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Membre supprimé 320093
Guest
Hello,
Je crée ce sujet par rapport à des questions que je me pose depuis un moment sur le féminisme actuel et ce qu'il implique en terme d'inclusivité. Le titre est d'ailleurs un peu maladroit mais je ne savais pas vraiment comment le formuler. J'aimerais juste partager avec vous certaines de mes interrogations sur la transphobie, le "politiquement correct", enfin toutes ces choses que je n'ose jamais réellement aborder de peur de blesser, de peur que l'on ne me comprenne pas ou bien tout simplement de peur que l'on m'attaque sans prendre le temps d'écouter. Je précise donc que ce post s'inscrit avant tout dans mon désir de mieux comprendre certaines choses, et je m'excuse par avance s'il peut blesser certaines personnes car ce n'est absolument pas mon intention.
J'ai lu ce matin le post de Dora Moutot, qui gère le compte "T'as joui ?" sur Instagram. Elle a déjà été accusée de transphobie par le passé, je préfère le préciser. Elle répond dans ce post à la vague de cyber-harcèlement dont elle a récemment été victime, par rapport entre autres à ses propos sur les femmes trans. Ce n'est pas une personne que je suis sur les réseaux or j'ai trouvé qu'elle soulevait dans son post des questions intéressantes sur le féminisme actuel, qui font écho à mes propres interrogations. Voici quelques passages :
« J'ai accepté de signer la tribune de Pauline Arrighi dans Marianne qui s'intitule "Suffit-il de s'autoproclamer femme pour pouvoir exiger d'être considéré comme telle ?" car je pense qu'on ne peut plus passer à côté de cette question. [...] Je pense qu'il est fondamental qu'en tant que femmes on puisse continuer à parler librement de la spécificité de nos corps femelles et de notre génitalité sans censure et sans peur d'être taxée de "transphobie", ce qui est actuellement le cas. Qu'on continue de parler de nos règles, de nos clitos, de nos grossesses, de nos post-partum, de nos ménopauses, de nos maladies : endométriose, vaginisme, etc., SANS PEUR et sans s'entendre être appelées des "personnes à vulves" ou des "personnes à menstruation", termes que je trouve profondément déshumanisants et insultants vis à vis de générations de femmes qui ont subit des millénaires d'agressions particulièrement vis à vis de leurs corps de femmes, et non pas de leur genre. Les femmes ne sont pas des "personnes à". Il y a des mots pour ça : femelle (ironiquement le mot qu'on me reproche) ou femme. Les discriminations envers les femmes ont toujours été sexistes, bien avant d'être "genristes" et ça continue. »
« A titre perso, je m'identifie à mon corps de femme et à ma sexuation, bien plus qu'à mon genre. Je ne me sens pas genrée "femme". Je SUIS un corps de femme. J'ai une personnalité qui ne ressent pas le besoin de se définir par une case genrée. J'aimerais que de la même façon qu'on me demande de respecter celles et ceux qui s'identifient à un genre et non pas à leur sexe, qu'on respecte les femmes qui s'identifient à leur corps de femme et à leur sexuation sans les agresser. Je suis femme par mon corps de femme, et le genre féminin ("la féminité") qui est définit par des clichés (un set d'attitudes, vêtements, maquillage, socialisation en tant que "fille" etc) sont pour moi ressenti comme une forme d'oppression qui m'étouffe depuis toujours. »
En ce qui me concerne, je suis lesbienne. J'ai déjà lu des choses assez dérangeantes sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, du genre "t'es une lesbienne transphobe si tu refuse de coucher avec une femme qui a un pénis". Je trouve quand même assez inquiétant que l'on en arrive à se demander si oui ou non une lesbienne a le droit de refuser un rapport avec une personne ayant un pénis. Ces remarques sont d'ailleurs beaucoup plus adressées aux lesbiennes qu'aux gays et hétéros (femmes et hommes) : d'abord c'est sexiste, et ensuite ça contribue à l'invisibilisation de la sexualité entre femmes, considérée comme dérisoire et qui n'est souvent pas prise au sérieux car elle n'inclut justement pas de pénis. C'est juste douloureux de voir son identité et sa sexualité se faire invisibiliser de la sorte. Être lesbienne ne signifie pas être pansexuelle, sinon il n'y aurait pas deux termes distincts. C'est en partie cela qui me pousse à m'interroger sur la place que l'on laisse à la différence entre les femmes aujourd'hui. J'ai souvent l'impression que l'on nie l'individualité (genre et sexe) de certaines femmes par peur de ne pas être inclusif. Or, faire des différences ne devrait selon moi pas être considéré comme quelque-chose de négatif : cela signifie aussi ne pas invisibiliser certaines catégories de femmes (en l’occurrence les lesbiennes).
