@Kaeloolagrenouille
Ça dépend de la perception et du vécu des gens.
Quand j'étais en Pologne, j'ai rencontré une étudiante originaire du Mexique qui souhaitait s'installer en Pologne, que c'était un pays parfait, elle s'y sentait en sécurité. Et pourtant la Pologne a été qualifié de dictature plus haut.
Définition d'une dictature :
Régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par une personne ou par un groupe de personnes (junte) qui l'exercent sans contrôle, de façon autoritaire ; durée pendant laquelle s'exerce le pouvoir d'un dictateur.
Donc, si la France peut correspondre à cette définition.
Les mots ont l'importance mais les éléments qui constituent une définition aussi.
Une dictature ne se constitue pas seulement par son nombre élevé de mort ou de départ.
Je n'interviendrai plus sur ce sujet, pour moi c'est pas le plus pertinent.
Le raccourci qui est fait ici est l'usage du mot pouvoir. Dans le sens où il est utilisé, celà veut dire que tout les pouvoirs (exécutif, legislatif et judiciaire) sont dans les mains d'une seule personne - ou d'un groupe de personne. Ce n'est pas le cas en France. Macron a une faible majorité au parlement (et les parlementaires ne sont pas contraints à voter selon ses désirs) et le pouvoir judiciaire n'est pas sous son contrôle. Par contre on peut critiquer l'existence du 49.3 qui permet au président de passer par-dessus le parlement. Mais ce n'est pas le premier président à y faire recours dans la 5e République. Cet outil que trouve problématique est inscrit dans la constitution. La question qui peut se poser, vu qu'il existe depuis 1958, c'est comment se fait-il qu'il a perduré si longtemps?
En ce qui concerne la Pologne et la Hongrie. De fait, ce ne sont pas des dictatures même si les partis au pouvoir tentent de concentrer les pouvoirs. Par exemple, récemment, l'indépendance des juges a été menacé par le PiS (le parti polonais au pouvoir), ce qui a été l'ouverture d'une brèche et l'Union européenne a fortement réagi. La loi a depuis été abandonné.
L'indice de démocratie est un outil intéressant - bien que comme tout outil biaisé - pour se faire une idée des nuances qui existe entre les différents régimes. Cet outil, développé par the Economist, définit 4 types de régimes: les démocraties dites à part entière, les démocraties imparfaites, les démocraties hybrides et les régimes autoritaires (des monarchies absolues et des dictatures).
"Le calcul est fondé sur 60 critères regroupés en cinq catégories : le processus électoral et le pluralisme, les libertés civiles, le fonctionnement du gouvernement, la participation politique et la culture politique. "
Source: wikipédia: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Indice_de_démocratie
Selon cet outil, la France est une démocratie imparfaite. La Hongrie et la Pologne le sont aussi, mais dans une catégorie inférieure. Les pays scandinaves sont considérés comme des démocraties à part entière, le Mexique comme un régime hybride, et des pays comme la Chine, la Russie, l'Iran ou encore la Syrie comme des régimes autoritaires. La personne d'origine mexicaine que tu as rencontré en Pologne, en effet, se sent plus libre dans une démocratie imparfaite que dans son pays d'origine, un régime hybride. Mais ça ne veut pas dire que la Pologne, la Hongrie ou comme dans notre discussion ici, la France sont exemptes de critiques et selon cet outil, oui il y a des critères d'évaluations qui ne sont pas remplis. Ce sont à la fois des signaux d'alarmes à prendre en compte pour éviter une plus grande dégradation de la vie démocratique en France et des points à changer.
Pour moi, l'appel à la violence, même contre quelqu'un de puissant et protégé sort de l'esprit de la vie démocratique. Est-ce que ce genre de discours qui augmentent en ce moment sont un signe de la dégradation de la démocratie en France? Peut-être. Mais ce n'est pas en employant des méthodes qui sortent du cadre de la vie démocratique qu'on restaure la démocratie. L'appel à la violence contre une personne ne fait que banaliser l'appel à la violence contre d'autres personnes. Celà contribue à rendre "politiquement correct" que de s'en prendre avec des propos violents à des opposants politiques. Ça donne plus d'outils tolérés à ceux qui veulent saper les bases de la démocratie.