On ne me fera pas croire qu'il est commode de regarder le monde qui nous entoure, de se déplacer et d'effectuer le moindre geste avec un grillage devant les yeux. Non non, n'arguez pas de l'habitude, voyons, soyez simplement logiques et sensés.
On ne me fera pas croire non plus qu'il est plaisant de respirer sous un voile, et donc un Niqab aussi, - pour ma part, j'ai déjà beaucoup de mal avec un casque de moto fermé, alors ne parlons même pas d'un voile qui colle au nez. Non, ne me resservez pas l'argument de l'habitude, c'est proprement déplacé.
N'insistons même pas sur l'avantage et l'à-propos de nager sous cette montagne de tissus quand il fait chaud. Oui oui, l'habitude, mais bien sûr..
Alors oui, bien sûr, on argumentera qu'à l'origine, les femmes mettaient un voile par coquetterie, telle Grâce Kelly dans sa décapotable ou sur son yacht. Eh beh oui, mais ce n'est à l'évidence plus le cas, malheureusement. Et ce n'était ni devant le nez, ni devant les yeux.
Et s'il ne s'agissait que de cela!
Mais pourquoi imposer tant d'inconfort à une femme?
'Pour la protéger des regards obscènes des autres hommes'?
Non mais alors, les femmes doivent se farcir tout ça parce que les mecs sont infoûtus de gouverner les hormones??? Mais s'ils sont si fougueux, c'est parce qu'ils le veulent bien, et c'est tout, l'expérience dans d'autres cultures le prouve : en Occident, il n'est pas besoin à une femme de se couvrir ainsi pour ne pas se trouver assaillie par un homme, et on rencontre encore des peuples à travers le globe qui vivent avec très peu de vêtements et dont les femmes ne sont certainement pas moins bien respectées qu'en Afghanistan, et ce n'est pas le Papalagui qui a écrit le contraire.
Si vraiment ces hommes ne peuvent respecter une femme simplement vêtue, alors ils n'ont qu'à se mettre au sport ou faire une thérapie d'inspiration psychanalytique, comme tout un chacun agit qui est RESPONSABLE DE SES ACTES devant les autres.
Ce sont les hommes qu'on doit mettre en prison s'ils commettent des actes délictueux envers une femme, et non les femmes qu'on doit emprisonner à vie sous leur voile pour éviter cela. C'est cet ordre que doit promulguer une société équitable, et non celui des talibans.
Et ce n'est pas tout!
Car imposer une burqa à une femme résulte de l'affirmation de la domination de l'homme sur la femme, de la soumission de celle-ci aux bons désirs de ce dernier dans tout. Ne nous voilons pas la face, justement. Le voile n'est que le symbole de l'apposition de propriété du père ou du frère sur la fille, du mari sur sa femme : quelle autre raison pourrait justifier son existence, je vous le demande bien. Il n'est qu'à en juger de part les comportements des mêmes personnes à d'autres endroits : mariages forcés, autorité générale. Demandez à Ni Putes Ni Soumises.
ET CELA, LA REPUBLIQUE FRANCAISE SE DOIT DE NE PAS L'ACCEPTER, de part les trois idéaux qu'elle tente de défendre depuis toujours, et que je ne vous ferais pas l'injure de citer.
OUI, L'ETAT FRANCAIS SE DOIT DE DEFENDRE TOUTE PERSONNE OPPRIMEE SUR SON SOL.
Une femme battue par son mec, cela se passe aussi dans la sphère privée, mais ce n'est pas pour cela qu'on ne doit pas la protéger. L'intérieur des maisons n'est pas une zone de non-droit.
De tout cela, je tirerai donc que le port de la burqa, oui, est de nature à être interdit, comme tout acte attentant à la liberté d'autrui.
L'absence de condamnation du fait revient à l'acceptation de l'aliénation de la femme.
Bien-sûr, des femmes souhaitent porter la burqa, puisqu'elles ont été conditionnées ainsi depuis leur enfance. Eh beh oui, ma grand mère aussi s'en est fait des peines quand j'ai cessé d'aller à la messe, parce que vraiment, depuis qu'elle est toute petite, tout le monde lui a dit que ce n'était pas bien. Mais ce n'est pas pour cela que fondamentalement je n'ai pas la liberté de ne pas y aller.
Il est naturel qu'il soit difficile à une personne de remettre en question les principes qui ont sous-tendu son développement psychologique, et qui ont notamment été relayés par ses propres parents. Et ce d'autant plus qu'elle n'aura pas appris l'exercice de la liberté de penser.
Remettre en question ses parents revient à se remettre soi-même en question, ce qui peut être parfaitement insupportable, demande du courage, mais peut s'avèrer indispensable.
Certaines femmes, ai-je lu, ressentent le besoin de mettre un voile pour se protéger de l'agression que leur occasionne la fréquentation de la liberté occidentale de se découvrir. Je ne sous-estime pas du tout la souffrance d'origine psychologique qui peut être ainsi occasionnée. Cependant, quand cela en arrive au point de s'imposer de se couvrir la bouche et le nez, j'ai l'impression pour ma part qu'on peut légitimement se poser la question d'un mécanisme phobique, qui relèverait du même type de traitement que l'agoraphobie par exemple. Ce comportement est pour le moins extrême, tout de même.
Malheureusement, il n'est pas dans la culture de ces femmes d'aller consulter un psychologue.
En tous cas, l'existence de ces femmes ne saurait justifier l'acceptation du port de la burqa.