« Être lesbienne politique, c’est prouver qu’on n'a pas besoin des hommes, nulle part, qu’une vie sans eux est possible. »

30 Juillet 2019
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Je me doute que tu ne cherches pas à blesser, mais ce qui me gêne dans ton raisonnement c'est qu'il est infantilisant. Tu pars d'un système toxique (le patriarcat) et tu t'en sers pour remettre en cause des situations personnelles individuelles, tout en te défendant de juger ces relations. Il y a quand même un côté essentialiste qui me dérange.

Édit : j'ai lu la page 5 après coup et il me semble qu'une partie des incompréhensions viennent du fait que certaines réagissent sur l'article lui-même (donc les mots de l'auteure) alors que d'autres réagissent par rapport à ce qu'elles connaissent du lesbianisme politique par ailleurs et que donc, les unes et les autres nous prêtons des intentions qui ne sont pas forcément là. :fleur:
C'est possible !

Mais en revanche je ne vois pas ce qui est essentialiste ?
 

Clèves

Risque psycho-social
12 Mars 2018
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J'ai bien compris de quoi tu parlais mais en fait la question reste la même : je n'arrive pas à cerner l'intérêt de faire cette distinction. Cet enchaînement de questions avait de quoi être perçu comme agressif et je m'en excuse, mais je me pose réellement la question l'enjeu derrière ce critère auquel tu sembles accorder une si grande importance.

Parce qu'en réalité dans cet article qui parle de lesbianisme politique, je lis uniquement des témoignages de lesbiennes. De lesbiennes qui ont réfléchi, politisé leur vie sentimentale et amoureuse, mais quand même de lesbiennes. Qui disent donc être plus heureuses, plus légères, qu'elles subissent moins et sont plus libres. Ça ne me semble pas être de l'intellectualisation de leurs relations ! Ni des émotions théoriques !

Je crois que c'est pour ça qu'on ne se comprend pas, parce qu'en fait ce n'est pas du tout ce que je lis dans cet article. Je n'interprète pas les témoignages dans le sens : "j'ai remis en question mon attirance pour les hommes et j'en ai compris que j'avais une attirance pour les femmes dont je n'avais pas pris conscience et/ou que je m'interdisais de ressentir", mais plutôt "l'attirance pour les hommes me paraissant mener à des conséquences néfastes, j'ai choisi de me tourner vers les femmes, indépendamment de mon attirance pour elles". Il me semble qu'une des intervenantes parle de "s'extraire de l'hétérosexualité". Donc pour moi le terme de choix renvoie à une décision consciente et réfléchie, d'où cette idée d'intellectualisation du lesbianisme que j'exprimais. Ce qui est également corroboré par l'adjectif "politique" attaché au "lesbianisme" : le lesbianisme serait un choix, un parti pris politique. Encore une fois, ça me semble relever de l'intellectualisation, d'une décision réfléchie. Tout dépend de si on veut dire : "je suis lesbienne et dans une société où on nous place à la disposition des hommes, l'assumer est pour moi une prise de position politique", ou "j'ai décidé d'être lesbienne par revendication politique". La distinction est pas hyper claire pour moi, encore une fois, ce que j'ai compris de l'article relevait plus de la deuxième proposition.

Le cas de figure dont tu parles dans ton second paragraphe est pour moi différent. Parce qu'alors il suppose que les femmes qui se reconnaissent dans le lesbianisme politique agissent sur une attirance qu'elles ressentent dans les faits, peu importe si elles en ont pris conscience à 15 ans spontanément ou à 35 après avoir baigné dans des milieux féministes. Donc là on dirait "j'ai choisi de me tourner vers le lesbianisme (et donc de tourner le dos à l'hétérosexualité) parce que j'ai compris que c'est ce qui me correspondait". Et c'est ce qui est un peu absent dans l'article (je trouve), c'est l'idée que ce choix convient à ces femmes parce qu'elles aiment d'autres femmes et pas seulement comme réaction à la violence et/ou à la médiocrité des hommes. L'attirance sincère, peut importe la manière dont elle nous apparaît (par un processus intellectuel ou juste comme ça), c'est ce qui devrait compter avant tout. Et je crois qu'on est juste pas d'accord sur à quel point cette attirance sincère peut être construite, jusqu'à quel point on peut influer dessus. Ou que conscientiser son attirance pour les hommes conduit forcément à s'en détacher.
 
