Génération Y, notre nouveau rapport au boulot ?

2 Octobre 2009
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Creil
Hello,
J’apporte ma contribution et mon recul de Presque trentenaire :d
Je suis née en 82, avec un PC dans les mains (ou presque) et ça fera 11 ans au mois de septembre que je travaille.

Je me reconnais bien dans la première partie de la définition « net generation » et « Why generation », c’est vrai que j’ai toujours eu pour seul et unique moyen de travail mon ordi (et le téléphone aussi, ça va sans dire).

C’est vrai aussi qu’on secoue un peu les « séniors ». Là où je bosse depuis 3 ans maintenant, on est assez bien dispatché au niveau des âges, entre pré-trentenaires et quinquas. Donc autant dire qu’il y a de tout. Et notamment moi et mon collègue (du même âge) dans 2 services différents, moi à la relation clientèle et lui à la compta. Et bien, on s’est formés au moules en apportant des améliorations.
Donc oui, nous sommes « efficaces », mais je ne dirais pas que nous sommes « plus efficaces », mais que nous sommes « différemment efficaces ». C’est évident que la maitrise logicielle a pris une grande part dans l’entreprise, et donc notre « savoir » et notre « curiosité » est un atout, mais en aucun cas une menace.
Je pense aussi que ce sentiment de menace est du à la mentalité de l’entreprise. Je pense que le melting pot générationnel créé une bonne émulation : qu’est ce qu’on pourrait améliorer, comment on pourrait améliorer, est ce que le cheminement que l’on prend n’a pas trop d’étapes pour réaliser telle ou telle tâche…

Par contre, je ne me reconnais pas dans cette définition : « son arrivée dans une équipe bouleverserait l’ambiance de travail. Trop rebelle, inquisiteur et pas du genre à obéir « bêtement », le jeune serait source d’érosion de la « patience des séniors » et du « leadership des managers »
Je n’ai jamais été rebelle, j’ai été élevée dans le respect de la hiérarchie et des fonctions de chacun. Qu’on soit jeune ou pas, aucun de nous n’a la science infuse. On a tous à apprendre des uns et des autres.
Effectivement, je n’obéis pas « bêtement », mais je me dis aussi que si je le fais, ou si on me le demande, c’est qu’il y a une utilité à la chose (ceci-dit, mon chef ne se complique pas la vie avec des rapports inutiles que personne ne lit, ça doit déteindre sur moi :d)

Quant aux caractéristiques, oui et non. Evidemment, je cherche du sens à mon travail. Mais tout le monde le fait non ? Qu’on soit mécano, plombier, secrétaire ou infirmière, ce qu’on fait à un sens, quel que soit son âge.
Pour le feedback, la définition me fait un peu tiquer. On rechercherait la valorisation rapide : quid de faire ses preuves alors ? Là où je suis actuellement, j’ai eu effectivement plusieurs augmentations et une promotion MAIS c’était la première fois que ça m’arrivait (en 10 ans) et c’est le fruit d’un gros travail. J’ai l’impression que la définition tient plus du caprice, ou du « donnez-moi une augmentation parce que je le vaux bien » (attention, je ne veux pas faire de polémique, c’est juste un ressenti personnel par rapport à ladite phrase).
Là où je me retrouve c’est dans l’équilibre vie privée / vie pro. J’ai mis un point d’honneur à ce que l’un n’empiète plus sur l’autre. Mais c’est aussi parce que mon métier le permet et parce que l’ayant vécu, il est hors de question de ramener du travail à la maison (dossier sous le bras ou dans la tête).
Le loyalisme… hum. Là encore, je parle de mon cas perso, mais j’avoue qu’il y a certaines entreprises où on se sent mal, où on a pas de sentiment d’appartenance, mais encore une fois c’est l’entreprise qui fait ça, pas le jeune.
Pour la projection sur le long terme, elle est évidemment difficile, mais c’est plus conjoncturel qu’autre chose à mon sens. Il est impossible de dire maintenant de quoi l’avenir sera fait. La projection serait plus « quand j’aurai un CDI , je ferai…. ».
Et pour les nouvelles technologies, oui, évidemment, là-dessus je ne peux que dire OUI OUI et encore OUI :d