Il me semble également que oui, la réalité du corps féminin en elle-même et en dépit du genre, conduit à des discriminations. Il existe, si l'on prend l'exemple des règles, des pays où les femmes sont rejetées, battues, considérées comme impures voire tuées à cause de leurs menstruations. Beaucoup de femmes trans ne connaîtront donc jamais ces discriminations là.
D'où mes nombreuses questions.
Sous couvert d'inclusivité, n'en viendrait-on pas à nier les discriminations propres aux femmes ayant un corps féminin dès la naissance, à invisibiliser les femmes assignées femmes à la naissance qui elles ont toujours subi le sexisme ? Doit-on inclure TOUTES les femmes dans L'ENSEMBLE du féminisme ? On va me taxer de TERF, mais c'est une question sincère que je me pose, dans le sens où il me semble que les femmes trans ont probablement reçu une éducation relative au genre masculin, ont été élevées et ont été perçues en tant "qu'homme". Elles n'ont donc pas connu le sexisme de la même façon que les femmes assignées femme à la naissance. J'ai conscience que ce propos peut sembler transphobe, or il m'apparaît comme une réalité.
Je précise que je ne nie en aucun cas l'identité des femmes trans. Je me pose juste des questions par rapport au féminisme, et je pense que je suis loin d'être la seule. J'ai d'ailleurs préféré mettre un TW transphobie dans le titre, car il est possible que j'aie tenu des propos dérangeants (et je ne demande qu'à être corrigée si c'est le cas). Je pense que vous aurez bien compris que ma démarche est avant tout un grand questionnement issu de mon vécu personnel, et non des affirmations "contre" une/des catégories de personnes. Je veux seulement ouvrir un débat pour apprendre, être corrigée si besoin, connaître vos opinions sur le sujet.
Je crée ce sujet par rapport à des questions que je me pose depuis un moment sur le féminisme actuel et ce qu'il implique en terme d'inclusivité. Le titre est d'ailleurs un peu maladroit mais je ne savais pas vraiment comment le formuler. J'aimerais juste partager avec vous certaines de mes interrogations sur la transphobie, le "politiquement correct", enfin toutes ces choses que je n'ose jamais réellement aborder de peur de blesser, de peur que l'on ne me comprenne pas ou bien tout simplement de peur que l'on m'attaque sans prendre le temps d'écouter. Je précise donc que ce post s'inscrit avant tout dans mon désir de mieux comprendre certaines choses, et je m'excuse par avance s'il peut blesser certaines personnes car ce n'est absolument pas mon intention.
J'ai lu ce matin le post de Dora Moutot, qui gère le compte "T'as joui ?" sur Instagram. Elle a déjà été accusée de transphobie par le passé, je préfère le préciser. Elle répond dans ce post à la vague de cyber-harcèlement dont elle a récemment été victime, par rapport entre autres à ses propos sur les femmes trans. Ce n'est pas une personne que je suis sur les réseaux or j'ai trouvé qu'elle soulevait dans son post des questions intéressantes sur le féminisme actuel, qui font écho à mes propres interrogations. Voici quelques passages :
« J'ai accepté de signer la tribune de Pauline Arrighi dans Marianne qui s'intitule "Suffit-il de s'autoproclamer femme pour pouvoir exiger d'être considéré comme telle ?" car je pense qu'on ne peut plus passer à côté de cette question. [...] Je pense qu'il est fondamental qu'en tant que femmes on puisse continuer à parler librement de la spécificité de nos corps femelles et de notre génitalité sans censure et sans peur d'être taxée de "transphobie", ce qui est actuellement le cas. Qu'on continue de parler de nos règles, de nos clitos, de nos grossesses, de nos post-partum, de nos ménopauses, de nos maladies : endométriose, vaginisme, etc., SANS PEUR et sans s'entendre être appelées des "personnes à vulves" ou des "personnes à menstruation", termes que je trouve profondément déshumanisants et insultants vis à vis de générations de femmes qui ont subit des millénaires d'agressions particulièrement vis à vis de leurs corps de femmes, et non pas de leur genre. Les femmes ne sont pas des "personnes à". Il y a des mots pour ça : femelle (ironiquement le mot qu'on me reproche) ou femme. Les discriminations envers les femmes ont toujours été sexistes, bien avant d'être "genristes" et ça continue. »
