Pédophilie et pédocriminalité sont deux choses différentes. Vous débattez sur une vingtaine de pages mais avez-vous distingué ces deux termes ?
La pédophilie c'est l'attirance pour les enfants prépubères.
Au sens littéral, il s'agit d'une orientation sexuelle au même titre que toutes les autres orientations sexuelles. Désirer ne veut pas dire passer à l'acte, avoir une érection en voyant un enfant ne veut pas dire décider de toucher ou de faire l'amour à cet enfant. Il existe beaucoup plus de personnes pédophiles que nous le croyons, et elles ne sont pas plus malades que vous ou moi. Elles n'ont pas choisi l'origine de leur excitation, ni sa cause.
La pédocriminalité, c'est le fait de passer à l'acte, c'est-à-dire d'avoir des relations sexuelles avec des enfants, mais aussi de regarder des vidéos qui mettent en scène ces mêmes enfants parce que cela participe à la création de ces vidéos, et donc au viol.
Les pédocriminels sont actuellement considérés comme étant malades.
Faire l'amalgame entre les deux me semble déjà source de confusion.
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Pour revenir au sujet initial. J'ai travaillé dans la presse, j'ai évolué dans ce milieu. Aujourd'hui je l'ai quitté à cause de ce j'ai vu et vécu de ce-dernier.
Les comportements courants que j'ai observés et-ou adoptés :
Les journalistes prennent des places qui ne leur reviennent pas, et pour lesquelles ils n'ont pas les compétences.
Ils sont tour à tour médiateurs, psychologues, assistants sociaux, animateurs, organisateurs de débat...
Ils prennent parti, ils donnent leur avis tout le temps. Ils pensent qu'ils sont les détenteurs de vérité, qu'ils savent mieux que tout le monde. Ils manipulent des données sans avoir conscience de la conséquence de leurs actes. Ils manipulent les gens pour avoir leurs informations, ils les font culpabiliser, ils leur font la morale.
Et s'ils font tout ça, nous en sommes aussi responsables : ils doivent plaire à un public, faire de l'audience, choquer, aller toujours plus loin. Nous leur donnons une place trop importante, et ils la prennent, parce qu'ils ont à peine le choix.
Et pas besoin d'aller très loin, les articles dits d'actualité sur mmZ n'échappent pas à la règle.
Pour moi, ce n'est pas du journalisme.
Plus globalement c'est la société qui se crée et devient ainsi. Regardez : vous débattez autour d'un sujet que vous ne connaissez pas ; la pédocriminalité, la pédophilie, le droit, la jurisprudence et la pratique du journalisme.
C'est quelque chose qui me dépassera toujours, ici comme à la télévision ou avec certains journalistes (il y en aussi des très bien, mais bizarrement on ne les voit que très peu à la télévision, et encore moins sur les chaînes célèbres ou les programmes à forte audience), ou avec des hommes politiques qui sont obligés de prendre des décisions sur des sujets ou des choses qu'ils ne maîtrisent pas.
Il y a selon moi plusieurs niveaux d'expression (bien + de 3) :
- s'exprimer soi, dire ce que l'on a sur le coeur, nos émotions, ce que l'on vit, dire notre réalité à nous (parler de soi)
- donner son avis sur un sujet, réfléchir, ouvrir des pistes, discuter avec des amis, échanger, découvrir de nouvelles choses, avoir ses positions, les défendre (on reste au niveau de la pensée, il n'y a pas de vrai ni de faux, il est plus question de rhétorique)
- croire que son avis et ses pistes sur un sujet (réel) sont vrais sans même s'assurer qu'on a les données, les compétences, les outils, et le degré d'expertise nécéssaires pour en juger (être persuadé qu'on est un expert).
Ici comme au sein des médias, il me semble que nous arrivons à ce-dernier.