Mon avis sur la dernière partie…
Je ne me suis jamais sentie « différente » comme expliqué par D. Ollivier. J’ai toujours trouvé ma place dans l’entreprise, en observant, en écoutant. J’ai l’impression que la description du « Y’ » est un peu « moi je suis jeune, moi je sais, moi je vais plus vite que toi », qu’il est décrit comme une espèce de petit con ambitieux et omniscient (c’est MON interprétation du texte présenté). Hors, je ne me retrouve pas du tout dans cette interprétation, bien au contraire.
Quant à l’accélération du changement, bah, on est tous un peu dans le même train, on est bien obligé de suivre.
Pour le 3e point, je n’ai rien à ajouter, je suis d’accord. Même si mes parents sont toujours ensemble et que mon père travaille depuis 38 ans dans la même boite.

Pour conclure, je pense qu’effectivement, elle existe cette génération « Y’ », mais qu’elle n’est que le fruit de l’évolution du monde du travail, de l’arrivée des nouveaux outils de travail et de communication. Pour autant, il m’est difficile de dire que ça crée un réel « problème » au sein de l’entreprise. Au contraire, ça crée de l’émulation.
En tous cas, je le ressens comme tel. Je suis appréciée à mon boulot parce que je bosse bien, que j’ai des bons résultats, que je communique beaucoup (et qu’accessoirement je mets de l’ambiance dans les bureaux, aussi ;)), mais après tout, je suis payée pour ça aussi !

(et j’espère que je ne suis pas hors sujet… Les disserts, ça fait 10 ans que j’en ai pas fait !!!)
 

loj

7 Juin 2011
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Paris
De formation sociologique, je reste toujours un peu septique face à ce genre d'articles, non pas parce qu'ils sont faux, mais parce qu'ils reflètent à mon avis une partie seulement des "jeunes".

Bien sûr, je me reconnais dans cette génération Y, tout comme je me reconnais dans la génération D (article sur Slate.fr : La génération D. et les retraites | Slate). Entre D. et Y. finalement, c'est du kif kif cacahuète : on parle a priori des mêmes jeunes. Cependant, pour moi, oui le Y/D/Whatever existe, mais pas seulement.

Pour vous expliquer mon raisonnement, voici un article que j'avais écris afin d'expliquer mon point de vue en réaction à cette fameuse génération D.

