Ce que je trouve étrange c'est que la Madz du témoignage parle de végéphobie pour expliquer l'hostilité dont elle a été victime, alors que je ne suis pas certaine que son végétarisme soit la cause du rejet qu'elle a pu rencontrer.
En effet pour des raisons que j'ai du mal à expliquer, j'ai pu observer que les personnes qui deviennent végétarienne ou végan ont tendance à changer de caractère à partir du moment où elles changent leur régime alimentaire, comme une sorte d'effet rebond un peu bizarre (pour celles qui ne connaissent pas : L’effet rebond ou l’illustration de l’impact du comportement sur la transition énergétique (egreen.fr)).
Tout se passe comme si le fait de réaliser une bonne action pour la planète leur donnait une sorte de droit de se comporter de manière autoritaire et moralisatrice en récompense de l'effort fourni, en mode "je fais preuve d'altruisme en faisant un effort pour la planète, donc ça me donne le droit de me comporter de façon égocentrique avec les gens".
Sauf que non en fait, de la même manière que d'avoir installé une pompe à chaleur ne donne pas "le droit" de partir en avion à Tokyo.
Alors tous les végé ne sont pas comme ça et j'ai pu en rencontrer des parfaitement normaux et charmants qui présentent leur régime comme un choix personnel auquel ils sont heureux de se conformer, mais que si ce n'est pas possible ou trop compliqué pour toi ce n'est pas grave.
Ce qui compte à leur yeux est que tu respectes leur position de manière globale (dans ton discours, ton écoute, en te montrant concerné, en faisant preuve de bonne volonté…), mais pas forcément que tu te mettes en 4 pour leur servir un repas végé à tout prix. La relation humaine passe avant tout.
Mais il y en a d'autres dont on dirait qu'ils sont les nouveaux prophètes descendus tout droit du ciel, et c'est leur devoir sacré de propager la bonne parole, de faire réaliser aux non végé qu'ils vivent dans l'erreur et le péché et de convertir les récalcitrants, tellement leur cause est noble.
Et rien de ce que toi tu peux faire de ton côté ne permet de combler l'écart.
Tu peux faire du bénévolat tous tes WE, des dons à des associations, donner ton sang 4 fois par an, c'est du pipi de chat par rapport au fait que eux, ils sont végé.
Le problème c'est que mettre ses convictions tout en haut de son système de valeur et de les défendre au point d'accepter de sacrifier toute forme d'harmonie dans les relations humaines ou de courtoisie élémentaire, ben ça s'appelle juste du fanatisme et si la Madz du témoignage est tombée dans ce travers, je pense qu'elle a pas besoin d'incriminer de la végéphobie.
C'est juste de la "fanatophobie" qu'elle a rencontré.
Mais c'est certain que c'est plus glorieux de dire qu'on a été victime de rejet au nom de ses valeurs - ce qui fait de nous une sorte de martyr - que de conclure qu'on a été victime de rejet parce qu'adopter de nouvelles valeurs nous ont amené à nous comporter comme une personne désagréable.
Pour en avoir le cœur net il suffit de regarder le comportement des autres : si les personnes altruistes et bienveillantes de notre entourage commencent à nous dire qu'on pourrais faire un effort ou qu'on va un peu trop loin, on est probablement passé du côté obscur de la force.