27 Novembre 2011
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Paris
expertmoelleux.wordpress.com
Mais justement, je crois que c'est justement là d'où vient le malentendu : si j'ai bien compris, les partisanes de cette théorie ne sont pas forcément lesbiennes (ça peut être le cas, mais pas que). Du coup, je crois qu'on est en désaccord sur ce que désigne ce "elles" précisément :hesite: Si on désigne par ce pronom personnel les femmes lesbiennes au sens large, alors effectivement c'est très lesbophobe. Mais j'ai pas l'impression que c'est le cas des participantes de cette discussion, celles qu'on est en train d'avoir. Du reste, pour ma part, je ne comprends même pas le lesbianisme politique comme "elles veulent que je me force à coucher avec des femmes", mais plutôt "inspirée par une théorie qui présente le lesbianisme comme le moyen ultime d'échapper aux rapports de domination patriarcale, JE pourrais me forcer MOI-MÊME à coucher avec des femmes". Du coup les femmes lesbiennes n'auraient rien à voir là-dedans (et même plus, selon moi, elles pourraient même être lésées par un tel mode de pensée, du fait donc de la fétichisation). Je ne sais pas si c'est plus clair, je l'espère en tout cas.

J'ai bien compris que personne ne défendait ça ici (c'est rigolo parce qu'on en vient finalement toutes les deux à se défendre d'une vision que l'autre nous impute), je cherchais pour ma part davantage à développer une réflexion autour de ce que me semblait impliquer le lesbianisme politique tel qu'il est présenté dans l'article. Je trouve que les commentaires (les tiens et ceux des autres participantes de la discussion) sont bien plus éclairants sur l'idéologie profonde de ce courant militant.
Effectivement, je pense qu'on parle un peu l'une à côté de l'autre car je fais une remarque générale et tu me réponds "personne n'a dit ça", et ensuite tu réponds à ce que j'ai dit pour ensuite dire "ce n'est pas ce que dit l'article" (c'est pas du tout un reproche, je pense honnêtement qu'on s'est toutes les deux un peu comprises de travers). J'avoue que je me suis éloignée de l'article car c'est Madmoizelle (no offence), c'est un article qui résume pas mal le concept mais qui ne dit pas tout, car il ne peut pas tout dire et d'ailleurs ce ne serait pas souhaitable non plus de tout dire, on n'est pas sur Wikipedia. C'est un article plutôt clair et pédago quand on est peu familière du concept de lesbianisme politique, mais bon :
1) déjà ce n'est pas moi qui l'ai écrit, quand on me parle je réponds naturellement de mes propres propos, pas des propos de l'article. Je sais que le but du forum c'est de réagir à l'article mais pour moi on était parties sur autre chose, sur notre propre discussion, et je pense que sur ça je t'avais mal comprise.
2) l'article présente une vision générale des femmes qui se sont revendiquées de ce concept. Une lesbienne politique née dans les années 30 qui a crié "je suis plus lesbienne que vous !" à d'autres lesbiennes il y a très longtemps, c'est important d'en parler pour le rappel historique, mais je ne pense pas que ce soit très représentatif de ce que pense une lesbienne politique en 2021. Une femme qui me dit "je suis lesbienne politique", je ne crois pas que son objectif ce soit de me crier à la gueule "je suis plus lesbienne que toi" parce que je serais une lesbienne égoïstement apolitique qui n'a pas pris la peine de théoriser sa sexualité.

