Capucine a dit :
Quelqu'un sait où en est la loi exactement? Elle est encore à l'état de projet là, c'est bien ça? Et que faut il pour qu'elle soit appliquée?
J'ai du mal à comprendre pourquoi la France se mêle de ce problème, est-ce vraiment à cause de la soit-disant (parce que je n'en sais rien moi-même) importante communauté arménienne qu'elle se sent concernée? Ca me parait vraiment louche
La loi, déposée par des députés PS à l'Assemblée nationale, a été adoptée dans cette première chambre. Elle doit désormais être approuvée dans les mêmes termes par le Sénat. Si le Sénat l'adopte en lui apportant des modifications, elle repassera devant l'Assemblée nationale, puis à nouveau devant le Sénat (c'est la procédure de navette parlementaire). S'il n''y a toujours aucun accord entre les deux chambres, un "Commission mixte paritaire" se réunira (donc des représentants des deux chambres) pour trouver un texte consensuel.
Le fait que le génocide arménien n'ait rien à voir avec la France n'empêche pas de punir ceux qui contesteraient en France l'existence de cet évènement historique. De même, la condamnation du négationnisme pour les crimes nazis ne se limitent pas à ceux ayant eu lieu en France, puisque Le Pen a été condamné pour avoir dit que "les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire", alors qu'il n'y a jamais eu de chambres à gaz sur le territoire français (et là, je ne fais du négationnisme, je dis la vérité telle qu'établie par les historiens
).
Ensuite, les raisons pour lesquelles la loi a été adoptée sont à mes yeux doubles :
- il s'agit d'une part de contenter la minorité arménienne à quelques mois des élections présidentielles (et oui
viva la democracia !)
- et d'autre part de faire un signe aux autres électeurs style gaulien "je vous ai compris", étant donné que la majorité des Français est opposée à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Même si c'est indirect, je suis certaine que les députés se sont dits qu'avec cette loi, leurs électeurs allaient être rassurés (alors que la reconnaissance du génocide arménien a déjà été posée comme condition à la Turquie pour son entrée dans l'UE). Là, on est un peu dans le subjectif abstrait, mais je crois que ça a aussi compté.