"Je viens d?être interpelée par un article intitulé « la génération D. et les retraites » sur Slate.fr, pas récent mais relayé sur Facebook.
Pour résumer, l?article part du constat que les gens de la génération D. (à comprendre 20/30 ans) n?en ont rien à foutre de la réforme des retraites, car leur vie actuelle fait qu?ils ont d?autres chats à fouetter. Pire même, la réforme des retraites ne nous choquerait même pas. Vindieu !
Quelles raisons ? Nous ne vivons pas dans le même espace-temps. Notre vision du monde du travail se résume souvent à stages, rémunérés ou pas, CDDs, free-lancing? et les congés payés, ce sont les allocations chômage. On change donc souvent de poste, de statut et même de monde professionnel puisqu?on en profite pour aller voir ce qui se passe ailleurs. Ajoutez à cela que nous sommes tous reliés via différents réseaux sociaux par lesquels on trouve notre prochain taf, notre prochain plan-cul et notre prochain maillot de bain. A côté de ça, on est souvent en rade de tunes, alors on fraude. On se rabat sur le streaming au lieu de payer 10 euros la place de ciné, on falsifie ses fiches de paie pour avoir l?appart (que celui qui ne l?a jamais fait jette la première pierre !).
Les retraites, c?est loin, on est au présent, on se débrouille et on n?en a rien à carrer. C?est vrai. Et faux.
Vrai. Pour nous, l?application du Code du travail est aussi tangible et réelle que l?application de la charte des droits de l?homme. Il suffit que je regarde autour de moi pour voir multitudes de chômeurs, freelances, CDDistes à durée indéterminée. Le travail n?est pas le centre de notre vie, même si on fait tous des heures de bagnard : un paradoxe que l?on gère en disant la phrase magique « de toute façon, c?est comme ça. »
Vrai. La débrouille n?est pas un art de vivre ni une mode, c?est la normalité. Concernant la débrouille, même si un salaire tombe à la fin du mois, j?ai ce réflexe, ce devoir même, de trouver le bon plan (machin qui connait truc pour aller dans telle soirée, liquidation en ligne de fin de série pour l?électroménager, petites annonces et brocantes pour tout un tas de trucs?).
Vrai. Il y a moi, et mon moi, mon autre moi, et encore un autre moi. Je réseaute, je rebondis (enfin j?essaie). J?ai trouvé de tout grâce à mes contacts réseau, mais vraiment de tout. Je refourgue aussi. J?aime l?information et j?en bouffe jusqu?à l?overdose, et je passe au sujet suivant.
Là où la nuance devient nécessaire, c?est que je suis issue d?un milieu aisé. De même, la grande partie de mon entourage vient de milieux aisés ou intermédiaires. Et finalement, on s?agite dans tous les sens, mais :
1°) Nous sommes dans l?ensemble tous diplômés, nous arrivons petit à petit à trouver les emplois qui correspondent à nos formations, pour beaucoup papa et maman sont encore là en filet de sécurité si jamais un jour, on tombait vraiment de haut. Du coup, on n?a moins peur de s?agiter et de laisser filer une mission pour glander avec les allocs.
2°) Nous savons nous débrouiller avec un ordinateur, avec les réseaux sociaux, avec le web 2.0. On maitrise à peu près l?outil, on apprend vite. On n?a pas tous grandi avec un ordinateur à la maison, mais on a tout de même grandi avec Internet, de MS-DOS à Linux, des sifflements du modem externe 56 kbit/s à la Wifi gratos chez Starbucks.
À côté de cette génération D. que nous sommes, il existe d?autres jeunes et ceux-là sont constamment oubliés. Je ne dis pas ça pour emmerder la journaliste qui a écrit l?article, bien au contraire elle a déjà mis le doigt sur pas mal de trucs, mais elle ressemble aux gens qui m?entourent et qui ressemblent à son article. Une D.
Je viens d?un tout petit bled au fin fond de la grande banlieue parisienne, le truc quasi rural. Là-bas, les gens ne sont pas riches. Il y a les jeunes comme moi qui, souvent par les études, ont fui littéralement : les D. Il y a ceux qui sont restés, ceux qui souvent n?ont pas fait d?études : les P.
Et eux, la moitié est au chômage. Au vrai chômage, pas entre deux missions de freelance, le truc qui dure. L?autre moitié est en CDI, mais attention, le CDI à l?usine, au fastfood, au supermarché, donc plutôt mal payé, mais avec des horaires qui correspondent encore à peu près au Code du travail. Quant au réseau social, il se compose principalement des anciens camarades de classe et des voisins, ce qui limite forcément la liste d?amis et par extension leur réseau sur Facebook.
Vrai, la génération D. existe, mais elle concerne une partie des 20/30 ans, celle qui a souvent fait des études, possède un petit côté artiste ou journaleux, sait utiliser les médias à sa disposition. Il y a l?autre génération, la Précaire, celle qui ne travaille pas ou a un CDI mal payé, qui connait la fracture numérique et pour qui la débrouille n?est pas normale, elle est indispensable.
Pour nous, la retraite, malgré nos galères, sera certainement plus agréable que la retraite des P. Et puis, on a tous lu l?article du Monde qui nous expliquait que de toute façon, c?était une fausse réforme déjà périmée. Alors franchement, qu?est-ce qu?on s?en fout ? Mais les P. par contre, l?article du Monde, ils l?ont lu ?"

Pour revenir à l'article sur Mademoizelle, sur ces nouveaux rapports des jeunes au travail, pour moi, ils sont plus en adéquation (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'exception) avec des gens au moins un peu diplômés, qui ont appris à être curieux et renseignés, à suivre des rêves tout en s'obligeant à trouver un bon travail alimentaire le mieux payé possible (parce qu'on a grandi avec papa/maman/tonton/etc au chômage) etc.
Une fois de plus, une partie de la jeunesse, plus semblable peut-être à la génération des baby-boomers dans sa manière de penser et de fonctionner, existe et elle est souvent oubliée.
 