« A titre perso, je m'identifie à mon corps de femme et à ma sexuation, bien plus qu'à mon genre. Je ne me sens pas genrée "femme". Je SUIS un corps de femme. J'ai une personnalité qui ne ressent pas le besoin de se définir par une case genrée. J'aimerais que de la même façon qu'on me demande de respecter celles et ceux qui s'identifient à un genre et non pas à leur sexe, qu'on respecte les femmes qui s'identifient à leur corps de femme et à leur sexuation sans les agresser. Je suis femme par mon corps de femme, et le genre féminin ("la féminité") qui est définit par des clichés (un set d'attitudes, vêtements, maquillage, socialisation en tant que "fille" etc) sont pour moi ressenti comme une forme d'oppression qui m'étouffe depuis toujours. »
En ce qui me concerne, je suis lesbienne. J'ai déjà lu des choses assez dérangeantes sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, du genre "t'es une lesbienne transphobe si tu refuse de coucher avec une femme qui a un pénis". Je trouve quand même assez inquiétant que l'on en arrive à se demander si oui ou non une lesbienne a le droit de refuser un rapport avec une personne ayant un pénis. Ces remarques sont d'ailleurs beaucoup plus adressées aux lesbiennes qu'aux gays et hétéros (femmes et hommes) : d'abord c'est sexiste, et ensuite ça contribue à l'invisibilisation de la sexualité entre femmes, considérée comme dérisoire et qui n'est souvent pas prise au sérieux car elle n'inclut justement pas de pénis. C'est juste douloureux de voir son identité et sa sexualité se faire invisibiliser de la sorte. Être lesbienne ne signifie pas être pansexuelle, sinon il n'y aurait pas deux termes distincts. C'est en partie cela qui me pousse à m'interroger sur la place que l'on laisse à la différence entre les femmes aujourd'hui. J'ai souvent l'impression que l'on nie l'individualité (genre et sexe) de certaines femmes par peur de ne pas être inclusif. Or, faire des différences ne devrait selon moi pas être considéré comme quelque-chose de négatif : cela signifie aussi ne pas invisibiliser certaines catégories de femmes (en l’occurrence les lesbiennes).
Il me semble également que oui, la réalité du corps féminin en elle-même et en dépit du genre, conduit à des discriminations. Il existe, si l'on prend l'exemple des règles, des pays où les femmes sont rejetées, battues, considérées comme impures voire tuées à cause de leurs menstruations. Beaucoup de femmes trans ne connaîtront donc jamais ces discriminations là.
D'où mes nombreuses questions.
Sous couvert d'inclusivité, n'en viendrait-on pas à nier les discriminations propres aux femmes ayant un corps féminin dès la naissance, à invisibiliser les femmes assignées femmes à la naissance qui elles ont toujours subi le sexisme ? Doit-on inclure TOUTES les femmes dans L'ENSEMBLE du féminisme ? On va me taxer de TERF, mais c'est une question sincère que je me pose, dans le sens où il me semble que les femmes trans ont probablement reçu une éducation relative au genre masculin, ont été élevées et ont été perçues en tant "qu'homme". Elles n'ont donc pas connu le sexisme de la même façon que les femmes assignées femme à la naissance. J'ai conscience que ce propos peut sembler transphobe, or il m'apparaît comme une réalité.
Je précise que je ne nie en aucun cas l'identité des femmes trans. Je me pose juste des questions par rapport au féminisme, et je pense que je suis loin d'être la seule. J'ai d'ailleurs préféré mettre un TW transphobie dans le titre, car il est possible que j'aie tenu des propos dérangeants (et je ne demande qu'à être corrigée si c'est le cas). Je pense que vous aurez bien compris que ma démarche est avant tout un grand questionnement issu de mon vécu personnel, et non des affirmations "contre" une/des catégories de personnes. Je veux seulement ouvrir un débat pour apprendre, être corrigée si besoin, connaître vos opinions sur le sujet.