@Bloem et donc on fait naître un bébé prématurément avec les risques que la prématurité peut induire.
Et on impose des gestes obstétricaux au pif une épisio ou une césarienne avec les conséquences que ça peut avoir sur la vie de la patiente. Donc si techniquement ça change quelque chose.
Et clairement déclencher l'accouchement d'un prématuré, ils ont pas toujours les réserves pour supporter le travail donc ça majore le risque de césarienne.
Donc on maintient la grossesse jusqu'à quel terme ? 35 Sa ? 37?
La grossesse et l'accouchement c'est l'éternel balance entre les risques pour l'enfant à naître et la mère. Alors déjà que c'est pas toujours simple quand la mère le désire cet enfant mais alors si la génitrice n'en veut pas..
Et ensuite une femme à qui on impose de poursuivre sa grossesse, est ce qu'elle en aura pas rien à foutre de faire attention aux médicaments qu'elle prend ? À ne pas boire d'alcool ? A éviter certaines activités à risque ?
À se faire suivre sur le plan médical ?
Et je sais pas si les gens se rendent compte mais les IMG à des termes très avancés c'est fréquent.
Et vraiment, y'a un côté un chouia eugéniste qui me pose toujours problème entre ce côté : un fœtus porteur d'une malformation ou d'une pathologie, t'inquiètes que même si il est à terme et littéralement à deux doigts de sortir, on trouvera toujours un moyen de faire un foeticide avant qu'il naisse. (Au pif : mettre la main dans le vagin et l'empêcher de sortir, littéralement)
Mais un fœtus prématuré qui même si il est viable aura peut être des handicaps très lourds (ptete même plus lourds que l'autre qui a été avorté dans le cadre d'une IMG ) lié à sa prématurité devrait avoir plus de droit
Pour moi y'a un truc un peu irrationnel dans la maternité.
Une femme qui ne veut pas d'enfant même si c'est dangereux pour elle, immoral aux yeux des autres, illégal : elle avortera.
D'une façon ou d'une autre.
Une femme qui veut un enfant, mais dont la grossesse met clairement sa vie en jeu à cause de pathologie qu'elle a.
T'auras beau lui dire les risques : elle fera tout pour tomber pour enceinte.
Même si son espérance va être fortement diminué.
Même si elle va foutre en l'air la greffe qu'elle a reçu par exemple.
Donc maintenant faut composer avec ça.
Cette jeune femme si elle avait pu, je pense qu'elle aurait été ravie d'avorter à 23semaines et là la question de la viabilité se posait nettement moins.
Mais la loi pousse ces femmes à se mettre en danger.
Peut être que oui ça aurait été moins traumatisant pour cette jeune femme d'accoucher à terme
Ou ptete pas.
Mais franchement pour qu'elle fasse ça c'est que clairement elle n'a pas trouvé d'autres solutions.
Et ptete que non son accouchement l'a pas traumatisée plus que ça.
Ptete même que ça a été un énorme soulagement pour elle de savoir que c'était fini. C'est un peu étrange je trouve de se dire qu'elle va peut être avoir des "séquelles psychologiques" alors que ptete pas. Ptete qu'elle préfère mille fois être en prison que d'avoir un enfant.
Y'a une citation très juste de Chantal Birman (sage femme qui a militait au mlac et réalisait donc pas mal d'avortement clandestin à l'époque, et vraiment un modèle de féminisme) : "entre la vie et la mort, les femmes choisissent toujours la liberté"