myriam-h;4403105 a dit :
Je suis pas experte en éducation hein, mais je pense que c'est quelque chose qui s'apprend tôt ; je ne dis pas que le petit garçon qu'on laisse tirer les cheveux d'une fille « parce que ça veut dire qu'il l'aime bien » deviendra un violeur, je dis que ça peut valoir le coup de lui dire « Eh, même si t'aimes bien cette fille, sois gentil avec elle, ne lui tire pas les cheveux ». C'est un exemple.
Bien sûr que c'est un sujet qui devient bien plus concret après la puberté mais les rapports garçons-filles sont déséquilibrés avant ça et que c'est un tout qui se construit et s'éduque au fil du temps.
(Bon et @
Denis du coup)
Mais attendez, on se disperse vachement là, non? @
Reykjavík suggère d'ouvrir un autre topic, elle n'a peut-être pas tort.
Oui mais du coup, est-ce que c'est une question de viol spécifiquement ou de respect d'autrui en général? Autant le consentement me paraît être un sujet très complexe plus propice à être discuté par des adolescents, autant le respect est une notion assez générale (en gros "nous sommes tous des êtres humains, et un être humain doit être traité avec déférence, politesse; on ne doit pas le blesser" avec divers degrés de complexité).
Je suis d'accord pour dire que les relations garçons-filles sont déséquilibrés assez tôt, pourquoi par exemple ne pas suggérer aux madmoizelles mamans d'écrire un papier sur le sujet du sexe de l'enfant et de comment elles réagissent, quelle place elles donnent à leur identité sexuelle, etc.? C'est qu'une suggestion hein, mais en lisant ton commentaire, en pensant à la ligne édito de Madmoizelle et en voyant les filles ici en demande d'aide pour être orientées au sujet d'un article, je me dis que ça peut être l'occasion de leur proposer cette idée.
@
Marie.Charlotte
Si ton enfant commet un crime tu penses que tu ne te le pardonneras jamais? Est-ce que tu ne penses pas que c'est d'une part très abstrait et donc très hypothétique, et d'autre part potentiellement culpabilisant pour les parents d'enfants qui ont commis des crimes ou délits? Je comprends qu'on puisse avoir ce ressenti de culpabilité, mais à la fin, est-ce qu'on n'est pas avant tout des individus libres de nos choix? Est-ce qu'avoir un enfant, c'est vraiment se copier-coller via la génétique et l'éducation? Est-ce qu'un enfant ce n'est vraiment qu'un appendice de soi-même? (Je n'ai pas encore vu We need to talk about Kevin mais on m'en a dit du bien!).
On est responsable de ses actes, pas des actes des autres, ça me semble basique. C'est même l'argument qu'on met en avant quand on proteste contre le slutshaming, non? Un parent n'est pas responsable des actes de son enfant une fois qu'il est adulte. Alors bien sûr, un parent a une influence considérable sur la construction psychologique et sociale de ses enfants, mais est-ce que ses "leçons de morale" sont la première raison de son influence, est-ce que ce n'est pas plutôt lié à un environnement familial? Je me trompe peut-être mais j'ai cru comprendre que les agresseurs sexuels ont en majorité été victimes eux-mêmes d'agression sexuelles. Où commence la responsabilité dans une lignée de gens violentés et violents? Si on ne reconnaît pas que chacun d'entre eux est responsables de ses actes, et dépit de circonstances qui expliquent ses choix, dans ce cas là, à quoi bon juger les criminels?
Je comprends ta peur de la responsabilité, c'est une des raisons pour laquelle je ne veux pas d'enfant non plus, mais je ne me dis pas que si mon enfant imaginaire devient un gros con (sans parler d'un criminel) ça sera ma faute ou que tous mes actes et toute ma personne va se déverser sur lui. Tel que je vois les choses, on ne fait pas un enfant parce qu'il va devenir quelqu'un de bien ou quelqu'un de mal. On fait un enfant parce qu'on veut faire un enfant, et ensuite la responsabilité qu'on a envers lui, c'est de lui apporter l'amour, la sécurité matérielle et lui enseigner à vivre en société (agir bien), mais une fois qu'il est adulte, alea jacta est, on a fait ce qu'on a pu. Déjà qu'on a peu d'influence sur ses propres choix de vie, alors ceux d'une autre personne? Parce qu'un enfant, c'
est une autre personne.
Après, je n'ai pas vraiment apprécié ce papier non plus, mais force est de reconnaître que vous êtes face à une demande ici et que vous n'y avez pas vraiment répondu pour l'instant malgré un mini-débat déjà la semaine dernière où on a dit aux filles de ce topic qu'on attendait leurs témoignages.
Qui dit que le sujet de l'éducation des enfants est une évidence? Est-ce que ce n'est pas une évidence que ce n'est pas une évidence?
Le sujet "comment apprendre à son fils à ne pas être un violeur" est aussi ridicule que "comment apprendre à son fils à ne pas être un meurtrier/un pédophile/un kleptomane". C'est à dire que la question du viol est intéressante, mais déjà la formulation est sexiste (oui, les viols sont largement majoritairement commis par des hommes, mais on oublie aussi trop souvent les femmes complices par exemple), ensuite elle est étrangement spécifique, et finalement, il me semble que l'angle d'approche est effectivement éminemment culpabilisateur. Est-ce que le sujet, ce n'est pas tout simplement: "quand et comment on explique ce qu'est un viol à ses enfants?". Et je maintiens que je doute que ça doit avec des enfants de 3 ans et demi entre le goûter et l'atelier pâte à sel.