Génération Y, notre nouveau rapport au boulot ?

[endza]

Je me reconnais assez dans la description du Y.

Mais bon, pour moi, ce n'est pas tant le comportement d'une génération "dissidente" qu'il faut examiner, mais le contexte économique, celui de l'emploi, qui oblige les 15-30 ans (et pas qu'eux !!) à s'adapter.

Trouver du boulot c'est un vrai parcours du combattant, on se bat comme des lions, on accepte n'importe quoi... et on sait pertinemment qu'on restera pas (la preuve avec nos parents licenciés sur le tard, pas très encourageant)
Si on est dynamiques et hyper connectés, c'est parce qu'on doit toujours savoir retomber sur nos pattes. Malgré une vie professionnelle en mode yo-yo.
Et on doit rester joignable aussi, entre pôle emploi, l'intérim ou les candidatures spontanées ! Enfin moi personnellement si j'ai un portable ce n'est pas par amour du high-tech
Euh bref.

Je ne peux pas vraiment répondre à la question sur l'environnement de travail car je suis chômeuse en ce moment ; mais dans mes expériences passées les moyennes d'âges étaient souvent la cinquantaine. Je sentais qu'il flippaient d'être éjectés avant leur départ en retraite. Ils flippaient pour l'avenir de leurs enfants aussi !

Les conseils qu'on m'a toujours donné, en temps que "jeune", pour avoir les plus grande chances de trouver un emploi, c'est de faire le plus possible de formations et de stages pendants mes périodes de chômage.
Parce qu'hier on embauchait au CAP, et qu'aujourd'hui il faut pouvoir proposer 5 millions de compétences pour retenir l'attention d'un employeur qui croule déjà sous les CV

 

[mdame]

Je crois en effet que tu apportes un élément important Endza : le contexte économique. J'ai souvent l'impression que les articles sur la génération Y sont écrits par des gens beaucoup plus âgés (quoique ça ne doit pas être le cas ici). On les décrit comme des jeunes capricieux et opportunistes, cfr les phrases de l'article.

Il y a pourtant deux éléments essentiels qu'on oublie dans le portrait:
- nous sommes la première génération qui vivra moins bien que la précédente : le chômage a explosé depuis 10 ans et surtout pour les jeunes, bien qu'ils soient de plus en plus diplômés. On commence sa carrière avec des stages où on est exploités et on sait que pour trouver du boulot, il faudra ramer. Est-ce que cela n'explique pas totalement pourquoi on relativise beaucoup plus la valeur du travail?
- la pyramide des âges actuelle fait de nous une minorité: les baby-boomers (50-60 ans) dominent le monde et la population. C'est cette génération qui est à la tête de l'économie et de la politique et ils ont façonné le monde néo-libéral que nous connaissons. Tout fonctionne à leur manière et selon leurs règles et ils sont les plus nombreux démographiquement. Face à cette minorité de jeunes qui en plus n'ont pas les mêmes valeurs, ils ont une réaction de rejet et ils protègent leurs acquis (et accessoirement, ils votent de plus en plus à droite).

Ces deux critères sont souvent occultés parce qu'ils cachent des mécanismes d'oppression dont peu de gens sont conscients et qui arrangent la majorité. La génération Y, ce ne sont pas des sales gosses accrochés à leur ordi, ce sont des victimes et tout le monde s'en fout.

 

[Cambouis]

Je me sens limite bébête du coup, je vois ça au sens péjoratif mais je ne me retrouve absolument pas dans la description du Y alors que je fais bien partie de cette tranche d'âge. J'ai commencé à travailler tout récemment et en fait, ce qui est décrit ici, je le retrouvais plutôt quand j'étais dans les études et pas dans le travail.

