Personnellement j'ai aussi énormément de mal à me positionner sur mon identité de genre, par conséquent j'ai décidé d'oublier de chercher un mot et de faire ce que je voulais (et si l'un me trouve étrange, je vis pour moi, pas pour cette personne).
Par contre, je trouve que cette femme qui t'a dit cela... comment dire ? Dans les faits, ce qu'elle dit est vrai. Souvent, un enfant qui n'arrive pas à s'identifier, ou pas suffisamment, au genre qui correspond à son sexe, est de fait plus malheureux. Mais ce n'est pas parce qu'il s'identifie pas au genre qu'on veut lui attribuer, c'est parce que la société lui met la pression, et qu'après, il intègre le fait qu'il n'est pas "normal" et ça le rend malheureux.
On retrouve ce principe pas seulement sur les questions de genre, d'ailleurs, mais aussi d'orientation sexuelle.
Je vais prendre l'exemple que je connais le mieux : moi-même. J'aime beaucoup ma maman et ma petite soeur (je tiens à le préciser, avant). Mais ces dernières ont tendance à me reprocher de ne pas être assez féminine. Alors, forcément, quand je veux aller plus vers le masculin, dans mon allure, dans ma coiffure, forcément, j'ai un peu un pincement parce que je me dis "la société - incarnée ici par ma famille - va me voir comme marginale, va me rejeter, me critiquer". Et c'est pas parce que je veux être plus masculine que je suis malheureuse, c'est parce que je vais contre le fait que les autres veulent que je sois plus féminine.
C'est mon avis sur la question. Après, je n'ai pas d'avis concernant les personnes qui n'ont pas choisi leur genre en particulier, c'est des personnes comme les autres et j'en fais partie (sauf quand il s'agit de choisir un pronom ou un accord).
C'est intéressant que tu soulève l'idée de la conversation à soi-même. Je me parle rarement à moi-même (ce qui se passe dans ma tête est très étrange donc bon, pitié, ne jugez pas). en général, quand je parle dans ma tête, l'imagine la conversation entre moi et quelqu'un d'autre, qui m'accompagne, et je lui parle. En général c'est un homme mais cette personne change en fonction de ce que j'ai à dire. Et il me répond. Mais souvent, je parle à cette personne en anglais donc ça élimine les questions de genre. (Voilàvoilà c'était la minute j'ai besoin d'un psychiatre.)
J'avoue me poser des questions aussi. Je pense que les enfants s'inscrivent très tôt de nos jours dans une logique genrée, donc ça me paraît difficile pour eux de ne pas se poser de questions. Après, je pense que les enfants jugent beaucoup moins que les adolescents ceux qui ne suivent pas la norme genrée. Par exemple, je me souviens qu'en primaire, certaines filles allaient jouer au foot avec les garçons sans problème. Au collège, tu manifestais un semblant de désintérêt pour le maquillage ou le poney, t'étais catégorisée lesbienne butch direct. (Après, chuis passée d'un univers tolérant à un univers de coincés des fessiers. Ça a pas dû aider)
Enfin bref, qu'est-ce que chuis bavard bondui