@Bloem Si j'ai donné l'exemple des violences conjugales c'est qu'il y a une grosse corrélation entre grossesse et début/intensification des violences au sein du couple, car justement le fait d'avoir un enfant avec son bourreau est une putain d'emprise et les agresseurs le savent pertinemment et en jouent (et sans même aller jusqu'aux violences telles qu'on les entend, la parentalité c'est formidable pour faire chier son ex, le nouveau truc des mascus c'est de demander la garde alternée automatique comme ça pas de pension alimentaire à payer - qui ne le sont que très rarement - sachant que même avec ce système c'est souvent les mères qui se tapent quand-même tout le boulot, papa ne fait jamais les lessives, ne s'occupe pas des réunions parents-profs, si le mioche est malade c'est maman qui va prendre un jour de congé pour s'en occuper même si c'est pas sa semaine et quand il faut échanger le môme on peut en profiter pour mal parler à l'autre, lui faire des reproches, si l'enfant se plaint qu'iel n'est pas bien chez papa, tada on peut attaquer la daronne d'aliénation parentale, pareil ça passe devant le juge en cas de non-présentation des enfants, un festival. En formation contre les violences sexistes et sexuelles on nous avait parlé d'une initiative pour limiter les soucis à ce niveau lorsqu'il y avait de gros désaccords : une tierce personne qui s'occupe de la passation des gosses pour éviter la confrontation et qui peut recueillir les ressentis de la semaine, comme ça c'est pas la vilaine mère qui traite le père d'incompétent et de négligent mais bien une personne neutre. Tous les pères avaient renoncés à leur droit de garde si il fallait passer par ce système.
@just_in_case Pour ce qui est du corps médical, clairement ce n'est pas de l'avis de toustes, mais bon on a bien des personnes qui font des études de gynéco alors qu'elles sont absolument opposées à l'IVG (on ADORE la double clause de conscience et les gens qui choisissent une spécialité pour limiter sciemment le droit à disposer de son corps) du côté du Planning Familial notre position officielle est bien la suppression totale du délai de recours à l'IVG (ça a été revoté dans notre dernier plan stratégique et c'est le cas depuis au moins 2016 mais on milite en parallèle pour l'augmentation des délais à 24SA qui semble un but + "atteignable" pour le moment, on en est si loin Littérallement on gagne 2 semaines de délais tous les 20 ans) après oui le Planning c'est pas du tout homogène, le mouvement est composé de + de 70 associations départementales, existe depuis 1956, on a des bénévoles de 15 piges qui entrent au lycée, des mamies qui ont pratiqué des IVG dans des caves avant 1975, c'est un sacré bordel et on est pas toujours d'accord sur tout (parfois sur des sujets qui peuvent sembler clivants : quid de la rémunération des dons d'ovocytes, et d'autres qui ne devraient pas l'être : on a des personnes qui sont clairement à la limite de la transphobie et de l'islamophobie sur certains sujets même si elles sont très minoritaires) mais la ligne officielle est bien celle-ci et donc majoritaire.
Je rejoins aussi @Ocytocine. un avortement à partir d'un certain nombre de semaines ce n'est plus du tout "juste un amas de cellule", c'est plutôt vrai pour les premières semaines mais on passe vite sur le modèle têtard puis sur un foetus qui ne se différencie d'un bébé sur le plan légal que parce qu'il est in-utéro. Et tout le monde le sait, le pense. Sur 100 personnes qui avortent sans hésiter à 5SA je ne pense pas du tout qu'on aurait la même certitude à 15, 25 et encore moins 35 SA. On a toustes ses propres limites, convictions et elles peuvent être mises à mal par des situations exceptionnelles.
Moi j'ai avorté il y a 10 ans, j'avais eu le luxe d'être accompagnée par ma mère et avoir pu choisir la méthode, je ne sais pas du tout si la révulsion pour cette grossesse aurait été assez forte pour que j'entreprenne les démarches pour aller avorter aux Pays-Bas si j'avais été hors-délai.
Et en fait je culpabilise de ouf aujourd'hui quand je réponds au numéro vert et que j'ai une personne au bout du fil en train de pleurer parce que le délai français est dépassé et qu'elle n'a pas les moyens pour avorter à l'étranger alors que pour moi ça a été si "facile". (J'en profite pour faire la promo de la cagnotte qui se remplit si doucement et qui est si vite utilisée : une IVG aux Pays-Bas c'est en moyenne 900€ sans compter le déplacement+l'hébergement, c'est encore + cher en Espagne ou en Angleterre)
Je rappelle au passage que l'IMG pour détresse maternelle (typiquement la personne gestante qui envisage le suicide si on l'oblige à poursuivre la grossesse) c'est l'aval de 4 soignant·es qu'il faut obtenir contre seulement 2 pour détresse foetale.
