@Sol Invictus Il y a quelque chose qui me gène dans ce que tu dit, et qui relève, à ce que je vois ces derniers temps en France, d'une réelle tendance, celle de la dépolitisation des faits politiques (tels que le terrorisme, qui est un moyen politique), amenant, dans le discours, un refus des sciences humaines.
Évidemment, ça serait un peut trop simple de dater cette tendance aux attentats de 2015.
[TW: gauchisme +++]
La dépolitisation est un processus caractéristique du maintient, ou de la mise en place de l'hégémonie culturelle* capitaliste, aujourd'hui néo-libérale. Par exemple:
-Parler de pouvoir d'achat, c'est dépolitiser le fait que nous sommes obligé.e.s de fournir un travail souvent nuisible aux autres, polluant, utile pour une minorité privilégiée, pour le plupart d'entre nous, afin de pouvoir avoir les moyens de subsister. C'est dépolitiser le fait que si nous ne pouvons pas travailler, si nous quittons notre travail car c'est une trop grande souffrance, nous ne pouvons plus nous acheter de quoi survivre. C'est aussi dépolitiser le fait qu'aujourd'hui vivre correctement=consommer
-Dire des personnes qui vont pratiques des actions politiques violentes sont foulles (néologisme neutre, vive la création linguistique ), c'est d'abord, pas sympa pour les personnes souffrant de démences et/ou neurodivergentes, qui je le rappelle, ne tuent pas forcément des gentes. C'est dépolitiser le fait que le terrorisme est une méthode avant tout politique (voilà pourquoi tou.te.s les meurtièr.e.s de masse ne sont pas des terroristes, il faut avoir un but politique dans cette action pour faire parti du club),, adaptée à un contexte politique donné. Si c'était plus facile pour daesh d'envoyer des chars, ils envaierraient des chars, ce qu'ils font dans d'autres contrées d'ailleurs.
Bref, ne pas essayer de comprendre pourquoi cette forme de terrorisme existe en France, c'est refuser de connaître, et refuser de connaître de manière collective, c'est de l'obscurantisme. Tiens, tiens.
Trouver des causes politiques à un comportement, à un mouvement politique, ça s'appelle utiliser la raison, et aller plus loin que le bout de son nez, c'est faire preuve de curiosité, et d'une réelle envie de résoudre les problèmes, en voulant s'attaquer à leur complexité.
Ce n'est pas, contrairement à ce qu'ont pu prétendre Manuel Valls et Val, "excuser". D'ailleurs, c'est bizarre, mais quand les politiques et la plèbe doivent se mettre dans la peau de riverai.ne.s qui harcèlent les Rroms, sous prétexte qu'iels puent ou font du bruit, ça pose tout de suite moins de problèmes moraux. N'est-ce pas Manuel Valls.
D'autre part, ce refus de la socio, des études culturelles, de l'anthropo, je trouve ça extrêmement grave, vu l'état des politiques universitaires en France. Un autre sujet passionnant, mais que je vous épargnerai.
*concept hérité de Gramsci, définissant une hégémonie d'une idéologie sur une société à un moment donné de l'histoire. Les hégémonies ne sont pas innées, elles s'imposent et se perpétuent grâce à des batailles idéologiques. Quand une idéologie est hégémonique, les individus vont penser leurs existences à travers elle. Exemples: l'expression "savoir se vendre", dire "je me suis fait enc*ler", etc.
Désolé pour le pavé, et pour les références pompeuses -_-'
Évidemment, ça serait un peut trop simple de dater cette tendance aux attentats de 2015.
[TW: gauchisme +++]
La dépolitisation est un processus caractéristique du maintient, ou de la mise en place de l'hégémonie culturelle* capitaliste, aujourd'hui néo-libérale. Par exemple:
-Parler de pouvoir d'achat, c'est dépolitiser le fait que nous sommes obligé.e.s de fournir un travail souvent nuisible aux autres, polluant, utile pour une minorité privilégiée, pour le plupart d'entre nous, afin de pouvoir avoir les moyens de subsister. C'est dépolitiser le fait que si nous ne pouvons pas travailler, si nous quittons notre travail car c'est une trop grande souffrance, nous ne pouvons plus nous acheter de quoi survivre. C'est aussi dépolitiser le fait qu'aujourd'hui vivre correctement=consommer
-Dire des personnes qui vont pratiques des actions politiques violentes sont foulles (néologisme neutre, vive la création linguistique ), c'est d'abord, pas sympa pour les personnes souffrant de démences et/ou neurodivergentes, qui je le rappelle, ne tuent pas forcément des gentes. C'est dépolitiser le fait que le terrorisme est une méthode avant tout politique (voilà pourquoi tou.te.s les meurtièr.e.s de masse ne sont pas des terroristes, il faut avoir un but politique dans cette action pour faire parti du club),, adaptée à un contexte politique donné. Si c'était plus facile pour daesh d'envoyer des chars, ils envaierraient des chars, ce qu'ils font dans d'autres contrées d'ailleurs.
Bref, ne pas essayer de comprendre pourquoi cette forme de terrorisme existe en France, c'est refuser de connaître, et refuser de connaître de manière collective, c'est de l'obscurantisme. Tiens, tiens.
Trouver des causes politiques à un comportement, à un mouvement politique, ça s'appelle utiliser la raison, et aller plus loin que le bout de son nez, c'est faire preuve de curiosité, et d'une réelle envie de résoudre les problèmes, en voulant s'attaquer à leur complexité.
Ce n'est pas, contrairement à ce qu'ont pu prétendre Manuel Valls et Val, "excuser". D'ailleurs, c'est bizarre, mais quand les politiques et la plèbe doivent se mettre dans la peau de riverai.ne.s qui harcèlent les Rroms, sous prétexte qu'iels puent ou font du bruit, ça pose tout de suite moins de problèmes moraux. N'est-ce pas Manuel Valls.
D'autre part, ce refus de la socio, des études culturelles, de l'anthropo, je trouve ça extrêmement grave, vu l'état des politiques universitaires en France. Un autre sujet passionnant, mais que je vous épargnerai.
*concept hérité de Gramsci, définissant une hégémonie d'une idéologie sur une société à un moment donné de l'histoire. Les hégémonies ne sont pas innées, elles s'imposent et se perpétuent grâce à des batailles idéologiques. Quand une idéologie est hégémonique, les individus vont penser leurs existences à travers elle. Exemples: l'expression "savoir se vendre", dire "je me suis fait enc*ler", etc.
Désolé pour le pavé, et pour les références pompeuses -_-'