La façon dont je vois les choses sur ce vaste sujet, c'est que (beaucoup de listes numérotées ce soir) :
1) Le lesbianisme politique offre une grille d'analyse qui peut être utile à chacune dans sa réflexion sur sa place dans l'hétérosexualité, même si ça n'aboutit pas forcément à plaquer son mec pour go lesbian.
2) Si cette réflexion pousse certaines à devenir effectivement lesbiennes pour être plus épanouies c'est super pour elles. Bienvenue mesdames.
3) Si pour certaines la réflexion est allée si loin qu'elles ont préféré devenir lesbiennes, alors c'est que ce n'était pas "se forcer" que de le faire, il y a peut-être des meufs ultra déterminées et maso mais je n'ai jamais vu ce genre de situation où une meuf se sent obligée de rejoindre une communauté méprisée de tous alors que de surcroît aimer une femme est une punition pour elle. L'attirance c'est un concept tellement flou, tellement facile à courber, tellement facile à manipuler et impossible à définir. Je n'aimais pas les choux de Bruxelles avant parce que j'avais établi dans ma tête que c'était dégueulasse, maintenant j'aime ça, j'en mange souvent, est-ce que ça veut dire que je me force, que parce que je n'étais pas attirée par ce légume avant je suis en train de faire une erreur ? Alors certes, ce n'est pas une décision identitaire aussi lourde d'être une amatrice de choux de Bruxelles que d'être une lesbienne, mais l'idée est la même : mon dégoût initial était mal informé et basé sur des préjugés plutôt que sur ce que je voulais vraiment, et maintenant que je me pose la question de ce que je veux vraiment, après mûre réflexion je veux vraiment manger des choux de Bruxelles. Plus proche de notre sujet, il y a des pratiques sexuelles que je m'étais persuadée d'apprécier quand j'étais en couple hétéro et, maintenant que je suis out, je suis bien soulagée de ne plus avoir à les faire. Ce n'était pas affreux et personne ne m'a menacée pour que les fasse mais, si on ne vivait pas dans ce contexte-là, eh bien ça ne me serait jamais venue à l'idée de les faire, et je me serais abstenue. Et c'était une illusion de croire que mes choix étaient totalement libres, fruits de mon "attirance" et pas lourdement influencés par les attentes qui pèsent sur une jeune femme. Comme le disait Rostopchine, les lesbiennes politiques aiment sincèrement les femmes, ce ne sont pas juste des détesteuses d'hommes qui se rabattent sur l'alternative (je ne crois pas que tu aies dit ça, Flopidou, mais c'était ce que disait quelqu'un d'autre ici tout à l'heure). Le système hétéro nous force à aimer les hommes, à ne chercher notre valeur que par eux, mais il n'y a pas de système lesbien qui fasse la même chose pour les femmes. A mon sens, à part en lui mettant un flingue sur la tempe, on ne peut même pas forcer une femme à être lesbienne. Est-ce que ça veut dire que les lesbiennes politiques étaient lesbiennes "depuis le départ" et qu'il fallait juste leur montrer la voie ? Franchement, peut-être ! Que ce soit le cas ou pas c'est difficile à démontrer donc je préfère ne pas m'y attarder, d'autant que pour moi la différence n'est pas forcément intéressante.
4) Si pour les lesbiennes politiques il y avait de toute façon un "terreau fertile" propice à les rendre lesbiennes, si c'était juste des lesbiennes qui n'avaient pas vu la lumière/avaient mal compris leur orientation sexuelle/n'y avaient juste pas assez réfléchi, on peut peut-être faire le pari que ce terreau fertile peut exister chez toutes les femmes. Ou la majorité des femmes. Et c'est peut-être un pari complètement fou, mais je trouve que c'est aussi très beau et optimiste. Au pire, il n'y a rien à perdre à l'envisager, et non, ça ne veut pas dire que toutes les hétéros qui trouvent les femmes dégueu doivent aller choper la première lesbienne ou bi venue pour voir si l'expérience leur plaît (ne faites pas ça). Ça veut dire que le système hétéropatriarcal nous met d'énormes œillères et qu'on n'a rien à perdre à ôter ces œillères à toutes les femmes. Si une femme trouve toujours que ce qu'elle désire le plus ardemment c'est un couple hétéro après ça, eh bien, ça la regarde, chacun sa quiche. Mais je pense que presque 0% des femmes hétéro prennent le temps de se poser la question et de SINCÈREMENT se demander : "est-ce que ce serait pas mieux avec une femme ?". On devrait toutes se poser ces questions. Il ne faut surtout pas dire aux meufs que c'est trop tard et qu'il y a de mauvaises raisons de devenir lesbienne, si ça vient tard et que ça vient pour des raisons qui sont initialement militantes, eh bien soit, l'important c'est que ça vienne.
 
M

Membre supprimé 320093

Guest
Alors deux choses, du coup :
- personne n'a dit ça
- que fait-on des témoignages des femmes qui racontent être devenues lesbiennes alors qu'elles étaient hétéro ? On considère quoi, qu'elles se trompent ? Que leur vies n'existent pas ?
Mais il y a une différence entre les femmes qui se sont découvertes lesbiennes parce que c'est ce qu'elles ressentaient (même si elles ont eu des relations hétéro avant), et celles qui décident de l'être par militantisme même si elles ne se ressentent pas lesbiennes. Je ne sais pas si je te comprends bien, mais tu les mets sur le même plan ?
 
2 Octobre 2020
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Donc quand on est hetero, il y aurait 2 choix: être célibataire ou être lesbienne même si les femmes ne nous attirent pas ?!

C'est ce que je comprends en gros de ce mouvement et en lisant les commentaires.