Et sur le dernier sujet en cours, je parlais au-dessus du terme "bébé" au sens légal, mais il est évident que d'un point de vue ressenti ce ne sera pas la même pour la personne qui porte la grossesse, perso ça fait 4 ans que je tanne l'humain pour qu'on procrée, clairement je parlerais de "mon bébé" dés le stade "amas de cellule", personne pourra me retirer ça ni rien, et en même temps je comprends aussi qu'une personne qui a refusé sa grossesse et qu'on a obligé d'accoucher sous X n'arrive pas à voir de bébé dans le nourrisson qu'elle a mis au monde contre son gré. Et ça me fait lever les yeux quand on parle des souffrances psychologiques que causerait une IVG alors qu'il y a encore un énorme tabou sur les fausses couches, je pense qu'il est beaucoup + courant pour une IIG de considérer que l'on a perdu son bébé (et c'est tout à fait légitime).
@just_in_case Pour ce qui est du corps médical, clairement ce n'est pas de l'avis de toustes, mais bon on a bien des personnes qui font des études de gynéco alors qu'elles sont absolument opposées à l'IVG (on ADORE la double clause de conscience et les gens qui choisissent une spécialité pour limiter sciemment le droit à disposer de son corps) du côté du Planning Familial notre position officielle est bien la suppression totale du délai de recours à l'IVG (ça a été revoté dans notre dernier plan stratégique et c'est le cas depuis au moins 2016 mais on milite en parallèle pour l'augmentation des délais à 24SA qui semble un but + "atteignable" pour le moment, on en est si loin Littérallement on gagne 2 semaines de délais tous les 20 ans) après oui le Planning c'est pas du tout homogène, le mouvement est composé de + de 70 associations départementales, existe depuis 1956, on a des bénévoles de 15 piges qui entrent au lycée, des mamies qui ont pratiqué des IVG dans des caves avant 1975, c'est un sacré bordel et on est pas toujours d'accord sur tout (parfois sur des sujets qui peuvent sembler clivants : quid de la rémunération des dons d'ovocytes, et d'autres qui ne devraient pas l'être : on a des personnes qui sont clairement à la limite de la transphobie et de l'islamophobie sur certains sujets même si elles sont très minoritaires) mais la ligne officielle est bien celle-ci et donc majoritaire.
Je rejoins aussi @Ocytocine. un avortement à partir d'un certain nombre de semaines ce n'est plus du tout "juste un amas de cellule", c'est plutôt vrai pour les premières semaines mais on passe vite sur le modèle têtard puis sur un foetus qui ne se différencie d'un bébé sur le plan légal que parce qu'il est in-utéro. Et tout le monde le sait, le pense. Sur 100 personnes qui avortent sans hésiter à 5SA je ne pense pas du tout qu'on aurait la même certitude à 15, 25 et encore moins 35 SA. On a toustes ses propres limites, convictions et elles peuvent être mises à mal par des situations exceptionnelles.
Moi j'ai avorté il y a 10 ans, j'avais eu le luxe d'être accompagnée par ma mère et avoir pu choisir la méthode, je ne sais pas du tout si la révulsion pour cette grossesse aurait été assez forte pour que j'entreprenne les démarches pour aller avorter aux Pays-Bas si j'avais été hors-délai.
Et en fait je culpabilise de ouf aujourd'hui quand je réponds au numéro vert et que j'ai une personne au bout du fil en train de pleurer parce que le délai français est dépassé et qu'elle n'a pas les moyens pour avorter à l'étranger alors que pour moi ça a été si "facile". (J'en profite pour faire la promo de la cagnotte qui se remplit si doucement et qui est si vite utilisée : une IVG aux Pays-Bas c'est en moyenne 900€ sans compter le déplacement+l'hébergement, c'est encore + cher en Espagne ou en Angleterre)
Je rappelle au passage que l'IMG pour détresse maternelle (typiquement la personne gestante qui envisage le suicide si on l'oblige à poursuivre la grossesse) c'est l'aval de 4 soignant·es qu'il faut obtenir contre seulement 2 pour détresse foetale.
Et sur le dernier sujet en cours, je parlais au-dessus du terme "bébé" au sens légal, mais il est évident que d'un point de vue ressenti ce ne sera pas la même pour la personne qui porte la grossesse, perso ça fait 4 ans que je tanne l'humain pour qu'on procrée, clairement je parlerais de "mon bébé" dés le stade "amas de cellule", personne pourra me retirer ça ni rien, et en même temps je comprends aussi qu'une personne qui a refusé sa grossesse et qu'on a obligé d'accoucher sous X n'arrive pas à voir de bébé dans le nourrisson qu'elle a mis au monde contre son gré. Et ça me fait lever les yeux quand on parle des souffrances psychologiques que causerait une IVG alors qu'il y a encore un énorme tabou sur les fausses couches, je pense qu'il est beaucoup + courant pour une IIG de considérer que l'on a perdu son bébé (et c'est tout à fait légitime).
Dernière édition :