Quand j'étais collégienne, maman m'emmenait toujours faire les boutiques avant la rentrée pour que je puisse arborer une jolie tenue. J'aimais bien ce rituel, l'année s'annonçait pleine de promesses, à l'image de ma tenue du jour. Pourtant, pourtant...
Faire les boutiques était un calvaire. Prendre 6 pantalons en 2 tailles différentes me rendaient folles, voir que le plus joli ne m'allait pas bien me déprimait, et ce reflet dans la glace... omg. J'étais trop ronde, je ne supportais pas les cabines d'essayage, je n'aimais pas hausser les épaules et me dire que rien ne m'allait.
Aujourd'hui: je suis allée à mango à la recherche d'un jean noir pour sortir mercredi. C'était ma lubie de la matinée: j'avais décidé que pour porter un haut rouge, il me fallait un pantalon noir, c'était ainsi.
J'ai pris un premier jean en 34, et un autre plus loin en 34 également. Je suis partie en direction des cabines, mais par flemmardise avancée, je suis revenue sur mes pas: il me fallait un 36 tout de même, au cas où. Or, pas de 36. Je suis repartie aux cabines du coup sans, j'ai enfilé les 2 pantalons, et j'avais ce dilemme: lequel choisir, puisqu'ils m'allaient les 2? Je suis repartie, ai repris un autre pantalon dans le même colori que le premier mais pas noir, l'ai essayé à son tour, il allait aussi.
La collégienne de jadis m'a soufflé alors: pourquoi ne pas prendre les 2? C'est ce que j'ai fait.
Et quand ma mère m'a rejointe, surprise, quoi tu as déjà choisi, je jubilais.
Jadis il me fallait 6h pour trouver quelque chose qui m'allait, qui me plaisait. Aujourd'hui je rentre dans n'importe quoi, et je m'arrête à peine 3 minutes dans la cabine d'essayage. Je garde de vieux réflexes: prendre la taille au-dessus au cas où, et encore que de progrès, avant je m'entétais à prendre un 38 pour commencer, ensuite un 36, et arrivée à 34 pour enfin dire, profondément surprise: "fiou, ils taillent bizarre dans cette marque".
Il est dangereux de ne pas virer dans la psychose ensuite: "j'ai maigri, il faut que ça continue". Thanks god j'ai un bon métabolisme, du coup je n'y pense pas, pour le moment je mange à ma faim et on me dit "Crépuscule, retourne chez ton mec, tu coutes cher en bouffe" ou bien "c'est impressionnant d'avoir un appétit pareil et de ne pas prendre 3g" et en effet, je rentre toujours dans mes pantalons.
Il m'a fallu 1 an pour jeter mes fringues devenues trop grandes. J'avais envie de l'écrire, pour les jours de cafard: la vie est cool, je suis bien dans mon corps, j'espère que ça continuera ainsi.
Mais quand même, à toi la moi du passé, quelle revanche sur la vie entre ça et tes études. Et ce n'est pas fini: j'ai la rage de continuer jusqu'au bout, dans tous les domaines. Rien n'est joué d'avance, jamais, il faudra à penser à le dire.
(pas citer)