21 Février 2011
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754
Paris
Je big up 10000 fois l'article et son sujet, c'est vraiment un thème qui me passionne, rapport au fait que je suis une Y et que je travaille en Ressources Humaines à tenter d'attirer des Y pour les recruter... :)

Bref :
Vous sentez-vous Y ?
Pour ma part complètement : la lecture des quelques points ci dessus me le confirme, et notamment la quête de sens, la non-loyauté éternelle à l'entreprise, l'intérêt pour les réseaux sociaux, le manque de goût pour la hiérarchie (on dit ça parce qu'on est en bas :) )
En revanche, comme plusieurs Madz, je n'ai jamais entendu une seule personne prononcer le type de phrases citées plus haut en 4 ans de stages et emplois... !! Pour moi, cela doit bien entendu arriver mais ce n'est pas une question de génération mais d'éducation !
Non, là où je me sens le plus Y c'est sur la lucidité : lucidité sur le monde de l'emploi tel qu'il nous attend, lucidité sur ce qui nous attend dans les entreprises, lucidité sur le fait que l'épanouissement doit se trouver dans mais aussi en dehors de l'entreprise... Je crois que le Y c'est surtout quelqu'un qui ne veut pas reproduire les erreurs de ses parents :)

Quel est mon rapport à mon boulot, à ma boite ?
Pour moi, effectivement, il n'est pas question de loyauté vis à vis de mon entreprise sur le long terme : pour le moment j'y suis bien et je tente de "délivrer", mais je n'ai pas l'intention d'y passer toute ma carrière. On est une génération qui a enchainé stages, CDD, etc etc, et nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que l'entreprise nous embauche par bonté d'âme. Conclusion : je pars d'une principe que notre collaboration doit reposer sur un deal gagnant-gagnant. Le jour où je trouverai quelque chose de mieux ailleurs, je n'aurais pas spécialement d'état d'âme.
Pour les collègues par contre, je ne pense pas que nous soyons très différents de nos aînés... J'aime bien mes collègues, j'en vois certains à l'extérieur, je parle de politique ou autres thèmes "délicats" avec peu d'entre eux, mais je ne crois pas que ça soit très représentatif de notre génération...

Bon, j'arrête mon roman... :)
Je trouve la question de l'article bien posée (est-ce une réalité ou du blabla de consultant) mais très délicate : j'ai hâte de connaitre vos conclusions, car j'ai beau observer depuis 2008 mes petits camarades et leurs comportements en stage puis dans nos premiers emplois (oui oui j'ai de la suite dans les idées) je n'arrive pas à me faire une opinion claire sur le sujet !
 
21 Février 2011
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loj;2279065 a dit :
Et eux, la moitié est au chômage. Au vrai chômage, pas entre deux missions de freelance, le truc qui dure. L?autre moitié est en CDI, mais attention, le CDI à l?usine, au fastfood, au supermarché, donc plutôt mal payé, mais avec des horaires qui correspondent encore à peu près au Code du travail. Quant au réseau social, il se compose principalement des anciens camarades de classe et des voisins, ce qui limite forcément la liste d?amis et par extension leur réseau sur Facebook.
Vrai, la génération D. existe, mais elle concerne une partie des 20/30 ans, celle qui a souvent fait des études, possède un petit côté artiste ou journaleux, sait utiliser les médias à sa disposition. Il y a l?autre génération, la Précaire, celle qui ne travaille pas ou a un CDI mal payé, qui connait la fracture numérique et pour qui la débrouille n?est pas normale, elle est indispensable.
Pour nous, la retraite, malgré nos galères, sera certainement plus agréable que la retraite des P. Et puis, on a tous lu l?article du Monde qui nous expliquait que de toute façon, c?était une fausse réforme déjà périmée. Alors franchement, qu?est-ce qu?on s?en fout ? Mais les P. par contre, l?article du Monde, ils l?ont lu ?"

