@Cotentine
Sauf que j'ai dit que je réduirais mon temps de travail pour gagner moins, donc moins d'argent gagné = moins d'argent dépensé (par moi ou par mes enfants) donc moins de TVA.
Et si on va par là et qu'on veut vraiment tout prendre en compte, on peut aussi dire que travailler moins = moins de cotisations = retraite plus basse = moins d'impôt sur le revenu payé à la retraite, et potentiellement des prestations sociales auxquelles je n'aurais pas eu accès normalement.
Donc moins d'argent pour l'état.
@Kettricken
Je suis surprise que ce que tu aies compris que pour moi l'épargne sert forcément à transmettre à sa descendance.
Dans mes exemples de réduction de temps de travail, je n'ai jamais parlé de supprimer mon épargne personnelle.
Ainsi dans le premier cas, je prévoyais de passer à 1800€ de revenus intégrant 600€ d'épargne par mois (car 1000€ de dépenses, 500€ de remboursement de capital immobilier, 200€ de frais liés à la propriété (=intérêts bancaires, assurance emprunteur et taxe foncière) et 100€ d'épargne annexe) or 600€ par mois d'épargne ça fait 7200€ par an, et je parlais d'ailleurs de 216 000€ d'épargne accumulés lors de mon passage en retraite (7200€ par an pendant 30 ans vu que j'ai 35 ans et que ma retraite sera à 65 ans) donc pas vraiment une vision sans épargne.
Ensuite on m'avait fait des remarques comme quoi ce n'était pas assez et que je ne pourrais pas suffisamment profiter de ma retraite et payer un EHPAD avec cette faible épargne donc j'avais répondu que je pourrais effectivement prendre "seulement" 4 mois de congés pour rester à 2100€ de revenus et passer 900€ d'épargne par mois - soit 10 800€ par an.
En tout cas j'ai toujours parlé de conserver une épargne, mais sans doute que ce n'était pas assez clair.
Ce que je voulais faire remarquer, c'est qu'aujourd'hui je réalise une "sur-épargne" bien supérieure à tous ce à quoi mes besoins pourraient ressembler ( = 1300€ + 500€ de capital sur mon emprunt = 1800€ par mois soit 21600€ par an soit 648 000€ potentiellement dispo à mon départ en retraite !).
J'expliquais que si aujourd'hui je fais malgré tout le choix de peu dépenser - ce qui m'amène à épargner bien plus que mes besoins -, c'est :
1/ parce que je ne pense pas que dépenser davantage me permettra d'être plus heureuse qu'aujourd'hui,
2/ parce que je sais que cet argent non dépensé profitera à mes enfants dont je ne sais pas vraiment dans quel monde ils vivront, donc sur-épargner a du sens pour moi aujourd'hui (= essayer de protéger au mieux mes enfants en leur fournissant des ressources dont ils auront sans doute plus besoin que moi).
Pour moi c'est donc uniquement la sur-épargne (= l'épargne dont tu sais déjà que tu n'auras probablement jamais l'occasion de dépenser) qui se constitue à des fins de transmissions, pas l'épargne classique.
Si demain une reforme vient plafonner la transmission aux enfants (en donation ou en succession) à 100 000€ max par enfant par ex, j'expliquais que la raison 2/ perdra beaucoup de son intérêt et que dans ces conditions, je réduirai très certainement mon temps de travail afin d'arrêter de sur-épargner pour, à la place, disposer d'une épargne à un niveau plus faible afin qu'elle soit en cohérence avec mes besoins au lieu d'être très supérieure.
Est-ce que c'est plus clair ?
@Alzire
Le souci de ton raisonnement est que tu sembles partir du postulat que "beaucoup d'argent donné à l'état" = " beaucoup de partage et une société très solidaire" donc dans cette logique, tu défends l'idée de donner le plus d'argent possible à l'état. En soi, c'est un raisonnement qui se tient.
De mon côté je considère que "beaucoup d'argent donné à l'état" = "beaucoup d'argent donné à l'état" et qu'ensuite, l'état est libre de faire ce qu'il veut de cet argent.
Ainsi, en fonction du gouvernement au pouvoir, ça peut donner des résultats très différents de " beaucoup de partage et société très solidaire".
Ex : Acheter des armes, augmenter les effectifs de police, construire de nouvelles prisons pour y enfermer des immigrés ou les expulser.
Après, ton postulat témoigne potentiellement du fait que tu as une confiance élevée dans nos politiques et sur le fait qu'ils ont tous à cœur de développer le côté "social" de la France, ce que je trouve très louable. Ou alors tu as oublié d'intégrer dans ton raisonnement que les choses peuvent se passer de façon moins idyllique qu'imaginé.
