Hello
J'ai posté sur le sujet "les pires cadaux de fête des mères) et du coup je me pose une question... Est-ce que ça se fait de comparer des oppressions pour expliquer ? Personnellement je le fais pas mal car même si les oppressions ont des fonctionnements différents bah... Il y a quand même un gros bloc commun et ça permet généralement d'expliquer plus facilement. (surtout aux gens non sensibilisés)
Mais je suppose que ça ne doit pas être toujours bien perçu... Ca fait un peu "je ramène le sujet à MON oppression"... Vous en pensez quoi ?
Désolé du déterrage !
Je pense que ça dépend vraiment et qu'il faut faire attention, surtout quand on utilise le racisme/xénophobie/islamophobie/antisémitisme pour montrer le sexisme/homophobie/transphobie, (je dis ça parce que c'est ce qui se passe le plus souvent).
Je trouve que par exemple utiliser le racisme comme parallèle c'est partir du principe que tout le monde comprend ce qu'il y a de raciste dans telle ou telle chose, et c'est carrément nier l'existence du racisme subi par les gens qui sont victimes de la proposition que tu utilises pour établir un parallèle. Après je pense que parfois ça peut être utile mais voilà il faut vraiment rester attentif-ve à ce qu'il y a de commun et ce qu'il y a de spécifique à chaque oppression.
En plus, je ne souscrits pas à l'idée que le bloc commun est si évident que ça (même si tout ça c'est des mécanismes de hiérarchisation et domination qui a mon avis trouvent leur racine dans la volonté de l'être humain de s'élever au-dessus des autres espèces mais ce n'est que mon avis). Par exemple, toutes les oppressions qui relèvent du patriarcat au sens strict (par rapport au genre et à la sexualité) sont plutôt endo-sociales, c'est à dire que c'est une oppression qui s'exerce entre personnes qui font partie autrement du même groupe social, étant donné que les femmes et les minorités de genre et minorités sexuelles font partie du groupe social à la base. On ne peut pas faire une société constituée uniquement de femmes, et pour les minorités de genre, c'est aussi impossible vu qu'il y aura toujours des autres membres qui apparaîtront dans "l'autre camp" et qu'il peut parfaitement y avoir des hétérocis qui apparaissent dans des familles homoparentales par exemple. On touche plus à ce qui est le rôle de chacun dans la société. Au contraire la xénophobie et ses avatars sont plutôt exo-sociales, étant donné qu'il s'agit de la confrontation de soi (en tant que groupe ou individu) à ce qui vient "d'ailleurs" complètement, c'est un rejet, une vision déformée, une assujetion... de l'autre. Et à mon sens ça complique vraiment les choses dans le sens où on peut avoir une société qui est raciste au point de massacrer les différents jusqu'à les rayer de la carte, mais on peut pas avoir une société patriarcale au point de massacrer le féminin, et cette société peut le vouloir mais ne peut pas complètement le faire pour les MOGAI. Quant aux autres oppressions (âgisme, grossophobie, psychophobie, classisme, validisme) ça me semble aussi difficile de les gérer parce qu'elles fonctionnent à un niveau encore différent à mon sens (je dirais que c'est des oppressions capitalistes dans le sens où ce qui est opprimé, c'est le corps, l'esprit ou le pouvoir économico-culturel considéré comme faible).
Donc rien qu'avec ces trois-là c'est déjà beaucoup de choses différentes et ça me semble vraiment difficile de les assimiler quand on entre dans une discussion un peu pointue ^^ Même si je suis d'accord que si le souci c'est de faire comprendre les bases à la personne, ça peut être utile. Disons qu'il faut rester critique et voir les limites pédagogiques de la chose, surtout qu'au final, c'est très souvent fait de manière oppressive ^^