Cela ne peut pas fonctionner car cela part du principe que l'attirance envers les femmes ou les hommes est un choix, que des années à défendre les droits lgbt pour expliquer et exprimer que ce n'est pas un choix, là être hetero c'est un choix et que si on est hetero, on est forcément pas "deconstruite", c'est malvenu et infantilisant (en premier lieu, mais trop long de tout énumérer de ce que j'ai lu ici ou même si d'autres médias et forum...)

De plus, cela laisse tendre que les couples lesbiens sont safe, qu'il n'y a pas de prise de tête, que c'est limite le monde des "bisounours" (je grossis le trait de ce qui a été exprimé).

Côtoyant des couples de femmes, je peux dire qu'ils sont comme les couples hetero, avec le positif le négatif, que cela n'a rien à voir avec le sexisme...

En plus, ce choix politique met complètement de côté les gays et les trans...

Croire et faire croire que les femmes ne sont pas heteros ou qu'il faut stopper toute relation hetero pour lutter contre le patriarcat, c'est complètement insensé.

Cela voudrait dire également, quelque part, qu'il faut "abandonner" nos pères, frères, fils...

De plus, il faut supporter de vivre qu'entre femmes...

Et si on laissait tranquille la sexualité des unes et des autres sans l' apporter dans un champ politique, surtout en stigmatisant et revenant sur des droits acquis, car il ne faut pas croire l'adversaire homophobe va se servir de cet argument pour faire encore plus de mal ! Et surtout, il ne faut pas être naïf, ce mouvement est juste misandre, donc lutter contre une oppression par une autre oppression, cela ne donne rien de bon...
 

Anechka

Fiodorophage
28 Janvier 2021
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La lecture des commentaires était très intéressante, et m'a permis de me positionner petit à petit dans le débat.

Je crois que je ne suis pas d'accord avec le point de départ qu'il faudrait sortir de l'héterosexualité. Qu'on réduise l'hyperprésence de ce schéma en même temps qu'on suprime toute forme de discrimination envers les autres types de sexualité (dans les limites du consentement de tous les intéressé.es bien évidemment), ça me semble infiniment souhaitable. La revalorisation des projets de vie autre que la famille nucléaire aussi. Mais je ne vois pas pour autant l'hétérosexualité comme quelque chose à jeter. Le sexisme oui, l'organisation patriarcale de la société oui, mais l'hétérosexualité ? Je ne souscris pas à l'idée que les couples heteros soient condamnés à perpetuer encore et encore les mêmes mécanismes de domination. Il me semble logique que les relations hétérosexuelles s'assainiront à mesure que le sexisme diminuera dans la société. D'ailleurs, plusieurs témoignages vont dans ce sens dans les commentaires au-dessus, et je ne vois pas bien de quel droit on se permettrait de les réfuter (le parallèle avec notallmen me semble cruellement manquer de bienveillance et de sororité).

J'ai bien entendu le fait que le lesbianisme politique se voulait questionnant. Si je comprends bien, le slogan est plus "pourquoi pas toi ?" que "engagez-vous !". Mais j'ai beaucoup de mal à comprendre le terme de lesbianisme dans ce cadre en fait... S'il s'agit de se remettre en question face à l'hétéronormativité, ben je trouve ça super mais je ne vois pas ce que ça a à voir avec le lesbianisme. D'autant plus si, de l'aveu du mouvement lui-même, la démarche concerne toute femme envisageant sa vie sous un autre prisme que celle du couple hétéro : par exemple le célibat, l'asexualité... Du coup l'emploi de ce terme m'apparaît plus excluant qu'autre chose. Personellement ça ne me viendrait pas à l'idée, par exemple, de me réclamer d'un mouvement appelé "lesbianisme qqch" si dans les faits, je ne ressens de désir pour aucune femme. Être ouverte à cette idée ne me semble pas suffire pour me ranger sous cette étiquette.

Enfin d'un point de vue cette fois complètement personnel, même si découvrir le mouvement via l'article et les commentaires m'a intéressée, je ne crois pas que je puisse jamais adhérer une idéologie misandre. Non que je la condamne chez les autres, on a tellement de raisons d'y arriver... Mais je ne suis pas prête à faire ce constat d'échec, m'avouer vaincue face à la possibilité de nouer de relations saines avec une moitié de l'humanité. Il y a dans ma famille, mes amis, mes exs, mes professeurs, mes collègues, trop d'hommes que j'aime ou considère pour accepter de baisser les bras.
 
