Olala, ton message est beaucoup trop mignon ♥
Alors premièrement, je suis à l'ISRP de Paris, il existe 9 écoles en tout et j'avais passé au concours celui de l'ISRP de Paris et celui de la Pitié Salpétrière (acceptée aux deux, j'ai opté pour l'ISRP car il y avait déjà une prépa et que j'avais les "moyens" pour m'y inscrire, je préférais un cadre familier pour continuer mes études !). D'ailleurs le point fort de l'ISRP c'est qu'il y a alternance (disponible qu'à partir de la deuxième année, mais j'y reviendrais pour les stages
Elle me plait beaucoup, déjà par ses professeurs et le contenu des cours, après elle n'est pas parfaite, par exemple je gueule beaucoup que pour le prix (10 000 euros l'année grosso modo) il n'y ait pas de bibliothèque et pas beaucoup de matériel (surtout quand la Pitié Salpétrière se la joue perso avec sa bibliothèque non ouverte à tous depuis les attentats
), on a une salle avec des micro-ondes mais on y fait souvent la queue (mais c'est peut être plus un problème d'horaire
) et il n'y a pas assez de micro ondes :<
Malgré tout je regrette pas du tout mon choix car on ne s'est plaint jamais d'absence de prof, ces derniers sont d'ailleurs très disponibles et on se retrouvera souvent à parler avec eux. Niveau ambiance, pareil, on a beau venir de tout les horizons on s'entend tous relativement bien (mais après c'est comme tout
), le choix d'un tel métier ça sélectionne un peu. Pour les cours, on y voit un vrai intérêt au bout de ses 3 années, certains cours en première année peuvent sembler un peu rébarbatif mais dès la troisième année on les revoit et on se dit "oh putain je voyais pas ça comme ça !!
"
Après je suis quelqu'un de relativement facile à satisfaire mais si t'as des questions plus précises pour la qualité de l'école, n'hésite pas, je n'y pense juste ptête pas spontanément !
Pour les stages, je ne te cacherai pas que pour certains c'est très difficile, d'où l'importance de s'y prendre en avance ! La difficulté est d'autant plus importante si tu te base uniquement sur l'alternance (vu que salaire à la clef, les gens sont plus frileux à accepter après je ne sais pas comment ça passe vu que je n'ai jamais postulé pour alternance, mais j'en connais beaucoup qui se sont rabattu sur un cursus classique à défaut de trouver aucun stage alternance
). Ceci dit, facebook aide beaucoup, les profs aussi (qui peuvent te prendre en stage, d'où l'importance de pas trop faire le timide non plus car ils peuvent vraiment t'aider !), et sinon coup de téléphone sur téléphone ! Bref, faut se battre mais plus tu t'y prends tôt, plus tu auras de chance de trouver !
Pour le type de stage, je ne dirai pas le nom du "lieu" pour préserver le secret professionnel ! En première année j'ai fait un stage en crèche et maternelle, classique quoi. En deuxième année, un stage long en hôpital avec des enfants polyhandicapés/IMC/IMOC, un stage en FAM (foyer d'accueil médicalisé) avec des adultes autistes, et un stage en Foyer de vie avec des adultes déficients mentaux. Enfin cette année ci (donc 3ème !) je fais un stage avec des enfants autistes en association, un stage en libéral (où je vois un peu de tout, des enfants/pré-ado autistes, hyperactifs, précoces, IMC, inhibés, d'autres ayant juste des troubles de l'écriture...) et j'ai fini un stage en maison de retraite !