Je suis vraiment d'accord avec ce que tu écris Loj : je crois que cette génération Y (ou D) dans laquelle je me reconnais ne représente qu'une partie de la jeunesse, celle qui a eu la chance de pouvoir étudier, pas l'ensemble des 20-30 ans...
 
28 Octobre 2005
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mestizaje;2279078 a dit :
Je big up 10000 fois l'article et son sujet, c'est vraiment un thème qui me passionne, rapport au fait que je suis une Y et que je travaille en Ressources Humaines à tenter d'attirer des Y pour les recruter... :)

Bref :
Vous sentez-vous Y ?
Pour ma part complètement : la lecture des quelques points ci dessus me le confirme, et notamment la quête de sens, la non-loyauté éternelle à l'entreprise, l'intérêt pour les réseaux sociaux, le manque de goût pour la hiérarchie (on dit ça parce qu'on est en bas :) )
En revanche, comme plusieurs Madz, je n'ai jamais entendu une seule personne prononcer le type de phrases citées plus haut en 4 ans de stages et emplois... !! Pour moi, cela doit bien entendu arriver mais ce n'est pas une question de génération mais d'éducation !
Non, là où je me sens le plus Y c'est sur la lucidité : lucidité sur le monde de l'emploi tel qu'il nous attend, lucidité sur ce qui nous attend dans les entreprises, lucidité sur le fait que l'épanouissement doit se trouver dans mais aussi en dehors de l'entreprise... Je crois que le Y c'est surtout quelqu'un qui ne veut pas reproduire les erreurs de ses parents :)

Quel est mon rapport à mon boulot, à ma boite ?
Pour moi, effectivement, il n'est pas question de loyauté vis à vis de mon entreprise sur le long terme : pour le moment j'y suis bien et je tente de "délivrer", mais je n'ai pas l'intention d'y passer toute ma carrière. On est une génération qui a enchainé stages, CDD, etc etc, et nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que l'entreprise nous embauche par bonté d'âme. Conclusion : je pars d'une principe que notre collaboration doit reposer sur un deal gagnant-gagnant. Le jour où je trouverai quelque chose de mieux ailleurs, je n'aurais pas spécialement d'état d'âme.
Pour les collègues par contre, je ne pense pas que nous soyons très différents de nos aînés... J'aime bien mes collègues, j'en vois certains à l'extérieur, je parle de politique ou autres thèmes "délicats" avec peu d'entre eux, mais je ne crois pas que ça soit très représentatif de notre génération...

Bon, j'arrête mon roman... :)
Je trouve la question de l'article bien posée (est-ce une réalité ou du blabla de consultant) mais très délicate : j'ai hâte de connaitre vos conclusions, car j'ai beau observer depuis 2008 mes petits camarades et leurs comportements en stage puis dans nos premiers emplois (oui oui j'ai de la suite dans les idées) je n'arrive pas à me faire une opinion claire sur le sujet !

Alors je te big up 20 000 fois : tu as trop raison sur la question de la lucidité, c'est exactement ça! On nous a fait miroité plein de trucs et après paf dans nos faces, on se retrouve à descendre 4 étages sous terre.
 