Dernière édition :
12 Septembre 2014
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Autant ce que je comprend de se mouvement me parait soulever des question vraiment pertinentes et importantes, le fait d'etre dans une société ou on est hétéro "par défaut" notamment.
Mais en lisant les différents commentaires j'ai l'impression que ressort l'idée que la relation hétérosexuelle est antinomique du feminisme, d'une relation de respect mutuel, exempt des stéréotype des roles genrés. Alors que ça me parait pas du tout factuel, e,n fait des femmes sont aussi soumise à ses rôles genré, et etre en couple avec une femme ne me parait pas etre un moyen de s'en emanciper.
J'ai meme une impression d'un truc contre productif, la socité patriarcale c'est de la merde, ok, les homme y sont pétri (les femmes aussi), du coup, hop j'exclu les hommes de ma vie.

de faire ce genre d'injonction sur des relation singulière, intime, de couples, je voit pas en quoi ca contribue à avancer sur la cause féministe de manière systémique en fait.
C'est censé faire avancé la cause féminise comment ?

Sur un plan individuel, qu'une femme ait envie de se couper des hommes et de la société patriarcale en s'entourant de femme, si tu t'épanoui comme ca, fonce ( au delà du "devenir" lesbienne" en débat). Qu'on ait besoin d'espaces de non mixité, safe, dans cette société de fait patriarcal et pas simple à subir au quotidien, yes, a fond.

Mais défendre la mysandrie comme idéologie politique féministe, j'ai pas.
On peut pas avancer sur des inégalité, à l'echelle globale, en excluant purement et simplement le groupe oppresseur, je voit pas comment en tout cas.
 
30 Juillet 2019
23
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Mais il y a une différence entre les femmes qui se sont découvertes lesbiennes parce que c'est ce qu'elles ressentaient (même si elles ont eu des relations hétéro avant), et celles qui décident de l'être par militantisme même si elles ne se ressentent pas lesbiennes. Je ne sais pas si je te comprends bien, mais tu les mets sur le même plan ?
Ce n'est pas que je les mette sur le même plan, mais que je ne comprends pas d'où vient cette distinction ? J'ai l'impression que le terme "lesbienne politique" devient "femme qui n'a des relations avec des femmes QUE pour des raisons politiques et pas du tout parce qu'elles sont attirées par les femmes" mais c'est faux ?
Enfin en tout cas ni dans ma compréhension de l'article, ni dans mon appréhension du concept par ailleurs ces femmes estiment ne pas se sentir lesbiennes, au contraire ? Je crois que c'est le nœud de ce que je n'arrive pas à expliquer et exprimer : quelles que soient les raisons initiales qui les poussent à être en relation avec des femmes — une attirance irrépressible et très identifiée très tôt, une prise de conscience d'un enfermement dans les relations hétéro qui allaient pourtant de soi, une réflexion politique et militante, une volonté de radicalité — ce sont des lesbiennes, des femmes qui aiment les femmes ! Je ne lis aucun témoignage dans cet article qui évoque un choix par défaut, un pis-aller, je ne vois que des femmes dire : maintenant que je suis lesbienne et que je sors avec des meufs, ma vie va vraiment mieux

Je sais pas, tout ce bonheur et cette joie c'est bien le signe qu'elles aiment vraiment ça et que c'est pas juste pour la beauté de la théorie politique non ?
 
27 Novembre 2011
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Paris
expertmoelleux.wordpress.com
J'ai bien entendu le fait que le lesbianisme politique se voulait questionnant. Si je comprends bien, le slogan est plus "pourquoi pas toi ?" que "engagez-vous !". Mais j'ai beaucoup de mal à comprendre le terme de lesbianisme dans ce cadre en fait... S'il s'agit de se remettre en question face à l'hétéronormativité, ben je trouve ça super mais je ne vois pas ce que ça a à voir avec le lesbianisme. D'autant plus si, de l'aveu du mouvement lui-même, la démarche concerne toute femme envisageant sa vie sous un autre prisme que celle du couple hétéro : par exemple le célibat, l'asexualité... Du coup l'emploi de ce terme m'apparaît plus excluant qu'autre chose. Personellement ça ne me viendrait pas à l'idée, par exemple, de me réclamer d'un mouvement appelé "lesbianisme qqch" si dans les faits, je ne ressens de désir pour aucune femme. Être ouverte à cette idée ne me semble pas suffire pour me ranger sous cette étiquette.
Pour la quatrième fois, personne n'a dit ça. Utiliser la grille d'analyse des lesbiennes politiques et rester hétéro, ou célibataire, ou en couple avec un homme, ne fait pas de vous une lesbienne. Être lesbienne fait de vous une lesbienne. Pour autant les questions et arguments soulevés par les lesbiennes politiques peuvent vous servir aussi et je vous encourage à les examiner avec bonne foi.

