Toinette;3732073 a dit :
Après, pour tout le reste de la relation, vous savez, être en fauteuil roulant, ça change beaucoup de choses, mais on vit quand même hein. Je n'aime pas cette vision de "légume", la vie vaut largement le coup d'être vécue même sans jambes.
Je suis d'accord avec cette idée! On diabolise beaucoup le handicap, comme si perdre une faculté physique c'était la fin de tout. D'une part, je trouve que ça envoie un message assez dur aux personnes handicapées, et d'autre part, je ne crois pas que l'aptitude à être heureux tienne dans une paire de jambes, d'yeux, de bras ou autre. Ca peut sembler bateau, mais je pense qu'on savoure d'autant plus le bonheur quand on réussi à renouer avec après une épreuve, ce qui me donne à penser que certains handicapés sont probablement plus heureux que pas mal de gens en pleine possession de leurs moyens.
Ensuite, si mon copain perdait l'usage de certains membres et/ou sens, je ne sais absolument pas ce que je ferais. Quand ce type de situation survient, je doute que le/la conjoint(e) quitte la relation à cause du handicap en lui-même. Ce qui pousse à partir c'est les effets possibles du handicap sur la vie de couple, et par extension, sur les sentiments, non? Au passage, quitte à anticiper sur des événements
susceptibles d'influer sur les sentiments et de conduire à une rupture, pourquoi considérer le handicap en particulier? Il y a des milliers de raisons autrement plus anodines que le handicap qui peuvent amener (ou pas) un couple à rompre...
En tout cas, pour ce qui est du handicap ou de n'importe quel autre contexte, j'agirais en fonction de ce qui me rend le plus heureuse, que se soit pour quitter mon copain ou rester à ses côtés. Ca peut sembler très égoïste, mais en même temps, est-ce-qu'il ne serait pas encore plus égoïste ET malhonnête de rester uniquement par pitié, ou par crainte de la culpabilité et du jugement des autres?
Je crois à la quête individuelle du bonheur pour chacun, et je crois qu'on est tous dotés de la faculté à éprouver un sentiment de bonheur (c'est une idée qui est tellement bateau, que finalement on la tient pour acquise, alors que dans les faits, c'est loin d'être une évidence pour tout le monde). Là où je veux en venir, c'est que si la situation était inversée et que je me trouvais handicapée, je voudrais que mon copain reste uniquement si ça le rend heureux, et je ne voudrais pas qu'il le fasse par sens du devoir. Pour le coup, c'est ça qui affecterait le plus ma dignité. Parce que personne n'a à mettre son existence au service du bonheur de quelqu'un d'autre (à moins que ça ne soit une source de bonheur pour certain(e)s ) et je souhaite que mon copain reste à mes côtés uniquement si ça le rend heureux, sinon, où est l'intérêt de se dire amoureux?
On est tous les deux dans le même état d'esprit, et c'est une garantie : si un jour je me retrouve handicapée et qu'il reste, au moins je n'aurai pas trop de doutes sur la sincérité de ses intentions, et inversement!