Bon, et bien j'ai lu l'article et je l'ai trouvé très bien. En tout cas je fais parti des Madz qui en apprécie le contenu, et je comprends le choix de
@Mymy de le publier.
Je comprends néanmoins qu'il puisse choquer et blesser, ça n'a rien d'étonnant. Ce qui m'a intéressée, c'est qu'effectivement il y a une prise de parole des deux côtés, mais surtout un dialogue voulu par les deux, là où il y a eu une agression dans un seul sens. C'est insupportable de faire face à une personne qui nie (j'évite de genrer volontairement), qui minimise. Tout comme pour les personnes battues, il existe des groupes de parole pour les agresseurs, qui leur font réaliser, leur font prendre conscience, il s'agit d'un résultat concret, d'une avancée dans la lutte pour la reconnaissance du viol, des coups donnés. Je ne crois pas qu'il faille taire la parole de l'agresseur à tout prix, pas quand elle est désirée par la victime. Pas s'il y a un moyen de se reconstruire plus facilement grâce à ça, ou d'aider des personnes qui liront à reconnaître des viols qu'iels ont commis/vécus.
Quand à la partie sur la déshumanisation, j'aime le sens qu'il y a dans l'article. On ne parle pas de pardonner, ou de justifier l'acte d'une personne parce qu'elle est humaine, au contraire il s'agit d'une responsabilisation.Quand on voit quelque chose d'affreux, on dit "c'est inhumain", hors c'est faux, si c'est commis par l'humain, c'est humain. C'est pareil ici, c'est malheureusement humain. Mais il ne s'agit pas d'une justification, juste d'un constat (bien que ce soit partagé par d'autres espèces). Et la volonté de ne pas parler qu'en terme d'agresseur/victime même si j'ai plus de mal, je la comprends dans cette démarche. Ne pas vouloir se définir uniquement comme ça, mais l'accepter comme une part de soi, indélébile, d'un côté ou de l'autre, et de vivre avec. On pourra légitimer une souffrance, une honte plutôt qu'une autre, mais ça n'empêchera pas ces émotions d'exister. Autant faire évoluer les mentalités avec ces données.
Bon, c'est un peu décousu mais si je pouvais lire le livre en français, je le ferais. Personnellement, pouvoir parler de ça avec la personne qui m'a violée plutôt que d'avoir dû subir son indifférence totale sur des années et les destructions que ça a engendré dans ma vie et celle de ma famille, je le ferais sans hésitation. Mais pouvoir parler avec quelqu'un près à discuter, pas quelqu'un d'hermétique, parce que ceux-là, ils sont irrécupérables. D'autant plus qu'on sous-estime la souffrance post traumatique en se concentrant uniquement sur le moment T, mais pas la souffrance continue des années qui suivent, et que des mots et plus que des excuses pourraient tenter d'apaiser plutôt qu'empirer.