11 Février 2009
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Toulouse
amelie.eklablog.com
Je bosse depuis 4 ans (je suis donc du début de cette fameuse génération) et je suis assez d?accord avec cette analyse. Quand on commence le travail, on a tous le problème de la confiance en soi. On débute, on est jeté dans le grand bain, on nous demande limite de rendre des comptes au même titre que les plus anciens. Nous même, quand on prend de l?ancienneté, on a la mémoire courte et on s?attend à ce que les petits nouveaux comprennent tout ce qu?on leur dit, soient déjà dans le coup et aient un max de jugeote. Du coup, quand on débute, on veut montrer qu?on en veut, qu?on va y arriver, on veut survivre à la période d?essai, on veut un salaire qui décolle.
Et puis on se rend compte que, contrairement à ce qu?ont vécu nos parents, le salaire ne décolle plus, ce n?est plus possible, cette période est finie. C?est con mais le fait de savoir que la star zélée de la boite se prendra au plus 5% l?année prochaine a une influence plus que conséquente sur la motivation, non pas à travailler bien, mais à faire du zèle.
Les mois et les années passent (et encore, seulement 4 en ce qui me concerne) et on commence à se dire, que tout ce présentéisme, toute cette esbroufe verbale devant laquelle on n?est absolument plus dupe, c?est ridicule. On commence à se demander si c?est ça la vraie vie. Si le patron va cesser de nous respecter parce qu?on se barre à 18h30. Et on se barre à 18h30. Et le chef, plus vieux, ne nous en veut pas du tout. Ya bien un ou deux encore zélés qui nous demandent si on a posé notre après midi. Ils sont jeunes, c?est vrai. C?est vrai aussi que les « nouveaux » atterrissent bien plus vite que les générations X. On part tous avec cet état d?esprit qui s?atténue au fur et à mesure qu?on se demande ce que c?est que la vraie vie. Plus ou moins rapidement, quand même.
Ce qui ne veut pas dire que mon boulot, c?est forcément chiant. J?aime beaucoup mon travail, mais il y a plein d?autres choses que j?aime faire aussi, et comme je ne suis pas PDG, ma boite, c?est pas ma vie. Ce qui ne veut pas dire que le jour où il y a un coup de collier à donner pour sauver une affaire, je dépannerai pas. Seulement je n?en ferai pas une habitude, je sais dire non, voilà.
Pour la question de la fidélité à une entreprise, c?est clair qu?il y a un grand changement par rapport aux seniors dans ce domaine. Qui s?explique en partie par l?histoire des évolutions de carrière et d?augmentation. Personnellement j?en suis à ma deuxième entreprise (je suis restée 3 ans dans la première), j?ai changé car mon premier employeur n?avait pas d?opportunité à m?offrir. Je l?ai trouvée moi-même? chez quelqu?un d?autre.

L?état d?esprit « Y » se développe aussi quand on débarque dans un collectif qui est majoritairement comme ça, et réciproquement. C?est idiot, mais je suis allée à une soirée avec que des gens d?HEC il y a quelques années et tout le monde se montait la tête à coup d?esbroufe, d?histoires de salaires mirobolants et de postes à mégas-responsabilités. Humble mec, humble. Je connais des entreprises (non je ne citerai pas !) dont l?état d?esprit est tellement « besogneux, esprit de groupe, faisons des heures, présentéisme trop bien » que ceux qui y débarquent adoptent l?état d?esprit. J?hallucine toujours quand je vois mes amis de là bas (il y en a un paquet) parler boulot tout le temps et caser qu?ils finissent vers 22h et bossent le week-end. Il fut un temps ou je culpabilisais en entendant ça. Aujourd?hui ça m?indiffère totalement. Ce n?est pas qu?une question de génération, c?est aussi une question d?ambiance.
Pour finir, les histoires de schistes liés à internet et à la maitrise des médias de notre génération sont totalement vraies. OUI il y a des exceptions, mais les seniors qui ne comprennent pas grand-chose, ou si peu en informatique (et il y en a un tas ! mais un tas ! en tout cas dans mon ancienne boite, et des gens très compétents par ailleurs dans leur domaine !), ça représente un sacret boulet pour nous.
Pour finir sur les technologies, le téléphone, les mails (sur le téléphone !), le télé travail, tout ça a aussi permis à instaurer une forme d? « esclavage disponible 100% » au travail. Devenir distant et indisponible les soirs et week ends, est aussi une façon de s?en protéger.
 
22 Avril 2007
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Vanves
Oui je me retrouve dans les caractéristiques de la génération Y, je ne pense pas que ce soit que des bêtises, je trouve même ça logique que les différentes générations aient un rapport différent au monde et donc au travail!
Bon les phrases citées sont quand même assez exagérées et tout est une question d'interprétation, mais dans l'ensemble je suis assez d'accord avec l'article.
Après il ne faut pas non plus tomber dans le catégorisme (j'invente des mots ce soir), ce n'est pas parce qu'on est né en telle année qu'on se retrouvera forcément à 100% dans la génération Y, ça dépend quand même pas mal de notre personnalité et de l'éducation qu'on a reçu. Enfin à mon avis.
 
