J'ai envie de t'envoyer un mail pour te dire que je te hais.
Mais je ne le ferais pas, parce que ça va juste s'envenimmer. Ce qui me fais chier c'est que tu ne m'aimes pas, même pas juste un peu. Je déteste ça, qu'on ne m'aime pas, je sais que c'est très prétentieux, mais c'est comme ça, mon manque de confiance me pousse à vouloir un amour universel, même de toi dont au fond je n'ai pas grand chose à faire. Ce ma fait d'autant plus chier que tu es le meilleur ami de Loïc, et tu vois, que ses amis ne puissent pas m'encadrer, au fond, je sais que c'est pas cool pour lui. J'ai tenté pourtant de te plaire, maintes fois, mais niet, tu te refuses à être, ne serait-ce qu'aimable avec moi.
J'voudrais qu'on soit dans Love Actually en qu'en fait tu sois amoureux de moi, et que tu viennes me voir avec des chants de Noël et des pancartes à la con, et qu'après ça aille mieux et que je sais pas, je puisse ne pas stresser avant la moindre soirée où tu seras présent parce que je sais que je vais m'en prendre plein la gueule.
Il y a des choses que je voudrais mettre au point, des choses que tu dis, et des choses que tu fais qui me dérangent.
Tu dis que. Tu dis que je suis chiante, je le reconnais, que je suis impulsive, c'est bien tu as su cerner mon plus grand défaut, je sais que je l'use Loïc avec mes sautes d'humeur, je sais qu'il en bave avec moi, je sais qu'un jour il va craquer, je sais que parfois il me dit "Arrête Gaby, arrête de tout saccager" et je te jure que dans ces moments là je voudrais mourir, je voudrais m'exploser la chaire et le crâne contre les murs, cette impulsivité, cette bipolarité, cette susceptibilité, moi aussi elle m'insupporte et j'essaie de me maîtriser.
Quand tu me charries, comme tu dis, tu sais moi je le prends avec humour, rire de soi-même n'est pas un défaut à mon sens, toi tu me dis "Ta gueule", ou "J't'emmerde", c'est parce que t'es timide, je suppose; Loïc m'a expliqué que pour toi il y avait deux manières de réagir à une vanne soit envoyer chier l'autre ou s'écraser, moi j'ai choisi d'en rire, tu comprends, juste de me moquer un peu de moi aussi, c'est humain, on est pas parfait, t'intègre ça va ? Parce que méchante je pourrais l'être, je sais que j'ai de la répartie, et que si je le voulais je t'écraserais avant même que t'es eu le temps de me dire ton fameux "Va te faire foutre". On est pas obligé d'être agressif tu sais ?
Ensuite, ta manie de faire toujours la tronche, honnêtement elle me gave. Bon tu fais ce que tu veux, mais là juste, tu sais que c'est ça qui t'as perdu avec Orianne ? Tu sais ce que ça fait d'être avec quelqu'un et de se dire qu'on sais pas le rendre heureux ?
Tu me reproches régulièrement d'être vulgaire et de parler ouvertement de sexe, il a fallu Orianne pour m'expliquer que tu étais "tatillion avec ces choses là". Ok. Avec Laura, ce sont les deux minutes de ma journée où je ne me sens pas jugée, où je ne fais pas attention à ce que je dis, ce que je fais, comment je me tiens, comment je parle, deux minutes où je ne me sens pas jugée; parce que sous les yeux des autres j'ai la trouille incessante du faux pas, tu vas me dire, comme Loïc de relativiser, facile à dire pour quelqu'un qui ne porte d'affection à personne (pardonen-moi, je sais que j'exagère mais c'est l'impression que tu donnes, même avec ceux à qui tu tiens vraiment).
Essaie, je t'en pris, essaie d'être indulgent, cinq secondes dans ta vie. Essaie de lire ces livres que tu détestes tant, de voir ces films que tu renies, de te laisser un peu aller à être juste comme ça avec les autres, à sortir de ta carapace de béton, de ta coquille de marbre, de tout. Essaie de voir que je fais tous les efforts du monde pour que ceux que Loïc aime m'apprécient un peu, toi compris. C'est important.
Et avoue-toi que tu désires Laura, ça te décoincera.