J'ai été considérablement choquée par le choix de notre PR de finalement mettre en place la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux nés en France et condamnés pour terrorisme. (Je dis "finalement" tout en lui reconnaissant de ne pas avoir changé de cap, mais après les propos tenus par Taubira à Alger, je crois que nous avons été plusieurs a supposer que cette disposition avait été abandonnée et qu'elle avait effectué cette déclaration avec l'aval/ à la demande de FH.)
Outre le fait qu'évidemment cette mesure ne sera en rien dissuasive, qu'elle renforce une discrimination pré existante entres différents types de ressortissants français, qu'elle apporte, de plus, une "caution" aux idées du FN en matière de sécurité (ce que Philippot n'a pas manqué de souligner en s'en délectant, twittant notamment"le gouvernement préfère Marine à Christiane", ou encore Ménard "Nous avons gagné la bataille des idées!") je trouve sa portée symbolique complètement à côte de la plaque, irresponsable, voire dangereuse.
Nous sommes dans un cas où des français ont tué d'autres français, où des français ont clairement porté atteinte aux valeurs de la République, à l'essence même du vivre ensemble, aux fondements du contrat social (pour citer Gauchet, « la sécurité est (considérée comme) l’objet même de l’engagement en société », et c'est une affirmation à laquelle je souscris.
Comment l'Etat, en l'espèce a-t-il réagi? En mettant en place des procédures renforcées pour anticiper les futures attaques éventuelles et démasquer les terroristes potentiels (je ne reviendrai pas ici sur le caractère approprié ou non de l'état d'urgence et de sa prolongation, ni sur "ses dérives" sachant qu'il existe déjà un topic dédié à ce sujet). Mais a -t-il fait, pour le moment, son "autocritique"? Comment avons-nous pu en arriver à une situation où l'ennemi est également français et agit contre ce qui est/représente "son pays" "sa patrie"?
Je crois que nous ne devons pas nier ces questions, car elles sont fondamentales. L'ennemi est monstrueux, semble inhumain, nous effraie, nous révulse, mais il est français, et a été également nourri en notre sein. Taubira l'avait évoqué lors d'une ITW, et s'est malheureusement fait traiter de "laxiste". S'intéresser à la genèse des idées terroristes sur notre territoire ne se fait pas, selon moi, au détriment des victimes, cela œuvre, au contraire, à éviter d'en compter de nouvelles. S'occuper des symptômes est une bonne chose, mais traiter les causes de la maladie est également nécessaire.
Nous ne devons pas être lâches et il est important d'affronter cette question. Rejeter ce qui est immonde, s'en débarrasser et tirer la chasse revient à faire l'autruche et selon moi ne résoudra rien.
Outre le fait qu'évidemment cette mesure ne sera en rien dissuasive, qu'elle renforce une discrimination pré existante entres différents types de ressortissants français, qu'elle apporte, de plus, une "caution" aux idées du FN en matière de sécurité (ce que Philippot n'a pas manqué de souligner en s'en délectant, twittant notamment"le gouvernement préfère Marine à Christiane", ou encore Ménard "Nous avons gagné la bataille des idées!") je trouve sa portée symbolique complètement à côte de la plaque, irresponsable, voire dangereuse.
Nous sommes dans un cas où des français ont tué d'autres français, où des français ont clairement porté atteinte aux valeurs de la République, à l'essence même du vivre ensemble, aux fondements du contrat social (pour citer Gauchet, « la sécurité est (considérée comme) l’objet même de l’engagement en société », et c'est une affirmation à laquelle je souscris.
Comment l'Etat, en l'espèce a-t-il réagi? En mettant en place des procédures renforcées pour anticiper les futures attaques éventuelles et démasquer les terroristes potentiels (je ne reviendrai pas ici sur le caractère approprié ou non de l'état d'urgence et de sa prolongation, ni sur "ses dérives" sachant qu'il existe déjà un topic dédié à ce sujet). Mais a -t-il fait, pour le moment, son "autocritique"? Comment avons-nous pu en arriver à une situation où l'ennemi est également français et agit contre ce qui est/représente "son pays" "sa patrie"?
Je crois que nous ne devons pas nier ces questions, car elles sont fondamentales. L'ennemi est monstrueux, semble inhumain, nous effraie, nous révulse, mais il est français, et a été également nourri en notre sein. Taubira l'avait évoqué lors d'une ITW, et s'est malheureusement fait traiter de "laxiste". S'intéresser à la genèse des idées terroristes sur notre territoire ne se fait pas, selon moi, au détriment des victimes, cela œuvre, au contraire, à éviter d'en compter de nouvelles. S'occuper des symptômes est une bonne chose, mais traiter les causes de la maladie est également nécessaire.
Nous ne devons pas être lâches et il est important d'affronter cette question. Rejeter ce qui est immonde, s'en débarrasser et tirer la chasse revient à faire l'autruche et selon moi ne résoudra rien.
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