Là, maintenant, je vous déteste. Surtout toi.
Je ne vous dirai pas. Je ne me tuerai pas à essayer de vous expliquer. Je ne suis même pas sûre que vous pourriez comprendre. L'erreur, c'est d'avoir besoin de ce soutien. Ou peut-être de croire que j'en ai besoin.
Je ne devrais pas chercher le moindre soutien, en fait. Je devrais définir ce que je veux vraiment et tout faire pour y arriver. C'est tout. Je suis déjà seule, de toutes façons... Qu'est-ce que ça changerait ? Mais je vous déteste quand même. Je vous déteste de me voir comme ça, de me regarder comme ça, de me parler comme ça. Je pourrai changer d'avis, c'est clair et net. Mais pour l'instant, c'est ça que je veux. Je ne dois pas vous laisser me décourager. Je ne dois pas vous laisser me faire sentir encore plus seule. Et toi, je ne te supporte plus, vraiment. Tes rires, tes sourires... Qui montrent bien que tu ne comprends rien du tout. Ou pire : que tu n'as pas envie d'en entendre parler. Je hais ton espèce de besoin de légèreté. Je le hais, vraiment. Même si je ne sais pas si il est réel ou si je l'invente. Je sens bien que tu t'en fiches, que tu ne veux pas en entendre parler. Et quand j'ai l'impression que tu fais semblant de t'y intéresser, c'est encore pire. Je crois que je ne te touche plus. Mes mots, ma tristesse, mes "souffrances". Je crois que ça ne te fait plus rien. C'est vrai que je n'ai pas vécu le millième de ce que tu as vécu. Je comprends que ce que je "vis", mes tristesses, te paraissent totalement dérisoires à côté. Et c'est totalement normal. Mais moi, je n'ai pas vécu ces choses là. Je ne sais pas ce que ça fait de perdre quelqu'un de si proche à jamais. Je n'ai pas vécu cette douleur immense pour pouvoir relativiser avec toutes mes peines. Je sais que tu aimerais que je sois heureuse. Mais je crois que tu n'as pas envie de t'approcher de moi. Pas tant que je suis comme ça. Je crois que tu n'as simplement pas envie d'en entendre parler. Je crois que tu ne veux que la "bonne partie", la partie facile. Pourquoi ? Parfois, quand je vous parle de certaines choses, j'ai l'impression d'avoir 13 ans et d'être en pleine crise d'adolescence. D'être plus qu'inconsciente, de ne rien connaître, de ne rien comprendre. La fille qui fait ses caprices. Elle va vite regretter son choix. Elle verra, quand elle sera toute seule, perdue, dans un endroit qu'elle ne connait pas. Vous ne savez pas et vous ne saurez probablement jamais. En un sens, c'est peut-être mieux ? Je ne sais pas trop. Je croyais qu'on était plus "fort" à cet âge, qu'on était plus mature, surtout. J'étais bien loin du compte. J'attends trop de vous, certainement. J'en veux trop. C'est peut-être de ça, dont je devrais parler à ma psy. De cette grande frustration, cette tristesse et cette solitude qui sont liées à vous. Je dois faire plein de choses pour moi, et c'est dur. Je ne sais pas trop dans quel sens aller. Mais je crois que je dois vous écarter de tout ça. Même si j'ai envie d'en parler, même si j'en ai besoin. Pas à vous. Ca fait mal 90% du temps.
Et toi, tu me manques encore, haha. C'est quand même dingue, non ? Ca va, toi ? Sans tous ces trucs qui me dégoûteraient, hein, tu m'épargneras ça. J'imagine que pas vraiment. Je crois pas que j'aurais réellement envie que t'ailles bien. Peut-être qu'une petite partie le veut, j'en sais rien. Mais t'es pas à la ramasse, quand même ? Et si ça ne va pas, ça ira mieux, hein ? On se reparlera peut-être, je ne sais pas trop. Quand tu ne seras plus ce poison. Je sais pas si c'est possible, et ce n'est pas grave de ne pas savoir. Des tas de choses me manquent en toi. Et moi, je te manque ? Dans le véritable sens de "manquer à quelqu'un", hein. Pas un nouveau sens que t'aurais inventé, haha. Parce que je sais que tu as tes propres définitions de chaque mot. Non mais je sais pas... Même en tant que moins qu'amie, hein. Je sais pas du tout, j'ai tellement l'impression que rien n'a de sens, avec toi. Et c'est juste fatiguant. Tu te rends compte que malgré tous ces trucs que je hais, tous ces trucs que je ne comprends pas, qui me dégoûtent, etc, tu me manques encore énormément ? C'est ridicule, hein ? Je trouve aussi. Sincèrement. Je t'adore toujours, même si je ne sais plus quoi penser de toi. "Oublie-moi", "prends soin de toi". Oui et oui.