Est-ce que j'ai pleuré ce soir ? Absolument.
Ce matin, j'avais ma séance chez Monsieur Psy. Et je lui ai parlé de ce qui s'est passé mercredi soir, de combien ça m'a perturbé, blessé, bousculé, avec ces deux femmes qui ont été tellement vulgaires, insistantes et intrusives.
J'ai dit à Monsieur Psy que dans des moments pareils, je me dévalorise beaucoup, je me trouve ennuyeuse, bizarre, avec des conversations pas dignes d'intérêt, je me sens nulle en fait. Et j'ai eu peur de perdre L'Homme.
Et Monsieur Psy m'a dit que si L'Homme avait préféré se montrer imperméable aux conversations de ces deux femmes, pour privilégier des moments avec moi, pour toujours revenir vers moi, c'était que je ne le laissais pas insensible, contrairement à ces deux femmes. Et que L'Homme semble valoriser ce que je trouve ennuyeux chez moi et pas digne d'intérêt. Et qu'en gros, je suis trop dure envers moi-même, comme d'habitude, parce que L'Homme est resté avec moi jusqu'au bout, alors qu'il a fui rapidement ces deux femmes. Monsieur Psy m'a dit que ces deux femmes sont certainement dérangées de voir "un lien de confiance où la pudeur est respectée", parce que c'est tout le contraire de ce qu'elles ont montré ce soir-là.
Et en fait, tout d'un coup j'ai réalisé que L'Homme me valorise, que je compte pour lui, que je suis assez, telle que je suis, qu'il préfère être avec moi plutôt qu'avec d'autres. Et ça ne m'est jamais arrivé. Je n'ai jamais été assez telle que je suis. Au contraire. Ça a toujours été "tu aurais pu mieux faire", "tu te contentes de peu", "t'es vraiment bizarre", "t'es vraiment une idiote par moment". Tous ces mots atroces que je n'ai que trop entendu... Et qu'il ne m'a jamais dit. Je n'ai jamais vécu ça. Je me rends compte que je n'ai peut-être jamais été respectée, considérée comme qui je suis, par un homme.
Ce soir j'ai pleuré, beaucoup.