Peut-être que le fait que je fasse un boulot plutôt physique et non pas intellectuel y est pour quelque chose, je ne sais pas. Si je reprends les éléments point par point :

• La recherche de sens au travail : je n'ai pas besoin de trouver un sens à mon travail. Ça vient peut-être de ma personnalité mais pour moi rien n'a de sens et le travail encore moins. Je pars du principe que si un supérieur me demande de faire une chose, c'est que c'est utile. De fait, je le fais sans discuter et si explications derrière il doit y avoir tant mieux, sinon si ça m'intéresse suffisamment je demanderai après mais ce n'est pas forcément le cas à chaque fois.
• Le besoin d?accomplissement : m'accomplir dans le travail ? Je ne fais pas quelque chose qui m'attire à la base et je pense que je ne ferai jamais ce que je rêve de faire. A partir de là j'ai abandonné toute idée de m'accomplir dans le travail. Je suis là pour avoir de quoi vivre et ça s'arrête là. Je fournis ma main d??uvre en échange d'un salaire, c'est tout.
• La recherche de feedback : ça à la limite c'est peut-être un peu moi mais je suis réaliste, je sais bien que je ne vais pas recevoir de gratification ou mieux une promotion immédiate, je prends mon mal en patience parce que ça prend du temps pour des gens plus âgés de faire confiance à des petits jeunes, c'est comme ça et ça me paraît normal du fait que nous n'avons pas la même expérience qu'eux à ce niveau-là, surtout quand on vient de débuter quelque part.
• Vie privée / vie professionnelle : le clivage est bien nette. Je ne veux pas que mes collègues deviennent des amis. Je suis sympa au boulot pour que l'ambiance soit meilleure dans la limite du possible. Je ne veux pas de leurs numéros ou autres. Comme déjà dit, je suis là pour bosser et gagner de l'argent, pas pour me faire des amis, ça je m'en moque royalement.
• L?opportunisme : Je me retrouve là, j'ai envie d'être reconnue quelque part et de prouver que je vaux quelque chose mais c'est certainement le cas de tout le monde non ?
• Faible loyalisme : Vrai et faux, je suis quelqu'un de loyal mais je me fais passer avant et c'est normal. Si jamais j'ai un meilleur salaire ailleurs, effectivement je vais partir.
• Difficulté à se projeter sur le long terme : vrai également.
• Technophilie : effectivement mais ça c'est parce que je passe ma vie sur le net

Vraiment, je ne me retrouve pas dans cet article. Je suis serveuse et évidemment, on nous demande d'agir, pas de réfléchir. C'est un métier qui réclame juste des automatismes, je trouve ça dommage parce que comme déjà dit dans le post d'une autre madmoizelle, j'ai l'impression que l'on ne parle ici que d'une certaine catégorie de Y, ceux qui peuvent se permettre choisir, ceux qui ont fait des études ou ceux qui ont accès à des métiers où on leur demande de prendre des décisions, d'être réellement impliqués. Moi je n'ai rien de tout ça dans mon boulot, je ne suis qu'une sorte d'automate qui fait ce que j'ai à faire et point. Ceci explique peut-être que je ne me retrouve pas là-dedans ?

 

[elou]

Je pense en effet me situer dans cette situation, même si je ne suis encore qu'une étudiante n'ayant intégré le monde du travail que temporairement durant les vacances d'été.
Je pense que notre génération a tendance à plus se poser de questions que celle de nos parents par exemple.

J'ai aujourd'hui l'impression d'être très insatisfaite quant à l'avenir qui m'attend et beaucoup plus exigeante malgré les circonstances économiques. En effet, je ne souhaite pas rentrer dans ce "moule" du monde du travail, faire du 70h/semaine avec une pression énorme pour avoir un salaire "correct".
J'ai beaucoup de mal à imaginer du point de vue de ma vie étudiante que dans quelques années je serai du côté des actifs, avec une vie routinière et sans intérêt (exagération), oppressée par les objectifs de mon job, sans flexibilité en devant m'estimer heureuse de mes 5 semaines de congés payés pour partir en vacances.
Quand je prends l'exemple de mon frère (qui pense d'ailleurs la même chose avec quelques années de plus et à la porte du marché du travail), on ne s'imagine pas une seule minute à la place de nos parents qui bossent comme des dingues (8-21/22h) dans des postes de cadre, avec l'ambition du salaire, sans prendre vraiment de temps à côté.
A la relecture de ce post, je ne sais plus vraiment si ça colle à l'article mais bon c'était le point de vue d'une étudiante en proie au questionnement sur son avenir qui essaie de trouver le diplôme le moins... enfin le plus... voilà quoi

 

[Miligramme]

On est obligé de répondre ? =/


Ok, je sors.

