société, on est plus "normés" à retenir nos coups. Quid de nos mots ? Qui s'échappent, qui se lâchent, qui dépassent les bornes ? Doit-on de ce fait interdire aux parents de crier sur leurs enfants ? Alors pourquoi l'Etat se permettrait-il d'interdire aux parents l'usage de la fessée ?
Et plus, quand je vois qu'il y a des filles qui sont étonnées de voir autant de filles "pour" la fessée, je répondrais que je suis étonnée et estomaquée de voir le nombre de filles que cette loi et son principe ne choquent pas
Je rejoins d'ailleurs Epidaure :
Au fond ce débat dépasse clairement le cadre d'un débat sur l'éducation des enfants (où chacun a le droit de choisir son chemin) mais prend plutôt place dans la place de l'Etat ainsi que du regard des autres. A-t-on envie d'être sans cesse juger ? A-t-on envie que l'Etat regarde nos affaires alors qu'on a rien fait de mal (car mettre une fessée à son enfant, ce n'est pas le battre, mettons de l'eau dans nos vins) ?
(oui, pardon pour le pavé mais je trouve le débat tellement passionnant !)