Dans ceux que j'ai aimé, il faut savoir que d'une année à une autre tu as ta maturité qui change, sans compter évidemment tes préférences perso pour telle population. J'ai donc beaucoup aimé mon stage maternelle car les instits étaient géniales (entre autre une qui m'a marqué car elle utilisait beaucoup les arts pour apprendre des choses aux enfants et ces derniers étaient très réceptifs), c'est à ce stage là aussi où j'ai pu expérimenter mes premiers apprentissages de psychomot à la récré et en organisant même un parcours en salle avec l'aide des instits ! (puis j'ai un faible pour cette tranche d'âge
), mon stage en polyhandicap est aussi un très beau souvenir (ma maître de stage était une prof et elle s'est d'ailleurs proposé à me donner main à la main mon diplome, les
feels putain
) car là j'étais vraiment seule avec un patient et j'organisais la séance de A à Z, la prof me faisait beaucoup confiance et me donnait beaucoup de liberté aussi, donc j'ai vraiment pu apprendre sur le tas ! En 2ème année je connaissais à peine le domaine du polyhandicap/IMC/IMOC, donc j'appréhendais beaucoup, m'attendant au cliché du "légume" où tu peux rien faire. Et mon dieu, je me suis tellement trompée car non seulement on ne fait jamais rien avec ce genre de patient mais surtout il y a la personnalité de l'enfant joue aussi beaucoup, d'une pathologie chaque enfant ne l'exprimera pas pareil même s'il y a évidemment des points communs, mais quand t'as les clichés de celui "handicapé de la tête aux pieds" tu es bien surpris de voir un enfant qui vient te voir en
marchant ! Bref tu as compris qu'en plus d'apprendre des choses, les stages t'apprennent aussi à tester tes limites et aussi détruire les clichés qu'il y a autour du monde de l'handicap. Et encore maintenant ce vécu m'aide en 3ème année dans mon stage en libéral. Enfin le stage en libéral m'apprend énormément (plus dans le côté "tabou" par exemple comment gérer son argent, les relations avec les parents etc...) et te donne même envie de te lancer dedans dès que t'es diplomé (ce qui est pas trop conseillé donc jme retiens
), il est pas encore fini mais c'est surtout la personnalité de la psychomotricienne qui joue beaucoup, si elle est ouverte tu pourras la questionner sur un tas de truc et la diversité des patients t'aideront à t'enrichir en plus d'être face à certaines réalités (des familles avec des relations un peu toxiques, les retards...).
Bref je crois que je pourrais te parler de chaque stage en positif (et en négatif aussi) car chacun m'ont apporté, sur différents aspects, mais même en négatif j'en ai apporté du positif. Donc je vais parler du côté "moins bien" de certains stages.
Par exemple, mon stage en crèche, en soi que j'ai apprécié (premier stage en plus !) mais même si dans l'ensemble ça allait, les puéricultrices avaient beaucoup tendance à se taper dessus/à être stressé, ce qui influençaient forcément sur les enfants. Et j'ai eu droit à de sacrés paradoxes du genre "il faut pas parler trop fort
" puis entendre la même hurler sur une petite
Mais en tant que psychomotricien, je l'ai appris plus tard, tu peux avoir une action sur ce type de comportement, par exemple en faisant de la relaxation sur tes collègues, en faisant des groupes de paroles... Et si jamais l'institution veut pas, c'est qu'elle est pas encore prête à changer et c'est des problèmes plus profonds de type institutionnel, et c'est la vie hélas
Mais je connais beaucoup de psychomotriciens qui se battent pour que ça change justement, et en faisant preuve de patience, ca finit par évoluer doucement mais sûrement.
Autre stage "négatif", du type justement institutionnel, c'était mon stage avec des adultes autistes : à la fois hyper enrichissant mais je crois que j'ai jamais autant "wtf" de ma vie en raison de problème institutionnel qui allait emmener tous ces adultes dans une structure pas du tout adaptée pour eux, et toute l'équipe se battait pour trouver des compromis. Bref, ca m'a rendu assez triste en partant car je repensais à tout ce qu'il y avait encore à faire pour les aider, et cette directrice qui allait les séparer du seul lieu où ils avaient fait leur repères pour les emmener en ville, en appartements indépendants, alors qu'ils étaient pas du tout prêt pour ça et que ca risquait même d'être dangereux pour le voisinnage environnant, en plus le milieu risque d'être très agressif pour ces patients qui avaient l'habitude du calme de la campagne...