 

[leaf]

Je pense que je suis carrément une Y !
Disons que comme beaucoup l'on dit, je me reconnais vraiment dans cette description, hormis dans les quelques phrases qui selon moi relève plus d'un problème d'éducation que de génération.

Pour le reste je colle au profil.
Cela fait bientôt 3 ans que je suis entrée dans le "monde du travail" (ouhouh ça fait peur) et le constat que je fais c'est que pour moi, comme pour les nombreux Y qui bossent avec moi (je bosse pour un site web) il y a une certaine méfiance vis à vis de ton employeur. Du genre il est cool (ou pas) mais te laisse pas attendrir son but c'est de te tondre ! Une méfiance qui peut parfois tomber dans la paranoïa manichéenne ; patron = méchant / employé = exploité. Je me souviens d'une discussion avec ma boss (une X bouhhh) qui me disait qu'elle ressent vraiment un décalage avec cette nouvelle génération. Elle me disait que lorsque elle a commencé à bosser, elle aurait été prête à se jeter par la fenêtre pour son patron. C'est clair, moi non. Pourquoi ? Sûrement parce que j'ai grandis sans les espoirs pleins de LSD de mes parents, et que j'ai vu ces mêmes parents se faire des horaires de malades, rentrer à pas d'heure pour aujourd'hui gagner une retraite de misère. Du coup j'ai envie de travailler mieux, de donner du sens à mon boulot. Pendant tes études on t'apprend à imaginer, réfléchir concevoir, tu passes de projets en projets et cette stimulation là tu aimerais la retrouver dans ton job. Malheureusement , peu de jobs te permettent une telle variété, surtout en début de carrière. On veut un peu tout, tout de suite, ton plan de carrière c'est maintenant? et d'envie d'aller voir ailleurs si l'herbe n'est pas plus verte. Du coup tout ça génère beeauucoup de frustration ?

C'est aussi un problème très propre aux boites françaises. Ici si tu as des idées et des initiatives c'est bien, mais reste à ta place (je caricature mais on est pas loin) c'est pas pour rien que Michel des RH t'as filé un organigramme, pense à te le mettre bien en tête. Quand on arrivera à comprendre que chaque individu dans une boite a un potentiel exploitable quelque soit son poste, son âge, son sexe, son expérience, ses diplômes, toutes ces questions de X,Y ou Z n'auront plus lieu d'être et on pourra tirer partie pleinement des savoir faire et être de chacun?
Sur ceux je retourne au pays des bisounours et du plein emploi.

 

[Canapé]

Je vais faire un énorme Hors Sujet , mais .... VOUS AVEZ VU LE NOMBRE DE REPONSES AU SONDAGE ? Wahou , plus de 1000 votes pour un article datant d'hier ...
Madmoizelle se développe vachement vite , c'est cool om:

Cet article date en fait de juin, tout comme ce topic.

 

[Flavie-Lébou]

Je suis choquée par les citations qu'ils donnent du genre : « Je ne vous ai pas appelé pour vous dire que je ne venais pas hier, je n?ai plus de forfait »

ça nous fait passer pour des impolis et, franchement, les jeunes de plus de 20 ans ne font jamais ça ! Ou peut-être dans le monde imaginaire de certains sociologues...

