Je poste ici car j'aimerais avoir vos conseils pour faire face à des actes de harcèlement ou de moquerie dans la rue à l'encontre de mon petit garçon qui a 18 mois. Il a les cheveux roux (contrairement à son père et moi), ce qui en soi n'a rien d'extraordinaire, mais qui provoque chez certains des réactions de moquerie qui leur semblent complètement légitimes.
Je vous passe les réactions inappropriées de mon entourage à la naissance de mon fils, et je m'étais préparée déjà à gérer des cas de harcèlement à l'école (particulièrement au collège), en lisant des livres à ce sujet pour essayer d'avoir le meilleur bagage possible. En revanche je n'avais pas du tout imaginé que ces moqueries pourraient avoir lieu dans la rue, par de parfaits inconnus, alors que mon fils est encore un bébé. Il n'y a eu que 2 occurrences en ma présence pour le moment, mais cela me fend le coeur (d'autant que j'imagine qu'il y a en a sans doute eu plus quand il est avec son assistante maternelle) :
- la première fois c'est un petit garçon d'à peine 10 ans qui l'a désigné du doigt, pendant 5 à 10 secondes (!), en chuchotant quelque chose à 2 petites filles plus jeunes et les 3 se sont mis à ricaner.
- la seconde fois je suivais mon mari qui poussait la poussette et j'ai entendu une adolescente assise à une terrasse faire semblant de vomir/dire quelque chose en voyant mon fils, les 3 personnes avec elles se sont mises à hurler de rire. Un adolescent à la table s'est par contre exclamé "nan mais ça se fait pas, ça se fait pas" et il semblait sincère.
Ce qui m'embête c'est que je suis d'un tempérament très réservé, mon mari encore plus et ce n'est pas naturel pour nous de nous interposer en pleine rue. De plus mon mari est soit tête en l'air, soit fait l'autruche, mais il n'avait même pas remarqué ces 2 cas. Pour autant, mon fils lui est capable de comprendre ce qu'il se passe autour de lui, et même si aujourd'hui il ne capte sans doute pas que ce sont des moqueries, il le fera plus tard, et je ne veux pas qu'il ait l'impression de se faire insulter en pleine rue sans raison et sans que ses parents fassent quoi que ce soit.
Pour le moment je suis atteinte d'une totale sidération quand cela arrive, et il me faut 30 secondes pour ressentir une bouffée d'adrénaline qui me donne envie d'aller casser la figure de toutes les personnes impliquées, sans que j'ose pour autant agir. Dans le second cas, j'ai juste toisé les adolescents en passant, et malheureusement particulièrement celui qui disait que cela ne se faisait pas, car c'est lui qui parlait à ce moment. Du coup il a du se sentir gêné alors que c'est le seul que j'aurais voulu remercier.
Quel serait d'après vous la meilleure attitude à avoir ? L'incident a eu lieu il y a 3 semaines, et j'ai envisagé toutes sortes de possibilités, de la plus neutre à la plus saugrenue :
- faire comme si on n'avait rien entendu, et plus tard faire un débrieff avec mon fils pour lui expliquer que ce sont des crétins ? J'ai peur qu'il ne se sente pas bien soutenu, moi même je trouve ça lâche et ça me pèse sur le coeur, alors que c'est objectivement la solution la plus facile et qui nous correspond le plus.
- renvoyer une moquerie ? Lors du pic d'adrénaline du second cas, le premier truc qui m'est venu à l'esprit c'est qu'on aurait dit des guenons tombées de leur arbre, entre le rire gras de l'adolescence et la mentalité bas de plafond.
- toiser les personnes jusqu'à ce qu'ils se sentent mal à l'aise ? Puis leur faire la morale ? Puis leur demander des excuses ? Quitte à faire un sitting à leur table jusqu'à ce qu'ils s'excusent ?
- prendre à partie d'autres personnes pour souligner la bêtise de leur comportement ? Cela me semble difficile de mobiliser des tiers qui n'ont pas suivi le cas
- essayer de faire de la manipulation positive ? Je suis assez adepte dans le quotidien au travail, mais dans la rue il est difficile d'attaquer "vous qui êtes des jeunes gens tellement intelligents / sympas / prometteurs, comment se fait il que vous fassiez des remarques si bêtes" ...
- faire un truc déstabilisant pour eux comme aller leur caresser la tête, leur faire un grand sourire ou un compliment ?
- puisqu'ils sont assez bêtes pour juger les personnes sur leur physique, en vertu de croyances moyenâgeuses, leur lancer une malédiction "vous allez perdre tous vos cheveux d'ici le 31 décembre" (on n'a pas que de bonnes idées à 3h du matin quand on n'arrive à dormir, je le concède).
- dans le premier cas du garçon qui a pointé mon fils du doigt, je me verrais assez bien me mettre à le pointer du doigt en retour, pour qu'il se rende compte du côté totalement déplacé. L'avantage c'est que c'est assez facile à faire. Dans l'idéal j'aimerais ajouter en plus à voix haute un commentaire
Avez-vous déjà mis en pratique une de ces méthodes ? Une autre ? Avec succès, sans succès ?
Merci à vous