Bonjour, bonjour,
Je viens de tomber là-dessus, pas du tout par hasard.
Je prépare les épreuves orales du CAPES en ce moment et je suis réellement sous pression. J'ai réussi a me détendre hier après-midi, à reviser en me disant que j'étais capable de réussir, que j'avais ce qu'il fallait. Pour rendre la chose plus soutenable j'ai décidé l'aller lire dans un parc, vêtue d'une robe (quoi de plus normal quand il fait plus de 25 degré dehors, sans même un peu de vent). Visiblement, une fille plongée dans un bouquin, les écouteurs sur les oreilles, ce n'est pas assez clair comme message. Un homme m'a tourné autour, pas trop longtemps parce que j'ai fait l'erreur de lui rendre son sourire (être gentille n'est définitivement pas un avantage). Il m'a gentiment posé des questions, pour commencer, et j'ai répondu, parce que je pensais pouvoir lui faire comprendre que je n'avais rien contre lui, mais que j'étais occupé. J'ai fini par le lui dire, mot pour mot "je suis occupée", en lui montrant bien le merveilleux ouvrage que je lisais.
C'est à ce moment qu'il a pris doucement ma dignité pour marcher dessus avec un sourire qui voulait tout dire. Il a continuer a me poser des questions. J'ai évité de le regarder. J'ai tenté d'envoyer des regards assez inquiets au jeune homme qui profitait aussi de l'herbe avec son amie. Mon attitude plutôt fermée, mes réponses de plus en plus froides et expéditives n'y ont rien fait. L'homme s'est transformé en gros, très gros lourd et, étant donné qu'il s'était rapproché (imperceptiblement, ahaha, LOL) de moi, il m'a chopé la main droite (oui, chopé. Je ne vois pas quel autre verbe serait ici adapté.). Je me suis levée, dévoilant un peu ma cuisse droite. Il a tenté le tout pour le tout, qui ne tente rien n'a rien, hein, et sa main a malencontreusement glissé sur cette dite cuisse. J'ai eu du mal à m'en débarrasser. Même en m'éloignant pour lacer mes chaussures, il m'a suivit et s'est collé à moi sur le banc. Je lui demandé de s'éloigner. Il a semblé surpris, osant même me demander "ah, ça te gêne ?". J'avoue ne pas me rappeler s'il s'en est excusé ou pas. A vrai dire, je m'en fiche.
Je suis consciente que ce genre d’événement arrive tous les jours, plusieurs fois par semaine pour certaines personnes. Ce n'était "que" la première fois que cela m'arrivait en 22 ans (et demi). Je suis rentrée chez moi folle de rage. Vraiment, folle de rage. Je m'en suis voulue toute la soirée de m'être enfuie, de me sentir aussi mal et d'avoir autant besoin de chouiner en suçant mon pouce. J'aurais voulu pouvoir lui expliquer clairement, froidement que son comportement était déplacé. Je m'en veux parce qu'il va sans doute recommencer, et pourrir la journée de quelqu'un d'autre. Parce que oui, il a vraiment réussi à me pourrir la journée. Je n'en ai parlé qu'a des copines, que je ne peux pas voir en chair et en os malheureusement. Je n'en informerais pas mon compagnon, ni ma mère d'ailleurs. J'ai bien trop peur qu'ils ne minimise ce qui s'est passé. Je sais bien que "rien de grave" ne s'est passé, du moins pour un nombre trop important de personne. Pourtant, ce matin j'ai la gerbe, encore envie de pleurer et je me demande toujours si j'ai fait quelque chose qui n'allait pas. Je ne pense pas que cela soit normal.
De son côté, cet homme a du continuer a profiter du parc, de cette belle soirée. Il a pu s'endormir sans avoir peur de revivre, en cauchemar, sa fin d'après-midi et il s'est sans doute réveillé ce matin sans autre sentiment que le bonheur d'avoir pu toucher, même furtivement, ce "corps de rêve" dont il m'a rebattu les oreilles pendant 5 trop longues minutes.
Je m'en veux d'être dans cet état ce matin, mais rien n'y fait. J’espérais être soulagée en écrivant tout ça, ici, mais ça marche moyennement. J'ose espérer, enfin, que peu de gens ce matin sont dans cet état.
Merci en tout cas d'avoir créé ce forum
.