Moi, je me reconnais totalement dans la génération Y, j'en suis plutôt fière. Quand je fais des stages, je suis toujours excédée quand je vois le manque de compétences informatiques de mes supérieurs ! Certains n'ont aucun sens de la présentation d'une page, utilisent des typefaces passées de mode, et perdent un temps fou car ils ne connaissent pas certaines fonctions d'excel et ne savent rien automatiser. ça me rend folle !!!
En plus je souhaite travailler dans l'édition et malheureusement les éditeurs ne font pas encore assez d'efforts pour faire de du networking et des nouvelle technologies une opportunité. ça pourrait augmenter énormément la croissance, mais eux le prennent comme une menace contre laquelle on ne peut rien.
Bien sur ce n'est pas le cas de tous, mais certains vont probablement couler s'ils ne réagissent pas très vite !

 

[Nejdana]

Je suis choquée par les citations qu'ils donnent du genre : « Je ne vous ai pas appelé pour vous dire que je ne venais pas hier, je n?ai plus de forfait »

ça nous fait passer pour des impolis et, franchement, les jeunes de plus de 20 ans ne font jamais ça ! Ou peut-être dans le monde imaginaire de certains sociologues....!

Dans mon boulot plusieurs personnes (qui avaient tous la vingtaine) nous ont lâchés du jour au lendemain en nous disant "oui mais hier je pouvais pas vous appeler j'avais perdu mon portable", "j'ai la gastro donc je pouvais pas venir pendant 1 semaine, mais je reviens demain- ah mais finalement je suis pas venu parce que mon grand oncle est en train de mourir", "hier j'étais en garde à vue j'ai pas pu vous appeler pour dire que je pouvais pas venir".
Sans compter ceux qui ne viennent pas et sont injoignables pendant 3 jours, qui reviennent comme une fleur au bout du 4ème en sortant une énième excuse bidon.

Donc non c'est pas le monde imaginaire des sociologues je le vis toutes les 2 semaines.

 

[Hilly]

Dans mon boulot plusieurs personnes (qui avaient tous la vingtaine) nous ont lâchés du jour au lendemain en nous disant "oui mais hier je pouvais pas vous appeler j'avais perdu mon portable", "j'ai la gastro donc je pouvais pas venir pendant 1 semaine, mais je reviens demain- ah mais finalement je suis pas venu parce que mon grand oncle est en train de mourir", "hier j'étais en garde à vue j'ai pas pu vous appeler pour dire que je pouvais pas venir".
Sans compter ceux qui ne viennent pas et sont injoignables pendant 3 jours, qui reviennent comme une fleur au bout du 4ème en sortant une énième excuse bidon.

Donc non c'est pas le monde imaginaire des sociologues je le vis toutes les 2 semaines.

Oui sauf que ce genre de phrase c'est exagéré x100. C'est l'éducation qui fait qu'ils se comportent comme ça et je pense que c'est une minorité!
J'ai été pas mal malade ses derniers temps et j'ai toujours justifié et prévenu de mes absences!

La vrai différence c'est que se n'est pas une génération passive et qui fait se qu'on lui dit sans réfléchir.

 

[Nejdana]

Oui sauf que ce genre de phrase c'est exagéré x100. C'est l'éducation qui fait qu'ils se comportent comme ça et je pense que c'est une minorité!
J'ai été pas mal malade ses derniers temps et j'ai toujours justifié et prévenu de mes absences!

La vrai différence c'est que se n'est pas une génération passive et qui fait se qu'on lui dit sans réfléchir.

Je quotais le message de l'autre mad car elle disait que ça n'arrive "jamais", que les jeunes de plus de 20 ans ne font pas ça et je voulais juste démontré que si ça arrivait et assez souvent.

 

[Hilly]

Je quotais le message de l'autre mad car elle disait que ça n'arrive "jamais", que les jeunes de plus de 20 ans ne font pas ça et je voulais juste démontré que si ça arrivait et assez souvent.

C'est vrai qu'on ne peut pas dire que ça n'arrive jamais.

Pourquoi l'article est-il republié ?

Parce que les autres médias e parle de plus en plus, que c'est intéressant et que des madz l'ont peut être raté je pense (moi par exemple je l'ai lu avant-hier pour la première fois)