21 Février 2011
317
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Paris
Hier, sans même chercher quoi que ce soit sur le sujet, je suis tombée sur un article qui pourrait peut-être vous intéresser :
SocioLand » Extraterrestres et diplodocus : la “génération Y” face à l’entreprise
Le point de vue de l'auteur, pour résumer, c'est que les organisations telles que nous les rencontrons sont à un stade d'"évolution" moins avancé que ce que nous autres, jeunes, avons connu jusque là. Je trouve le point de vue assez novateur et bien étayé... peut-être que cela pourra vous servir !
 
29 Juillet 2009
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Melun
Si l'on excepte les "phrases", pleines de je m'en foutisme et à la limite de l'insolence, je me retrouve parfaitement dans cette définition de génération Y.

Je suis arrivée dans mon entreprise il y a plus de 2 ans, avec cette volonté de faire bouger les choses (d'ailleurs, c'est ce qu'on m'avait demandé), et une motivation et une détermination à toute épreuve, pourvu que mon travail soit "reconnu".
le bilanaujourd'hui est le suivant : après un accueil chalereux, puis les 6 premiers mois à entendre des éloges sur mon boulot (que ferait-on sans toi, tu changé tous nos axes de communication, on est plus en phase avec nos étudiants maintenant, etc.) je me retrouve cofrontée à ce qui est traité dans l'article comme le choc des générations et la peur que " le jeune" prenne la place des autres.

Je m'explique : du jour au lendemain, on m'a reproché de "travailler trop vite", de "piquer le boulot des autres", de "n'en faire qu'à ma tête", et surtout, surtout "de ne pas être assez corporate" : "tu comprends, nous on fais des heures sup', alors comment se fait-il que toi tu n'en fasses pas ???"

Bah, j'ai uhne vie privée et je tiens à en profiter autant que possible ! J'aime mon boulot, mais ce n'est pas une fin en soi. Je crois que c'est effectivement là que le bât blesse : notre génération n'a plus la même conception du travail. En ce qui me conerne, je travaille pour vivre, et non l'inverse. J'ai le sentiment que ce n'est pas toujours le cas de mes collègues, et cela se vérifie au fur et à mesure que leur âge avance...

Autre chose, mes collègues sont dans l'entre^rise depuis 10 à 25 ans, mais je n'arrive pas à me projheter ainsi. Notre génération a besoin de challenges, et au bout de 2-3 ans, si on a fait le tour du job, on n'hésitera pas à chercher ailleurs, quitte à perdre une sécurité de l'emploi (toute relatiuve, j'en convient).

Désolée pour le pavé, c'est mon avis sur la question !

EDIT : pour aller plus loin dans le débat, ce site est aussi super bien fait : http://lagenerationy.com/
 
25 Février 2011
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Berlin
Les phrases citées sont une bonne blague, ou du faux créé de toute pièce pour nourrir une argumentation en choquant une certaine catégorie de lecteurs, prompts à s'indigner du comportement indigne de "ces jeunes malpolis" héhé !

A part cela, je me reconnait tout à fait dans cette description de la génération Y. Etudiante en première année d'Ecole de Co, je suis technophile, ai un léger problème avec l'autorité, une créativité débordante, plein d'idées à partager... Incapable de me concentrer plus d'une heure sur un sujet, je switche en permanence entre les tâches et fais toujours 4 choses en même temps. Et je ne crois pas que ça m’empêche d'être efficace, c'est juste une façon assez personnelle de travailler ;) !

Je n'ai surtout pas envie de travailler pour une grande entreprise aux structures rigides, car je pressens que je n'y serai ni heureuse ni efficace, même si je n'en ai pas encore fait l’expérience. .

Pour l'instant, je bosse sur un projet de start up avec un autre étudiant, et j'adore ça. Ce qui me va, c'est le risque, l'innovation, la liberté de passer une nuit entière à bosser sur quelque chose qui me plait et d'organiser mes horaires comme je le souhaite !
 
