Mullholand Drive de David Lynch. C'est dingue comme j'aime ce film. Je me sens complètement transportée dans son univers, fascinée par sa complexité, tous ses éléments qui s'enchaînent dans une logique toujours un peu bousculée, en adéquation avec sa mélancolie, sa sensualité, son approche du domaine du Rêve. Et tant choses encore... Il me bouleverse à chaque fois ce film. Et c'est extrêmement rare que je regarde un film plusieurs fois, j'ai toujours peur de le trouver fade comparé à la premiere fois. Celui-ci, je sais pas, plus je le regarde et plus je le porte en considération, plus je le trouve interessent, plus il me happe.
Moolade d'Ousmane Sembedé. Changement de registre. Cette fois-ci on saute pieds joints dans la réalité brute, en Afrique, dans un décors iddylique. Ce film traite de l'
excision, une pratique traditionnelle, soi-disant religieuse et courante (mais qui se marginalise de plus en plus, en tout cas dans certains pays d'Afrique à ce que je sais). Putain, j'ai ressentis une souffrance pour ces femmes et ces petites filles, les scènes sont très dures. Il n'y a aucun misérabilisme, la caméra filme avec un réalisme quasi parfait autant les scènes difficiles que les autres, celles où l'on assiste aux discussions des femmes, à l'écoulement des jours. La souffrance des femmes, du fait que le réalisateur n'a pas choisi de la brandir et de forcer le spectateur par pleins de procédés, à s'appitoyer dessus, m'a saisie à la gorge.
C'est, dans ce village simple et parmi ces femmes qui décident de se révolter, dans son apparente nudité, et la force qu'elle en tire qu'elle est le plus parlante. Je suis très sensible et exigente quant à l'expression de la souffrance au cinéma. Je trouve que c'est un exercice très difficile, et je pense que ce doit être difficile pour un réalisateur de trouver sa justesse, et de ne pas tomber soit dans le mélo, soit dans le trop léger.
Bref. Sinon
Fatoumata Coulibaly qui joue le personnage de Collé m'a impressionée. Malgré tout il y'avait de l'humour et un côté comédie qui m'a plu, et puis ça m'a fait très plaisir de voir l'Afrique, au delà de l'évocation de ses problèmes. On la voit si peu au cinéma.
Freddy, les griffes de la nuit de Wes Craven. Démentiel, mouhaha. Un vrai film d'horreur, et en plus ça faisait longtemps que je voulais le voir. Mais Freddy est répugnant c'est abusé. Là-aussi, j'ai beaucoup aimé la façon dont le rêve/cauchemard est interpreté. Et ca faisait flipper quand même.