Un cauchemar, cette nuit, ça faisait longtemps.
Dans ce cauchemar, j'étais en train de rêver / penser (?) à "l'agression" que j'ai vécue étant petite. Je me revois du haut de mes 5 ans, avec ma robe rayée bleu marine et blanc, avec mes chaussures neuves, qui avaient une fermeture éclair et une pampille en forme de cœur pour les fermer. J'avais eu le droit de les porter seulement si je ne les salissais pas, m'avait dit ma mère.
Et je revois ce garçon, ce "grand" que j'aimais bien, serrer mon poignet et m'emmener dans les buissons proches du mur de l'école, les "buissons interdits" puisqu'ils étaient dans l'angle mort des maîtresses qui surveillaient la récré.
[...]
Et en même temps que je voyais tout ça, une voix d'homme me donnait les détails de ce qui c'était passé.
Je reprends conscience, et me retrouve à mon âge actuel, dans mon lit chez mes parents, avec un mec aux cheveux châtains et aux yeux noirs, très noirs. Je sais que c'est la représentation de ce garçon (je ne sais pas quelle gueule il a maintenant) . Il est à poil, et me dit à l'oreille, en murmurant presque, quels sévices il va me faire tout le temps qu'on sera ensemble, en me serrant dans ses bras. Sévices que je vois sous la même forme de pensée / rêve.
Je me dégage de son étreinte, terrorisée, et je hurle près de mon velux resté ouvert "Papa, Maman, D. a essayé de me violer !!!"
J'entends un "QUOI ?!" de mon père, et son pas lourd dans les escaliers. Il entre dans la chambre avec ma mère (qui pour changer ne dit et ne fait rien à part avoir une mine catastrophée), tire le mec du lit, le prend par l'épaule, le tourne vers le velux ouvert où filtre l'aube et dit "Toi, mon p'tit, tu vas venir avec moi. On va faire un tour tous les deux." Sa voix est posée, mais je sens la fureur en lui, je sens son aura entre le rouge et le noir. Je vois / pense à un coup de feu dans une clairière, et un cadavre.
"Et si on me recherche ?" dit le mec.
"Alors tu vois, on va passer entre ici et ici (mon père lui montre la forêt), et je t'assure que tu ne reviendras pas."
Le mec ne flippe pas le moins du monde, et dit "Vous allez finir là où je n'ai pas fini, vous le savez ?" (sous entendu en taule)
Je saisis mon père par le petit doigt et lui dit que je ne veux pas qu'il aille en prison, que c'est pas lui qui doit y aller.
Il dit alors "Bien. Alors nous ne reviendrons pas.".
La dernière image que j'ai, c'est mon père et le mec de dos, mon père lui serrant toujours très fort l'épaule.
Depuis ça ne cesse de me hanter...