Moi aussi, 30 ans, depuis peu.
Je crois que j'ai passé la journée de la veille de mes 30 ans à me dire quelque chose comme "Oh...putain-putain-putain, 30 ANS ?! Oh putain-putain-putain !". Et puis ça va mieux, je le trouve sympathique ce nombre maintenant. Du coup, j'ai 30 ans et je relativise : je suis beaucoup moins fripée qu'à ma naissance. Et puis je peux aimer, et puis je peux vivre, et puis je peux faire des tas de choses, ça recentre le truc. Il est presque irréel ce nombre, 30 ans, après avoir autant dit : "j'ai 20 ans". Après l'avoir autant écrit.
J'étais assez attachée à mes 20 ans, sans m'en rendre compte, puisque je ne pensais jamais à eux. C'était un repère solide et immuable pour moi. Au fond, je me dis que je les ai tellement usé que j'ai fini par les faire disparaître. Cette idée me plaît.
Perso, je me reconnais assez bien chez Mad'z dans le sens où, ce que je cherche ici, c'est de la légèreté et un esprit que je qualifie de bienveillant, une énergie positive. Je suis quelqu'un de sensible à cet état d'esprit et sur qui ça marche fort bien, j'en ai besoin. Je le cherche de partout. Bien sûr, je trouve que certaines préoccupations de mon âge ne sont pas évoquées mais je ne me sens pas bien représentée sur le net d'une façon générale.
Pour beaucoup, 30 ans, c'est l'âge des enfants mais pas que... 30 ans, c'est un vrai bilan de vie. 30 ans, dans mon entourage, c'est un peu 60% qui se réorientent, 80% qui ont envie de le faire. 95% de mes amies (femmes) qui pensaient (à force de l'entendre) que, 30 ans, c'était l'âge où on s'épanouissait et qui cherchent, sur tous les pans de vie, comment arriver à cet état d'osmose, s'il existe vraiment, à quoi il ressemble. Des nanas qui cherchent à rendre leur vie créative, à s'enrichir intérieurement. Non pas qu'on ait pas cette envie à 20 ans, c'est juste qu'à 30, c'est un besoin viscéral, quelque chose qui peut nous étouffer, quelque chose qui revient sans cesse. Limite si on a pas l'expression à la bouche du type dans la pub maaf assurance "Je l'aurais un jour, je l'aurais ! [cet état d'épanouissement]". Sauf que, nous, on ne pense plus "un jour", on le veut. Now. On veut tout maximiser, on veut tout rentabiliser. On ne veut passer à côté d'aucun petit et grand bonheur. On veut l'harmonie, la satisfaction et l'apaisement, le Saint Graal de la trentenaire. On peut faire sans à 20 ans. A 30 ans, c'est difficile de l'accepter. A 30 ans, on a une pression sociale qui dit que notre vie doit être faite, qu'elle doit rentrer dans certaines cases. On met totalement de côté qu'on est encore jeune, qu'on a toutes les possibilités devant soi, qu'on va peut-être juste prendre des chemins différents qu'à 20 ans pour accéder à ce que l'on souhaite. On est dans une génération où on ne rentre plus tout à fait dans les cases de celle d'avant, du coup on flippe. Est-ce bien, est-ce mal ? Est-ce que tout ça m'est bien égal ? (la réponse est non, of course, on s'en carre pas du tout). A 30 ans, on veut se trouver d'une façon moins superficielle. On se demande qui on est parce qu'on veut définir ou redéfinir ce que l'on souhaite réellement de notre vie, nos attentes. On est pas certaine de vouloir les mêmes choses, d'envisager la vie sous le même angle qu'avant, on se demande si notre vie nous convient comme elle est, on veut la modifier ou l'améliorer. On veut rendre notre vie plus jolie encore ou jolie si ce n'est pas le cas. On a cette impression qu'on a plus le temps d'attendre pour agir. Moi je minimise en me disant que j'aurai toujours le temps pour agir, toute une vie ou presque, peu importe l'âge, mais que je n'ai plus l'âge d'attendre pour le faire.