Beau boulot de Bruno Roger-Petit qui suite aux déclarations de Maréchal Le Pen a été déterrer une interview qu'elle a donné en octobre dernier à
Radio Courtoisie (en partenariat avec le site ultra catholique le Salon beige).
Je cite un large extrait de son article paru ce jour dans
Challenges :
Premier temps fort de l’entretien, le mariage civil, qu’il faudrait démolir. "Pourquoi garder le faux mariage et le PACS ?", commence par demander Grégoire Boucher à Marion Maréchal-Le Pen.
Réponse : "Y a une aberration qui est un héritage de la Révolution française qui fait qu’on est obligé de se marier à la mairie avant de pouvoir se marier religieusement. A quel titre? Je ne sais pas. Je trouve ça scandaleux, après tout on pourrait recevoir un sacrement sans devoir demander l’autorisation à la République française".
Et d’ajouter: "Je vous signale qu’un certain nombre de musulmans n’ont pas ces complexes sans que la République en soit choquée… (…) Le complexe c’est pas leur truc… En revanche, c’est vrai qu’il y a énormément de mariages musulmans qui sont fêtés et qui ne sont pas passés par la mairie civile en amont sans que la République n’y trouve rien à redire ou s’en donne les moyens… Et peut-être que les catholiques ne devraient plus se laisser faire et réagir afin de forcer le débat à ce sujet-là".
Deuxième temps fort, la suprématie de la religion catholique sur la République et les Droits de l’Homme.
"On a des gens qui iront mourir contre nous pour Allah, a-t-on en face envie de mourir pour la République ou pour la laïcité (noter l’interviewer qui dit 'Pas moi') quand on voit comment ces termes ont été vidés de leur sens ?"...
Le débat ainsi posé, Marion Maréchal Le Pen s’en prend à l’Eglise catholique, notamment à la conférence des évêques de France, au motif qu’elle aurait renoncé à la supériorité du catholicisme sur les autres religions: "Au prétexte d’un relativisme que moi je combats, y compris en politique, pas seulement dans le domaine spirituel, qui voudrait qu’il n’y ait pas de vérité que finalement tout se vaut (…) et que finalement croire le Coran, la Torah ou la Bible serait équivalent à partir du moment où l’on croit. Je ne crois pas que Jésus Christ soit venu mourir sur terre pour porter un message qui aurait été remplacé quelques siècles plus tard par le prophète Mahomet".
Et de conclure : "La grande erreur de l’Eglise catholique c’est de tout mettre sur le même plan, parce que dans ces conditions, il n’y a pas de vérité, s’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de bien, pas de mal, donc plus rien n’a de sens".
"Je combats la laïcité"
Enfin, dernier temps fort de l’entretien, la question de la fonction et de l’utilisation de la laïcité républicaine, que Marion Maréchal Le Pen évoque de manière surprenante : "La laïcité est un outil utile contre la propagation (…) des revendications de certains musulmans. En revanche, il ne faut pas tomber dans le laïcisme, c’est-à-dire la religion de la laïcité, qui voudrait que l’on rejette la religion de toute sphère publique. La France est un pays chrétien, d’identité chrétienne, de racines chrétiennes, qu’elle a ce titre un héritage, des traditions, à connotation religieuse, en particulier catholique, et que la laïcité ne doit s’en prendre à cela".
Conclusion logique, une fois encore : "Je combats la laïcité vue par la gauche parce que c’est une laïcité aseptisée, on supprime tout ce qui peut avoir une référence à nos racines catholiques dans le cadre de la sphère privée! (NDLR : MMLP ne voulait-elle pas dire publique? S’agit-il d’un lapsus?) C’est le débat que l’on a eu sur les crèches dans les mairies".
L'ensemble de cet excellent papier
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