A la question : Après lecture des caractéristiques de la génération Y mentionnées dans l’article, vous considérez-vous comme un « Y », et pourquoi ? Quel est votre rapport au boulot, à votre boîte, à vos collègues, à votre environnement de travail ?
Je me considère comme un Y. Fraîchement diplômée, j'ai intégré le marché du travail en début d'année. Et c'est vrai que j'ai été très exigeante, je n'ai pas dit oui à n'importe quoi, j'ai attendu d'avoir un salaire très attractif. Pourquoi? Dans les écoles et facs, il y a une grande propagande, on nous dit de ne pas accepter d'être payé sous 32k€ bruts annuels. En fin de compte, on se retrouve sur le marché du travail hyper exigeants en matière de rémunération, et on souhaite faire quelque chose qui nous plaît. Et c'est là qu'on se retrouve confronté à la réalité. Non, on ne pourra pas être chef de produit du super nouveau produit de Microsoft. Au mieux, on sera assistant chef de produit ou chef de projet junior.
Donc, personnellement, j'ai intégré une grande boîte, mais pas à un poste que je convoitais. Mon objectif est donc d'atteindre ce qu'on nous a tant promis, à nous, jeunes diplômés. Donc je me laisse 2 ans maxi dans ma boîte, pour aspirer à un métier qui me plaît vraiment et avoir les compétences adéquates. Si pour cela, je dois changer d'employeur, alors tant mieux!
Je vois tellement d'adultes/séniors qui sont au même poste depuis 20 ans, que ça me rebute, je ne veux pas devenir comme ça, je veux connaître plein de choses, voir un tas de trucs, dans des secteurs et métiers différents, que cet immobilisme m'effraie. Je ressens un besoin d'accomplir un tas de choses.
Au niveau des caractéristiques du Y :
- la recherche de sens au travail : oui oui et oui. On nous a dit "faites des études", c'est pas pour faire un taf qui ne nous plaît pas.
- La recherche de feedback : le jeune cherche la valorisation et a besoin d’une gratification rapide (monétaire ou promotion) --> Effectivement, c'est pour cela que certaines grosses boîtes accordent une grande part de variable dans le salaire des juniors (ce qui crée la jalousie des X), à base de diverses primes indexées sur le mérite (ou plutôt au faciès, mais là n'est pas le débat)
- Vie privée / vie professionnelle : On veut travailler chez Google (top employeur), pouvoir jouer au baby foot pendant les pauses, une super ambiance de travail, pouvoir travailler de chez soi. On veut l'impossible.
- L’opportunisme : C'est ce que je disais plus haut. On nous a tellement monté la tête perso dans mon école, à nous dire qu'on était presque "l'élite de la france" (et je ne déconne pas, ces mots ont été employés par certains de mes professeurs, et ça se retrouve dans différentes écoles), qu'au final, on est prêt à tout pour avoir ce que l'on "mérite".
Si l'on parle de génération Y, ce n'est pas pour rien. On en parle depuis déjà quelques années et je ne pense pas que ce soit un coup marketing. Mais le but est de réformer certaines méthodes managériales, afin d'intégrer le Y. Et en parallèle, le nombrilisme et le "je-me-sens-plus-pisser" qu'on retrouve chez les Y est dû au système d'enseignement supérieur. A base de 8000€ l'année dans des ESC, jusqu'à 14000€ dans les grandes écoles, c'est presque normal de trouver de l'insolence chez certains jeunes en entreprise. Les phrases qui ont été citées, je les ai déjà entendues au taf (y compris celle sur Michael Jackson [mais je crois que c'était pour une autre star] et sur les congés payés/arrêts maladies]).
Quel est votre rapport au boulot, à votre boîte, à vos collègues, à votre environnement de travail ?
Je dirai que je perçois mon boulot comme "provisoire", et c'est le cas de tout mes potes. Notre objectif est de bouger tous les 2 ans, pour monter plus vite dans la hiérarchie, et avoir les salaires qui vont avec (puisqu'on nous promet une retraite difficile, j'avoue que j'ai tendance à épargner énormément).
Et l'environnement de travail, c'est vrai que je me sens un peu "rebelle". On m'a fait le coup du "tu vas me photocopier ça stp" et j'ai vraiment fait comprendre que c'était pas la fête, et que je le ferai une fois pas deux (je l'ai dit avec diplomatie bien sûr). Bon après ça va avec mon caractère aussi, en même temps on m'a refilé tellement de tâches ingrates quand j'étais en stage... On va dire que ça forge le caractère.
PS : ne vous méprenez pas, j'ai tapé ça rapidement, et là je me relis, donc mon ton n'a rien de prétentieux du tout, je dis juste ce que je constate.