Je ne supporte pas la fragilité avec laquelle j'oublie les gens qui ont trop compté pour moi, et je ne supporte pas quand une personne que j'avais rangé dans un coin de ma tête refait, même très furtivement, surface dans ma vie.
Je crois que je suis un peu incapable de tirer un trait sur une personne que je continue de voir ou de fréquenter. Pour moi, la manière la plus efficace de zapper réellement quelqu'un, c'est l'éloignement. Si je ne vois pas physiquement la personne, alors je peux me convaincre qu'elle n'existe plus. Ce n'est pas que je l'imagine morte () mais c'est que je ne l'imagine plus : elle vit dans son monde, en dehors de mon monde, comme s'il y avait deux univers parallèles. C'est vraiment l'idée que nos vies sont totalement séparées qui m'aide à oublier. Cette personne a sa vie, j'ai la mienne. Comme je ne sais rien de sa vie, j'ai pas de temps à perdre à essayer d'imaginer ce qu'il s'y passe, et je cultive cette indifférence parce que c'est la seule chose qui peut réellement me faire du bien et m'aider à passer à autre chose. Je ne crache pas sur mes souvenirs, mais c'est comme si je les avais enfermés dans un coffre avec un cadenas.
Mais alors, ce que je ne supporte pas, c'est quand le cadenas s'ouvre tout seul, quand nos deux mondes se croisent, et que je me souviens que cette personne existe toujours, et qu'en plus, il n'y a pas de dichotomie entre nos deux vies : on peut coexister, on peut se croiser, on peut se parler, on connait des personnes en commun...
Ces petites piqûres de rappel, ça peut être n'importe quoi : croiser la personne dans la rue, tomber sur une photo, voir ou entendre quelque chose qui m'y fait penser, entendre quelqu'un m'en parler, me voir demander des nouvelles de cette personne, croiser quelqu'un que je sais maintenant proche de cette personne... Ça me rappelle qu'on vit dans le même monde, ça me rappelle que sa vie n'est pas si éloignée de la mienne, et ça m'insupporte parce que ça supprime ponctuellement tout le « travail » que j'avais fait pour ne plus penser à cette personne. Je me rends compte que pour moi, c'est une démarche active que de ne pas penser à ce qui me rend nostalgique, parce que sinon j'aurais tendance à baigner dans le passé et dans mes souvenirs, et à saisir la moindre perche pour re-créer dans ma tête des relations qui n'existent plus.
Je trouve ça ridicule de me dire qu'il suffit d'une tête, d'un mot, d'une question, pour gâcher tous mes efforts, et pour me rendre triste. Quand j'entends parler d'une personne que j'ai choisi d'oublier alors que je ne m'y attendais pas du tout, c'est plus fort que moi, j'ai un pincement au cœur, et après j'ai des vieux souvenirs qui flottent, et des questions sur sa vie actuelle qui se bousculent. Normalement ça ne dure qu'un temps, parce que mes efforts sur le long-terme sont plus solides que ces micro-intrusions . Mais quand même, je trouve ça nul, j'aimerais bien pouvoir passer au-dessus et ne plus être atteinte par ça.
Pas citer svp, ça devrait vite me passer et j'éditerai sûrement
Je crois que je suis un peu incapable de tirer un trait sur une personne que je continue de voir ou de fréquenter. Pour moi, la manière la plus efficace de zapper réellement quelqu'un, c'est l'éloignement. Si je ne vois pas physiquement la personne, alors je peux me convaincre qu'elle n'existe plus. Ce n'est pas que je l'imagine morte () mais c'est que je ne l'imagine plus : elle vit dans son monde, en dehors de mon monde, comme s'il y avait deux univers parallèles. C'est vraiment l'idée que nos vies sont totalement séparées qui m'aide à oublier. Cette personne a sa vie, j'ai la mienne. Comme je ne sais rien de sa vie, j'ai pas de temps à perdre à essayer d'imaginer ce qu'il s'y passe, et je cultive cette indifférence parce que c'est la seule chose qui peut réellement me faire du bien et m'aider à passer à autre chose. Je ne crache pas sur mes souvenirs, mais c'est comme si je les avais enfermés dans un coffre avec un cadenas.
Mais alors, ce que je ne supporte pas, c'est quand le cadenas s'ouvre tout seul, quand nos deux mondes se croisent, et que je me souviens que cette personne existe toujours, et qu'en plus, il n'y a pas de dichotomie entre nos deux vies : on peut coexister, on peut se croiser, on peut se parler, on connait des personnes en commun...
Ces petites piqûres de rappel, ça peut être n'importe quoi : croiser la personne dans la rue, tomber sur une photo, voir ou entendre quelque chose qui m'y fait penser, entendre quelqu'un m'en parler, me voir demander des nouvelles de cette personne, croiser quelqu'un que je sais maintenant proche de cette personne... Ça me rappelle qu'on vit dans le même monde, ça me rappelle que sa vie n'est pas si éloignée de la mienne, et ça m'insupporte parce que ça supprime ponctuellement tout le « travail » que j'avais fait pour ne plus penser à cette personne. Je me rends compte que pour moi, c'est une démarche active que de ne pas penser à ce qui me rend nostalgique, parce que sinon j'aurais tendance à baigner dans le passé et dans mes souvenirs, et à saisir la moindre perche pour re-créer dans ma tête des relations qui n'existent plus.
Je trouve ça ridicule de me dire qu'il suffit d'une tête, d'un mot, d'une question, pour gâcher tous mes efforts, et pour me rendre triste. Quand j'entends parler d'une personne que j'ai choisi d'oublier alors que je ne m'y attendais pas du tout, c'est plus fort que moi, j'ai un pincement au cœur, et après j'ai des vieux souvenirs qui flottent, et des questions sur sa vie actuelle qui se bousculent. Normalement ça ne dure qu'un temps, parce que mes efforts sur le long-terme sont plus solides que ces micro-intrusions . Mais quand même, je trouve ça nul, j'aimerais bien pouvoir passer au-dessus et ne plus être atteinte par ça.
Pas citer svp, ça devrait vite me passer et j'éditerai sûrement