11 Janvier 2007
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Léontine;2286910 a dit :
En ce qui concerne les 35 heures, je connais pas. Au collège et lycée j'avais plus de 40 heures de cours sans compter l'étude car personne ne pouvait nous reprendre et puis, sachant que dans ma famille il n'y a qu'une fonctionnaire, le reste a une profession indépendante, les 35heures me sont inconnues. Elles sont très critiquées dans ma famille et je trouve ca un peu fainéant de dire que l'on bosse 35h car c'est peu (si on compte le boulot qu'on fait hors du temps de travail bien sur ).

J'ai l'impression que ton témoignage va dans le sens contraire de ce que tout le monde a dit depuis le début...
En tout cas, je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Et puis les 35 heures ne sont pas faites pour les fonctionnaires, toutes les entreprises sont concernées par le temps de travail légal!
 
10 Avril 2007
105
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4 724
Londres
Vous considérez-vous comme un « Y », et pourquoi ?

Tout à fait !Bon, à part les phrases... On veut des choses différentes de nos ainés, c'est sûr. après, j'ai l'impression que pour certains, c'est plus de sens, pour d'autre c'est plus d'argent. On dit de nous que l'on est clientélistes.. on est surtout la génération du plaisir, de l'illusion de gratuité. Pour ma part, et après en avoir discuté avec mon entourage, j'ai un peu l'impression qu'on nous a vachement poussés dans les études, notamment par peur du chomâge (gros stress transmis par les parents, la société..). Quand je parle avec mon père qui me dit que lui il foutait rien pendant ses études parce que de toute façon, il était sûr de trouver du boulot, et à côté je vois la pression qu'il m'a mis pour que je ne "perde" pas un an, je me dis que la "crise" nous a vraiment tous perturbés.. Bref, du coup, j'ai un peu l'impression qu'on nous a volé notre "jeunesse", et du coup, on a besoin de prendre du temps pour soi après, au boulot. On veut pas se sacrifier comme nos parents...

Quel est votre rapport au boulot, à votre boîte, à vos collègues, à votre environnement de travail ?

Je suis dans une boîte de la génération Y. Mes managers sont de la génération Y. La moyenne d'age doit être à 25, 26 ans. Du coup, je me sens totalement en phase. Évidemment, c'est aussi le secteur qui veut ça (société de service en informatique). Dans tous les cas, les managers ont compris ici qu'il fallait nous faire travailler par la motivation, et donc en nous proposant des projets intéressants, pas en nous "forçant". On est super autonomes dans nos projets. On discute avec le client, on chiffre, les décisions ne viennent jamais d'en haut. En fait, les managers veulent qu'on leur propose des projets, et ils valident les budgets (ou non). En tout cas, on est responsabilisés, et ça change tout. La communication est surtout informelle, chacun doit trouver son rythme et sa place dans l'équipe. On apprend, on est mis au défi en permanence. L'ambiance est très bonne, on a un CE dynamique, et vraiment orienté vers les jeunes... En fait, c'est vraiment la continuité des études. Je fais pas mal d'heures, mais ça me plait. A la pause, on parle de tout sauf du boulot. On a beaucoup de vacances, on cherche tous a avoir une vie en dehors.
Avant de bosser là, j'étais dans une autre boîte du même secteur. Mais moyenne d'âge 35 ans. Ça faisait vraiment une différence. Les gens étais très sympa, mais on sentait un décalage. On faisait tous beaucoup moins d'heures. Mais il y avait quand même une espèce de concurrence pour être celui qui travaillait le plus. Les gens parlaient boulot et gamins. Et surtout, la hiérarchie était hyper pesante. A chaque niveau, les chefs voulaient tout contrôler. On devait suivre des procédures qui perdaient tout leur sens. Bref, je me sentais mal, malgré le boulot qui était intéressant. Par contre, je peux comprendre qu'un senior, qui a ses habitude, puisse aimer le confort de rester dans des trucs définis, de ne pas se mouiller trop..

Bref, voilà, je pense que les entreprises du futurs seront plus comme la mienne.
 

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