de faire ce genre d'injonction sur des relation singulière, intime, de couples, je voit pas en quoi ca contribue à avancer sur la cause féministe de manière systémique en fait.
C'est censé faire avancé la cause féminise comment ?
Le couple hétérosexuel est une des institutions les plus dangereuses pour les femmes, il est le plus haut lieu de leur oppression. Sortir les femmes de là, c'est politique, que vous le vouliez ou non. À titre personnel je pense que les femmes dans leur ensemble seraient mieux loties si le couple hétéro cessait d'être la norme, si la barre qu'on imposait aux hommes était un peu plus haute que le sol, si on leur opposait des attentes plus élevées que "tu es un homme et tu me donnes de l'attention, or l'attention masculine est la denrée la plus précieuse qui soit, donc ça passe". Vous n'êtes pas obligée d'être d'accord et vous pouvez persister à penser que ce ne sont que des questions individuelles, mais dans le pire des cas, améliorer le sort d'une femme à la fois c'est quand même un projet louable, non ?

Alors que ça me parait pas du tout factuel, e,n fait des femmes sont aussi soumise à ses rôles genré, et etre en couple avec une femme ne me parait pas etre un moyen de s'en emanciper.
En étant en couple avec une femme vous serez en couple avec une femme, qui sera probablement, comme vous, comme chacune d'entre nous, aux prises avec son rôle de femme. Un rôle qui n'est jamais évident, certes, mais j'ai du mal à voir le problème.
 

Anechka

Fiodorophage
28 Janvier 2021
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Le couple hétérosexuel est une des institutions les plus dangereuses pour les femmes, il est le plus haut lieu de leur oppression. Sortir les femmes de là, c'est politique, que vous le vouliez ou non.
Mais ça c'est ton idée à toi ou le présupposé de base du mouvement ? Que je sache avec qui je ne suis pas d'accord !

Pour la quatrième fois, personne n'a dit ça. Utiliser la grille d'analyse des lesbiennes politiques et rester hétéro, ou célibataire, ou en couple avec un homme, ne fait pas de vous une lesbienne. Être lesbienne fait de vous une lesbienne. Pour autant les questions et arguments soulevés par les lesbiennes politiques peuvent vous servir aussi et je vous encourage à les examiner avec bonne fo
Excuse moi de t'avoir fait répéter, effectivement ce n'était pas clair. Donc on est d'accord que pour être lesbienne politique, il faut être lesbienne ?
 
27 Novembre 2011
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expertmoelleux.wordpress.com
Mais ça c'est ton idée à toi ou le présupposé de base du mouvement ? Que je sache avec qui je ne suis pas d'accord !
Je suis pas lesbpol donc je me prononcerai pas pour elles mais de là à dire que c'est mon "idée"... Le patriarcat c'était pas mon idée, mais si on n'est pas d'accord sur l'idée de base que le patriarcat existe et comment il régit la vit des femmes, effectivement je suis d'accord pour ne pas être d'accord.

Excuse moi de t'avoir fait répéter, effectivement ce n'était pas clair. Donc on est d'accord que pour être lesbienne politique, il faut être lesbienne ?
Ah mais vous êtes un troll, en fait. Mieux vaut le savoir avant de commencer à discuter.
 
28 Avril 2015
2 599
19 161
4 654
@DivideMeByZero

Honnêtement entre les articles et les commentaires, j’ai personnellement trouvé tout ça très flou.
Si le lesbianisme politique c’est dire que l’heterosexualité ne devrait pas être un but en soit et qu’il est tout à fait possible de s’épanouir dans d’autres modèles (seul, en couple avec une femme, etc), qu’on ne devrait pas subir de pression pour correspondre au modèle hétérosexuel et qu’on peut questionner son orientation. Je suis plutôt en accord avec ça, même si le nom me parait pas tout à fait correspondre à l’idée derrière.

Par contre si l’idée c’est de dire que toutes les femmes devraient sortir de l’hétérosexualité pour se libérer des hommes. La je suis clairement pas d’accord.

Et je comprends pas vraiment si le lesbiannisme politique correspond à l’un ou l’autre, c’est pas tout à fait clair.
 

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