De mon côté je n'ai pas de confiance innée dans l'état - surtout quand on sait qu'il y a tout juste un mois le RN était aux portes du pouvoir - et pour cette raison je préfère me charger de répartir moi-même l'argent qu'il me reste après paiement de mes impôts plutôt que le confier à l'état. Ça ne veut pas dire que je m'oppose à la solidarité mais simplement que je n'ai pas confiance de façon pérenne en l'état pour dépenser intelligemment cet argent, surtout en sachant que le gouvernement change tous les 5 ans.
Après cette position peut tout à faire évoluer mais ce que j'observe depuis que je suis en âge de voter ne m'incite à changer d'avis pas pour le moment.
@Margay
L'argument de "ça ne marche pas à réduire les inégalités" n'était pas mon seul argument.
Pour rappel, l'argument principal c'était "les conséquences vont aboutir à réduire davantage les ressources de l'état, ce qui risque, in fine, d'aggraver le problème des inégalités".
Pour étayer cet argument, j'ai donné des exemples concrets, précis et faisables.
En plus des conséquences négatives, effectivement je pense que ça ne marchera pas à réduire les inégalités car quand on a de l'argent on a les moyens de contourner un impôt sur les successions cf les nombreux exemples que j'ai donné.
En conclusion, pour moi, non seulement on se tire une balle dans le pied mais en plus on rate la cible.
C'est juste une fausse bonne idée.
Et je ne sais pas s'il y a des parents qui se privent toute leur vie et qui privent leurs enfants.
En revanche ce que je sais, c'est que les parents n'ont pas forcément l'argent pour faire des donations ou aider leurs enfants quand ceux-ci sont jeunes, donc la logique c'est qu'ils n'ont pas d'autre choix que de léguer à leur mort.
Toi tes parents ont payé tes études, logement, nourriture, tu peux emprunter à ta famille pour ne pas passer par une banque, et à la fin tu as un héritage parce que tes parents avaient et ont des liquidités quand ils sont encore jeunes.
Donc quand on est riche dès le départ, on peut donner son argent à ses enfants quand ils sont jeunes, et on contourne ainsi l'impôts sur les successions.
Donc comme d'habitude, les riches échappent à l'impôt parce qu'ils sont riches et qu'ils peuvent mettre en place des stratégies de contournement.
Sauf que si on impose fortement l'héritage, les riches continueront à échapper à l'impôt en payant les grosses dépenses à la place de leur enfants, et ça empêchera juste les classes moyennes de pouvoir léguer vu qu'eux n'auront leur argent dispo qu'à leur mort et paieront donc plein pot.
De mon côté j'ai fait le choix d'avoir des enfants plus tard et je me prive aujourd'hui dans le but d'avoir la possibilité de l'argent à donner à mes enfants quand ils seront jeunes pour qu'ils puissent avoir une vie plus sereine, possibilité que mes parents n'ont pas eue. Après, je n'aurais jamais assez d'argent pour contourner l'impôt comme les plus riches donc je m'oriente plus vers une réduction du temps de travail.
Pour les cadres, l'ai plutôt l'impression que quand on a besoin de gens formés (ingénieurs, médecins, cadres…) on joue plutôt la carte de l'immigration en privant les pays émergeants de leurs cerveaux plutôt que de former les ouvriers/paysans. Après tu dois avoir des exemples en tête donc ça m'intéresserait que tu détailles à quoi tu fais références parce que je ne vois pas trop.
Enfin pour ta remarque sur les ultra-riches qui ne pourront pas passer entre les mailles du filet - contrairement à moi -, tu penses sérieusement que les ultra riches ne disposent pas d'armées d'avocats fiscalistes et de comptables qui leur trouveront des solutions autrement plus subtiles et efficace que celles que j'ai pu citer pêle-mêle ? Aujourd'hui les ultra riches ont déjà un taux d'imposition sur les successions bien plus faible que la classe moyenne donc je ne vois pas en quoi une réforme changera quelque chose.
Et pour les biens immobiliers, même si la France plafonne l'héritage, les gens pourront toujours vendre à prix fort suffisamment tôt pour échapper à l'impôt sur les successions.
Ou alors ils utiliseront la règlementation européenne pour demander que leur patrimoine soit taxé dans leur pays de résidence à la date de leur mort, sans tenir compte de la localisation du patrimoine en choisissant de se domicilier dans un pays qui a des conventions avec la France
https://placement.meilleurtaux.com/.../droit-de-succession-france-non-resident.html
Mais effectivement, on risque de tourner en rond puisque face à mes arguments et pour prouver que ta vision est plus pertinente, tu t'appuies sur des hypothèses que tu considères comme imparables (cf imposition du patrimoine immobilier en France) alors qu'il existe des portes de sortie dont tu ignores l'existence.
Pour qu'on puisse avoir un échange constructif, il faudrait moins d'idéologie et plus de connaissances.
Pour rappel, j'ai indiqué que c'est un sujet que j'ai beaucoup creusé de manière personnelle donc merci d'envisager que peut-être vraiment réfléchi au sujet au lieu de tout balayer d'un revers de main.