Ca me fait quand même toujours doucement rire ce truc des végés moralisateurs qui revient à chaque fois que le sujet est abordé. Mon expérience de végétarienne depuis 8 ans c'est que dès qu'on a le malheur de prononcer l'effroyable mot (végéta*ien
) l'auditoire monte sur ses grands chevaux, part dans des justifications alambiquées, te narre une super consommation de la viande, en quantité moindre (plot twist, c'est généralement faux), de manière si raisonnée, raisonnable, et blablabla alors que toi tu étais simplement en train de répondre poliment "non merci je suis végétarien.ne" face à l'assiette d'amuse-gueules qu'on te tendait
En ce qui me concerne, je me retiens de ouf d'être moralisatrice alors qu'en fait, bien évidemment que je n'en pense pas moins, c'est censé tomber sous le sens non ? Je n'aurais pas arrêté de consommer de la chair animale si je considérais que "ah oui tu manges de la viande à tous les repas hihi c'est pas grave si tu aimes ça
". De la même manière que si j'évite désormais de surconsommer je ne vais pas sauter au plafond d'excitation si on me propose une petite vidéo sympa d'un haul Shein
Mais je suis toujours étonnée de voir sur un forum féministe qu'on demande à des personnes ayant des convictions
a priori positives (protéger la planète, éviter l'élevage intensif, défendre les animaux - évidemment ça se débat, tout s'entend et il faut beaucoup nuancer le régime végétarien je n'ai aucun doute là dessus) quand ça ne choque personne d'être un peu dogmatique, voire rentre dedans, lorsqu'il s'agit de luttes féministes et toutes celles, intersectionnelles, qui les accompagne. Non, là il ne faudrait surtout pas heurter la sensibilité des autres en parlant de préservation de la planète par exemple
ça pourrait blesser...
Le fait que la question du végétarisme heurte si violemment et crée de telles tensions me laisse penser que le moment serait bien choisi pour un peu d'instrospection parce qu'il y a clairement des problématiques non réglées dans le rapport à la chose d'un bon nombre de personnes - et pas uniquement chez les masculinistes et autres beaufs cismecs chez qui le rapport viande=virilité est assez évident
J'ai l'impression d'être hyper décousue dans ma réflexion - mes carences en B12 sans doute
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