@MarieLouise
Mon raisonnement, c'est de dire que les inégalités ne sont pas des injustices et que, si je suis pour qu'on supprime les injustices, je considère que les inégalités n'ont pas à être supprimées si pour y arriver on commet des injustices.
Ce dont je rêve pour mes enfants, c'est qu'ils grandissent dans un monde où on ne regarde pas sans cesse dans l'assiette du voisin, où on passe moins de temps sur les réseaux sociaux à se comparer, où on arrive à se réjouir de ce qu'on a au lieu de se rendre malade parce qu'une petite partie des autres a plus.
Ensuite une plus forte taxation pour réduire les inégalités est très théorique.
Le problème c'est que l'héritage résulte de la capacité d'une personne à se priver (temps ou argent parce que de toute façon, le temps c'est de l'argent) pour donner à la place à une personne qui lui tient à cœur, et c'est impossible de supprimer ça.
Dans le même genre ma belle-mère m'a proposé la semaine dernière de garder gratuitement le bébé quand il sera né - ce qui représente 45h de travail par semaine soit une économie mensuelle de 600 à 700€ pour mon couple - alors que j'ai pleins de potes dont les parents ne veulent pas entendre parler de s'occuper de leur enfant.
Il ne faut pas croire que les gens ne changeront pas de comportement non plus et qu'il n'y aura pas d'autres effets de bords.
Et ça c'est parce que je ne fais pas partie des gens avec un gros patrimoine ou de gros revenus qui préfèreront s'expatrier fiscalement en Belgique ou en Suisse avec encore plus de manque à gagner.
Et après, il restera ceux qui vont juste "un peu moins " travailler et qui dépenserons beaucoup plus à coup de voyages et loisirs, en faisant exploser leur empreinte carbone, afin de limiter aussi leur patrimoine.
Parce que d'un côté on critique - à raison - les revenus élevés parce qu'ils ont une empreinte carbone dégueulasse, et de l'autre on critique aussi ceux qui ne dépensent pas leur argent pour le donner à d'autres personnes au motif que ça creuse les inégalités. Y a un moment il faut choisir.
Dans le même genre d'idée, dans les années 1970, le taux max d'imposition était de 15% en ligne directe https://fr.wikipedia.org/wiki/Impôt...lution française à,quel que soit leur montant ) contre 45% aujourd'hui, et 60% en ligne indirecte https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35794
Or le patrimoine hérité représentait 30 % du revenu national en 1970, contre 60 % en 2020. (https://www.actu-juridique.fr/fisca...onstat dressé par,mais très marquée en France.)
Donc on a fortement augmenté les taxes sur l'héritage, et pourtant les inégalités se sont creusées.
Alors peut-être que ça aurait été pire sans hein, ou peut-être que la réforme a participé à les creuser.
Par exemple, aujourd'hui il est donc quasi impossible de léguer à quelqu'un d'autre qu'à son enfant parce que sinon les taux sont très vite confiscatoires (55 à 60% d'impôts à partir de 1500€ ou 8000€), donc les gens lèguent uniquement à leurs enfants - alors que potentiellement avant on léguait à ses neveux / nièces / filleuls / amis -, et comme en parallèle les gens ont moins d'enfants, eh bien les quelques enfants raflent tout, ce qui concentre l'argent et renforce les inégalités.
Et c'est comme ça que parfois, en faisant une réforme qui - théoriquement - était super, on obtient l'effet inverse.
C'est pour ça que je pense que la meilleure solution serait de permettre des abattements plus conséquents pour les non-enfants (genre 50 000€) et ensuite un taux d'imposition bien plus faible qu'actuellement (par ex 20% au lieu de 60%), afin qu'à partir de 500 000€ les sommes versées aux enfants soient identiquement ou davantage taxées que les sommes versées à d'autres personnes.
En parallèle, il faudrait aussi réduire la part de l'héritage qui revient automatiquement aux enfants en la plafonnant à 50% par ex, tout en conservant l'impossibilité de déshériter ses enfants.
Tout mis bout à bout, on inciterait à donner à d'autres qu'à ses enfants ce qui repartirait bien mieux la richesse tout en laissant les gens libres de disposer de leur argent pour éviter les effets de diminution du temps de travail ou de dilapidation des revenus dans des voyages.
