@le dino Merci pour ton témoignage, ça donne envie J'ai un master 2 Conduite de projets culturels et connaissance des publics et j'ai un mal fou à trouver du boulot, alors un poste comme le tien, ça fait rêver...le-dino;3877544 a dit :vivalachocolategirl;3822430 a dit :Hurricane.;3599310 a dit :Il y en a parmis vous qui bossent dans le domaine du cinéma / audiovisuel / production / événementiel / mode ?
Hurricane tu as trouvé quelqu'un qui bosse dans un de ces domaines? Ca m'intéresse aussi?
Je ne sais pas si ça vous intéresse toujours, mais à tout hasard... Je suis :
Assistante de production cinéma.
J'ai fait des études littéraires puis un Master de Production/Distribution dans une école de cinéma privée assez connue. J'ai fait durant ce Master trois stages dans des sociétés différentes (5, 3 et 6 mois), quasi sans coupure entre; la deuxième année, j'avais peu d'heures de cours hebdomadaires (une quinzaine à peine) donc j'en ai profité pour etre en stage à mi temps, deux jours et demi par semaine, dans une société de production assez récente dont j'étais la première employée. Je me suis bien entendue avec la productrice, qui m'a embauchée dès que j'ai terminé mon stage, ce qui coincidait avec la fin de mes études. En comptant ma période de stage, ca fait un peu plus d'un an que je suis dans la société, et deux ans que je suis dans le "milieu".
Au quotidien, on pourrait dire que je suis une assistante polyvalente. Ma chef, la productrice donc, est assez occupée car elle a gardé son emploi dans une autre société dans un domaine strictement différent. Je fais donc le relais entre elle et tous nos différents interlocuteurs : les scénaristes/réal qui nous proposent des projets, et que je rencontre parfois avant elle pour déblayer le terrain sur les scénarios intéressants, les techniciens intermittents quand nous sommes en préparation de tournage, les labos pendant la post-production des films... Nous produisons surtout du court-métrage, et je prends entièrement en charge l'inscription des films dans les différents festivals (avec toute la logistique en cas de sélection : envoyer les copies, organiser les déplacements des réalisateurs, fournir le matériel de promotion pour les catalogues...), ainsi que l'organisation des projections (trouver une salle, gérer les invités, commander le buffet, les affiches...). Depuis six mois, je travaille avec une de mes amies qui a suivi le même cursus que moi et qui s'occupe davantage de tout l'aspect administratif et comptable de la société (cotisations diverses, suivi des comptes des films...).
C'est un milieu très stimulant, qui fait un peu rêver, et on côtoie des gens parfois très intéressants et souvent de vrais passionnés de cinéma. Les festivals, notamment Cannes, permettent de rencontrer d'autres passionnés et de relativiser les aspects parfois ingrats de ce travail... Car il y a pas mal d'inconvénients à travailler dans la production !
Les sociétés ont souvent peu d'argent, et il est monnaie courante d'embaucher un assistant en intermittent, en ne déclarant qu'une partie de ses heures, et avec l'instabilité liée au statut d'intermittent. Avec mon CDI dès la sortie d'école dans une petite boite, je fais clairement figure d'ovni ! Tous les producteurs sont différents, mais certains sont du genre à vous demander de ne pas compter les heures, et ne voient aucun inconvénient à faire faire des journées de onze ou douze heures à un assistant payé au SMIC (ou pire : un stagiaire...). Le travail est souvent peu gratifiant : en cas de réussite d'un film, le producteur récoltera rarement les lauriers, et l'assistant jamais ! Pourtant, c'est nous qui gérons au quotidien la fabrication du film, en étant en lien très étroit avec les réalisateurs, en suggérant des façons de faire, parfois en désamorçant des conflits. Quand il a un bon assistant, un producteur peut se consacrer à 100% au travail avec le réalisateur, il peut se dévouer complètement au film sans s'encombrer du reste. Aussi, les rentrées d'argent sont assez précaires, même dans les grossses sociétés de long-métrage : on peut se retrouver licencié faute de travail (et si on est intermittent, même en bossant depuis des années dans la boîte, ça veut dire qu'on peut apprendre le vendredi qu'il est inutile de venir le lundi !), ou plus simplement avoir de grosses périodes de creux sans projets à moyen terme. Dur dans ces cas là de garder la motivation...
Malgré tout, pour qui aime le cinéma, la production permet vraiment de combiner l'aspect artistique, en étant au plus près de la fabrication du film, avec un côté plus pratique et moins abstrait.
A moyen terme, d'ici 5 ans, je compte monter ma propre société... et produire à mon tour !
Voilà les Madz, désolée pour ce pavé, mais comme vous le comprenez, j'aime ce que je fais
Tu travailles à Paris ?