Hello
@LadyOscar
Déjà vraiment no soucis pour me ping ici, c'est même bien que ça topic soit déterré.
Et aucun soucis pour les questions, c'est avec plaisir que j'y réponds et si jamais ça me blessé, ça me gêne ou que je ne sais pas répondre, je le dirais
C'est des questions supers intéressantes en vrai.
Je vais me permettre de développer ma dysphorie avant de répondre vraiment. Deja j'ai 30 ans et j'ai transitionné seulement cette année. J'ai commencé à me questionner sur mon propre genre il y a 4/5 ans. Mais honnêtement j'étais vraiment pas du tout prêt parce que je me sentais bien dans mon corps féminin. J'avais l'impression de pas avoir de dysphorie comme on l'entend (souffrance +++ et impossibilité de se regarder).
En fait j'ai compris après mon Coming Out, d'abord non binaire et ensuite trans, que ma dysphorie elle s'exprimait par une dissociation. En clair quand je me regardais dans la glace, je ne me détestais pas mais j'avais l'impression que je regardais une étrangère ? C'était une jolie personne mais c'était pas ainsi que moi, à l'intérieur, je me voyais.
Je sais que certaines personnes trans disent ne pas ressentir de dysphorie mais j'avoue que j'ai du mal à me positionner dessus. Peut-être que c'est parce qu'on associe souvent dysphorie et souffrance au point de vouloir se mutiler (dans le sens à la maison pour faire disparaître une caractéristique qu'on supporte pas). Et que la dissociation pas beaucoup en parle.
Du coup je vais répondre à la question. Deja il faut savoir que je me considère comme un mec trans mais que je suis aussi non binaire (ouais c'est compliqué lol, en clair sur un spectre je serais à 70% masculin et 30%féminin, ou 30% gay si ça peut exister ).
Je suis aussi un peu un stéréotype du mec gay efféminé, on va pas se mentir. C'est à dire que j'ai les cheveux longs, j'aime encore me maquiller de temps en temps, j'aime le vernis à ongles et quand je suis avec un entourage queer, je peux porter des robes.
Et si je parle de ça c'est que forcément ça va influencer mon rapport avec les autres hommes, de qui je ne me sens pas vraiment proches du tout (surtout s'ils sont cis het). Parce que...je suis trop gay ?
Par rapport aux femmes, et bien déjà j'ai jamais été quelqu'un de très populaire ni très sociable. J'aime avoir des amis mais pas beaucoup. Les gros groupes bof. Je vais plutôt me rapprocher de certaines personnes parce qu'ils sont atypiques (homme ou femme, peu importe). Parce que je suis atypique (et neuroA aussi).
Après depuis que j'ai fais mon CO, j'ai l'impression que je m'entoure surtout d'autres mecs trans gay ou non binaire. Parce qu'en tant qu'homme gay, on a pas vraiment les codes féminins de la société mais encore moins les codes masculins.
Et notre statut de trans nous exclue parfois des milieux cisgays car certains peuvent nous voir comme des femmes infiltrés (pas tous).
Sinon en règle générale, je vais d'abord me sentir plus solidaire des personnes handis, neuroA et lgbt+, puis des femmes het. Et pas vraiment des hommes cis het...
Quand je regarde une série, je m'identifie quand même souvent à des personnages masculins oui. Toujours des personnages un peu atypique d'ailleurs. Et ça, c'est depuis longtemps. Je ne saurais pas l'expliquer je l'avoue. C'est surtout que physiquement, je vais me dire "oh guy, je veux ressembler à ca" et je vais le sentir proche du perso car j'aime aussi sa personnalité, etc.
Après je remarque que les persos masculins que j'adore sont quand même jamais un stéréotype d'homme viril (loki, général hux dans star wars, kaz brekker dans shadow and bone, legolas dans le seigneur des anneaux, faramir dans le seigneur des anneaux, obi wan kenobi dans star wars, etc).
Pour ta dernière réflexion, je t'assure que c'est aussi mystérieux pour moi ! C'est peut pour ça que j'ai fait mon CO aussi tard.
Je pense que si je devais me décrire par une identité de genre, ça serait gay (même si s'en est pas une). Parce que finalement c'est ça qui me fait transitionner médicalement, c'est mon orientation sexuelle, qui fait que je me supportais pas en tant que meuf cis dans les relations (pas à cause des injonctions et de la charge mentale parce que sinon j'aurais arrêté de relationner avec des mecs, mais parce que j'aimais pas ce que notre couple renvoyait à la société : un couple hetero, or je suis pas hetero, je suis gay...).
Je sais pas si je suis super clair. Hesites pas à rebondir sur des réflexions.
Après je dirais que chaque transition est unique finalement, donc c'est compliqué de comprendre aussi la transidentité si chaque personne trans à sa propre définition en lien avec son expérience.