J'ai fais l'erreur de me reconnecter après plusieurs mois d'absence sur le forum, et de venir lire quelques messages sur ce sujet. Mon bilan? En à peine cinq petites minutes, je suis consternée.
Certes, chacun est libre d'avoir son point de vue sur la question. Mais au lieu de parler du journal en lui même et de ses valeurs, il faut vous rendre compte que l'attentat ayant eu lieu aujourd'hui, au delà de toucher 12 hommes et femmes et leurs proches ainsi que le journal, c'est la liberté d'expression en elle même qui s'en voit meurtrie.
L'attaque aurait eu lieu en répercussion à des caricatures publiées critiquant Mahommet et l'Islam.
Oui, Charlie Hebdo a critiqué. Oui, Charlie Hebdo avait des propos parfois (très) railleurs. Mais n'oubliez pas que ce journal est avant tout SATIRIQUE. Que les dessins des hommes perdus aujourd'hui sont des CARICATURES. Le but même de ce journal est de se moquer, de tourner CHAQUE chose en dérision. D'où les caricatures, qui ne sont pas à prendre au sérieux, mais au second degré. La dérision est le maître mot.
Et bien au delà de se lancer dans ce "débat" sans fin, rappelez vous que la liberté de la presse telle que nous la connaissons aujourd'hui s'est construite et renforcée grâce à celui même qui s'en est vu dépraver: Charlie Hebdo.
La liberté d'expression est essentielle dans l'histoire de notre pays. C'est un droit que nous avons acquis en 1789 avec la DDHC, mais que nous devrons toujours continuer à défendre.
En tant qu'étudiante en communication, ça m'a fait un choc en apprenant la nouvelle cette après midi. Ce sont des journalistes. Leur parole, leurs mots et leurs dessins, étaient leurs seules armes. Visiblement, elles ont étés beaucoup plus puissantes que ce que l'on aurait pu imaginer. Pas plus tard que ce midi, j'étais en partiel de théorie de l'information et de la communication, et nous avions pour dissertation "La communication est elle garante de sujet libre?". Après ceci, je peux vous dire que la communication n'est pas voulue libre, mais elle ne le sera que toujours moins que le sujet de communication, et que celui qui communique.
Avant de continuer à débattre sur des questions dérisoires, posez vous la vraie question:
est-ce que sans ces personnes - des journalistes avant tout-, vous auriez le pouvoir et la chance de communiquer tel que vous le faite en ce moment même? Non, j'en doute fort.
Par "Je suis Charlie", nous exprimons un soutien à des figures, des familles, mais avant tout à des soldats de la liberté.
Ne vous donnez pas la peine de me répondre, ou de me mentionner. Après tout, je l'ai dit, ceci n'est qu'un point de vue. Mais le dégoût, la tristesse et l'amertume sont déjà bien assez présent à la suite de cet événement pour que le sujet même ne soit détourné. Rappelez vous que l'heure est au soutien.
Je suis une communicante, solidaire et indignée. Je suis Charlie.