Mon raisonnement, c'est de dire que les inégalités ne sont pas des injustices et que, si je suis pour qu'on supprime les injustices, je considère que les inégalités n'ont pas à être supprimées si pour y arriver on commet des injustices.
Ce dont je rêve pour mes enfants, c'est qu'ils grandissent dans un monde où on ne regarde pas sans cesse dans l'assiette du voisin, où on passe moins de temps sur les réseaux sociaux à se comparer, où on arrive à se réjouir de ce qu'on a au lieu de se rendre malade parce qu'une petite partie des autres a plus.
Ensuite une plus forte taxation pour réduire les inégalités est très théorique.
Le problème c'est que l'héritage résulte de la capacité d'une personne à se priver (temps ou argent parce que de toute façon, le temps c'est de l'argent) pour donner à la place à une personne qui lui tient à cœur, et c'est impossible de supprimer ça.
Dans le même genre ma belle-mère m'a proposé la semaine dernière de garder gratuitement le bébé quand il sera né - ce qui représente 45h de travail par semaine soit une économie mensuelle de 600 à 700€ pour mon couple - alors que j'ai pleins de potes dont les parents ne veulent pas entendre parler de s'occuper de leur enfant.
Il ne faut pas croire que les gens ne changeront pas de comportement non plus et qu'il n'y aura pas d'autres effets de bords.
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Et ça c'est parce que je ne fais pas partie des gens avec un gros patrimoine ou de gros revenus qui préfèreront s'expatrier fiscalement en Belgique ou en Suisse avec encore plus de manque à gagner.
Et après, il restera ceux qui vont juste "un peu moins " travailler et qui dépenserons beaucoup plus à coup de voyages et loisirs, en faisant exploser leur empreinte carbone, afin de limiter aussi leur patrimoine.
Parce que d'un côté on critique - à raison - les revenus élevés parce qu'ils ont une empreinte carbone dégueulasse, et de l'autre on critique aussi ceux qui ne dépensent pas leur argent pour le donner à d'autres personnes au motif que ça creuse les inégalités. Y a un moment il faut choisir.
Dans le même genre d'idée, dans les années 1970, le taux max d'imposition était de 15% en ligne directe https://fr.wikipedia.org/wiki/Impôt...lution française à,quel que soit leur montant ) contre 45% aujourd'hui, et 60% en ligne indirecte https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35794
Or le patrimoine hérité représentait 30 % du revenu national en 1970, contre 60 % en 2020. (https://www.actu-juridique.fr/fisca...onstat dressé par,mais très marquée en France.)
Donc on a fortement augmenté les taxes sur l'héritage, et pourtant les inégalités se sont creusées.
Alors peut-être que ça aurait été pire sans hein, ou peut-être que la réforme a participé à les creuser.
Par exemple, aujourd'hui il est donc quasi impossible de léguer à quelqu'un d'autre qu'à son enfant parce que sinon les taux sont très vite confiscatoires (55 à 60% d'impôts à partir de 1500€ ou 8000€), donc les gens lèguent uniquement à leurs enfants - alors que potentiellement avant on léguait à ses neveux / nièces / filleuls / amis -, et comme en parallèle les gens ont moins d'enfants, eh bien les quelques enfants raflent tout, ce qui concentre l'argent et renforce les inégalités.
Et c'est comme ça que parfois, en faisant une réforme qui - théoriquement - était super, on obtient l'effet inverse.
C'est pour ça que je pense que la meilleure solution serait de permettre des abattements plus conséquents pour les non-enfants (genre 50 000€) et ensuite un taux d'imposition bien plus faible qu'actuellement (par ex 20% au lieu de 60%), afin qu'à partir de 500 000€ les sommes versées aux enfants soient identiquement ou davantage taxées que les sommes versées à d'autres personnes.
En parallèle, il faudrait aussi réduire la part de l'héritage qui revient automatiquement aux enfants en la plafonnant à 50% par ex, tout en conservant l'impossibilité de déshériter ses enfants.
Tout mis bout à bout, on inciterait à donner à d'autres qu'à ses enfants ce qui repartirait bien mieux la richesse tout en laissant les gens libres de disposer de leur argent pour éviter les effets de diminution du temps de travail ou de dilapidation des revenus dans des voyages.