Tiens d'ailleurs si les accouchements sous X étaient aussi souhaitables est-ce qu'il y en aurait pas + ? Non parce que pareil, les chiffres sont relativement stables et on en compte que 600 par an en France (pour 800 000 naissances et 200 000 IVG) et même avant la légalisation de l'IVG en 1975 on tournait autour de 2000. C'est beaucoup moins que les chiffres estimées des avortements à l'étranger (au moins 3000 à 5000 par an)
L'argument ne tient pas. Les accouchements sous X sont peu nombreux parce qu'ils concernent des femmes qui découvrent leur grossesse tard et/ou sont contre l'avortement (pour X ou Y raison) mais ne souhaitent pas élever l'enfant et/ou qui subissent des pressions de leurs proches. Ça fait pas tant de cas que ça.
Je pense qu'il y a bien plus de mères ayant découvert tard leur grossesse (ou pas) mais qui n'ont pas pu se résigner (pour X ou Y raison, allant des hormones aux pressions des proches) à abandonner l'enfant.
Et vu qu'on peut découvrir une grossesse très tôt maintenant, ben oui, y'a plus d'avortement dans les délais que d'accouchement sous X.
Sinon, on peut aussi être favorable à l'abrogation des délais d'accouchement, ne pas voir de bébé là où il y a un fœtus (surtout quand ce fœtus n'a aucune chance de survie hors de l'utérus sans être maintenu artificiellement en vie par des machines) et être quasi certaines de décompenser une psychose si découverte de grossesse et... quand même considérer que la solution choisi par la mère de cette adolescente était vraiment pas la meilleure.
Passé les délais légaux d'avortement dans le pays où tu vis, tu lui conseille pas l'illégalité, surtout à des délais aussi avancés et en la laissant se démerder seule pour le plus gros du truc. Psychologiquement, entre mener une grossesse non désirée à terme dans un cadre médical sûr et avorter seule par des moyens douteux.... je prends l'accouchement à terme avec suivi psy à vie (et je dis ça en étant déjà suivi en psy et en étant à peu près certaines que si je découvrais une grossesse, j'essaierais d'abord et avant tout de m'en débarrasser, quitte à emprunter de la thune à des proches pour aller aux pays-bas ou je ne sais où, voire en me plantant un couteau dans le bide).
De plus, si j'ai bien compris ce cas, il y a eu 5 semaines entre l'annonce et l'accouchement. Il y a peu de chance (noter que je ne dis pas qu'elles sont nulles) que l'adolescente était toujours dans le processus de déni de "la réalité/existance" du foetus. Il y a plusieurs études qui concluent que les mères d'infanticide suite à des déni de grossesse n'avaient pas conscience qu'elles venaient d'accoucher d'un bébé humain vivant et qu'elles en parlaient en terme de "chose" et que c'est pour ça (le traumatisme d'accoucher est déjà grand alors si on le rajoute au traumatisme de découvrir une grossesse non désirée alors qu'on accouche...) qu'elles ne s'occupaient pas du bébé. Bébés qui meurent plus de manque de soin que d'une volonté active de tuer l'objet du déni. A noter que si étouffement il y a, souvent c'est pour faire taire le bruit qui vient de la chose.
Bref, les infanticides suite à l'accouchement d'un déni de grossesse qui se révèle lors de l'accouchement, ça existe donc et c'est documenté.
En revanche, je n'ai pas connaissance de cas où la mère "continu" le déni aussi longtemps entre l'annonce de la grossesse et l'accouchement. Il me semble peu probable qu'à l'accouchement, cette ado considérait toujours le fœtus comme "une chose" (comme dans les cas décrits plus hauts). Il y a donc peu de chance qu'elle ai brûler "une chose" mais bien "des preuves d'un délit". Même si perso, j'ai beaucoup de mal à comprendre qu'on s'offusque de ce qu'on puisse faire à un corps mort... puisqu'il est mort, mébon.
Bref, l'histoire est horrible et quand bien même je "réprouve" la façon de faire (même si en vrai, tout le monde et surtout la principale concernée, s'en fout de ce que je pense), je suis bien plus en empathie avec cette ado qui va devoir vivre avec cette histoire qu'avec le foetus. J'espère qu'elle pourra bénéficier d'un solide suivi psy.