@vercoquin : Pour les rêves, je crois que ça a commencé assez rapidement. Effectivement j'ai souvent entendu dire ça pour l'Islam, d'ailleurs ça me faisait très peur quand j'étais enfant ! En gros, de ce que j'ai compris, on dit que le mort qui apparaît vient chercher quelqu'un. Ce n'est pas un très bon présage. Je sais que ma mère était assez anxieuse quand elle me racontait ce genre de rêves (on parle beaucoup de nos rêves, chez nous, ils ont vraiment une grosse importance symbolique).
Par contre, on dit aussi que juste après le décès, le mort peut venir te visiter pour te faire un dernier au revoir, c'est plutôt bienveillant. Mais je suppose que chaque famille a ses croyances, au final
. Moi je ne suis d'aucune religion, mais ça m'intéresse beaucoup ce rapport là, comme tu dis ça permet d'avoir un éclairage différent ! Je pioche un peu partout pour me rassurer.
Le rêve que j'ai fait enfant m'a suivie pendant pas mal d'années. J'y repensais ponctuellement, avec une pointe d'angoisse. Je pense sincèrement que c'était juste lié à ma peur de la mort (et la peur de la mort de mes proches, qui me taraude depuis toute petite !).
Un de mes parents avait pas mal de souci de santé quand j'étais enfant, j'avais vraiment peur de le perdre, je pense que ça vient de là. Et j'ai du associer y mon frère pour X raison...
Tu n'as pas pu participer du tout aux formalités après le décès ? J'imagine que ça doit être perturbant pour ton processus de deuil... Tu arrives à te faire une place dans tout ça quand même ? Je trouve que les moments de l'après (trier les affaires, faire la paperasse administrative, les cérémonies etc) sont importants, même si on a coupé les ponts. Tu vois ma situation est un peu similaire : une personne très proche (dans mon cas, mon frère), et j'avais beau avoir aussi coupé les ponts avec lui depuis environ un an, il n'empêche que le lien restait malgré tout très fort de par notre vécu commun, notre lien familial. Donc pour moi, ça mérite de faire ce que tous les gens qui ont eu des liens "normaux" avec leurs proches font ! (je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis
). En gros, ce n'est pas parce que vous n'aviez plus de contact que ça rend le deuil plus aisé !
Je te rejoins totalement pour la peur d'oublier. C'est ça qui me faisait le plus peur, l'oubli c'est comme une seconde mort. Surtout quand comme dans nos cas, on ne s'autorise pas à souffrir. Ayant également coupé les ponts vers la fin, je pensais ne pas avoir le droit d'être triste, car après tout comme tu le dis, le travail de deuil était déjà amorcé. Alors que pas du tout : c'est totalement différent. On ne fait pas le deuil d'une relation comme on fait le deuil d'une personne, ça implique (selon moi) une réflexion différente même si les étapes semblent similaires. La mort, c'est tout un pan en plus qu'on ne doit pas négliger, dans tout ce qu'elle représente.
Je ne sais pas pourquoi on réagit comme ça, parfois. J'ai été un peu pareil, je suis retournée au boulot dès le lendemain matin (
alors qu'on bossait au même endroit ), comme si cette façon de prendre sur soi permettait de ne pas se laisser sombrer. De se persuader qu'on est plus fort-e que tout. Et puis j'ai craqué par la suite, et ça m'a fait beaucoup de bien.
Le temps, ironiquement, je pense qu'on l'a, quand il s'agit de penser à nos défunts
! Je veux dire que la situation ne risque pas de varier beaucoup, ils ne vont pas bouger de là où ils sont. J'espère que tu vas réussir à trouver de l'apaisement par rapport à tout ça (je n'en doute pas, en fait
).