Et enfin, pour conclure car il faut bien niveau négatif, je n'ai pas trop aimé mon stage en gériatrie, juste parce qu'on établit pas nos relations de la même manière avec les personnes âgées
ca va paraître idiot mais je me suis senti un peu en décalage, je n'étais là que pour deux semaines et j'ai bien senti que pour faire un bon travail avec eux il aurait fallu plutôt faire un stage plus long pour avoir des relations bien construites (connaître leur passé entre autre), c'était pas adapté pour le coup. Puis aussi car j'ai toujours l'image du mouroir en maison de retraite
Mais le travail reste super intéressant et je connais plein de psychomot géniales qui font du bon boulot ! Il faut juste avoir l'envie !
Mais passons à la suite de tes questions, pour la méconnaissance du métier eh bien, il y a du bon et du mauvais
, le bon : c'est que t'attireras forcément la curiosité avec toi et que ça reste tout un domaine à faire évoluer ! Le mauvais : c'est tellement méconnu que du coup niveau recherche de stage ça peut être compliqué ("désolé on a pas de psychologue"
"Un kiné ça fera l'affaire ?"
), puis aussi car déjà rien que la définition peut être complexe donc quand autour de toi on te demande "c'est quoi ton job ?" ca peut être compliqué, mais les 3 années servent à ça et justement tu deviens acteur dans la reconnaissance de ton métier, et aussi faire évoluer les mentalités.
Pour les prises en charge par la sécu, hélas pas de nouveau mais certaines assurances peuvent couvrir ça (c'est ce qu'on dit aux parents qui viennent nous voir en libéral, il faut qu'ils se renseignent.). Point négatif aussi pour le métier
Et enfin pour tout le reste...VIENS AVEC TA PERSONNALITE ET TES PETITS DEFAUTS, ET ECLATE TOI AVEC NOUS !
Le fait que tu sois maladroite n'est pas du tout un problème, tout comme si t'as zéro talent artistique/sportif/créatif, tu peux même ne pas savoir à quoi correspond ce métier pour te lancer ! (Enfin tu dois avoir une vague idée mais ca a l'air d'être ton cas quand même
)
Beaucoup arrivent sans même savoir qu'il faut une médiation pour se lancer ! D'ailleurs, spoilers, AUCUNE OBLIGATION DE TE SPECIALISER ! Ce sera encore une fois selon ta formation, ta personnalité, ton histoire qui rentrera en jeu. Et surtout, ce qui compte, c'est de savoir s'adapter !
Ce qui est merveilleux avec ces études c'est qu'elles te font prendre justement conscience de tous ces petits problèmes qu'on a tous, et que parfois même le psychomotricien c'est un peu le cordonnier mal chaussé
, certains sont déjà au courants, certains en prennent conscience (d'ailleurs certaines choses font que nos études sont pas de tout repos car ça peut réveiller des inquiétudes
). Mais le métier nous apprend à être empathique, être à l'écoute de l'autre... Quelqu'un qui sera sensible à toutes ces petites difficultés sera d'autant plus apte à comprendre certains de ses patients (tant que ça ne prend pas le pas sur son métier car empathique ca reste différent de sympathique
)
Donc si jamais tu te lance dans le parcours, déjà n'hésite pas à encore m'harceler j'adore ça
et ne te pose pas de question sur ce que tu vas faire une fois diplômé ou si ta personnalité colle à ce métier, tu le découvriras au fur et à mesure, c'est un métier qui te fait gagner en maturité (ou presque car on est quand même les seuls à savoir travailler en jouant
)
Je suis sûre d'avoir zappé des trucs sous l'élan de la passion, donc voila je m'arrête.