-pour tester des trucs pédagogiquement, faut de bonnes conditions et des moyens. On a des classes pleines, jusqu'à 30 en collège et 35 en lycée, au point qu'il arrive qu'on pique des chaises et des tables dans la salle à côté. Les élèves ont des besoins variés auxquels il faut s'adapter en direct. Les élèves à besoin particulier ont rarement un.e AESH dispo. On jongle avec tant de choses. En plus, on nous rajoute des tâches, donc moins de temps pour préparer un truc nouveau. Dans les faits, les "innovateurs" sont souvent venus du copinage avec l'IPR ou un formateur, et ils reçoivent des moyens, des classes aux effectifs plus raisonnables et du temps pour préparer en plus.
Pour comparer, on félicitera le collègue qui a préparé un boeuf Wellington en ayant reçu tous les ingrédients et le temps pour le préparer, voire rater et recommencer, alors que le prof qui a reçu un vieux rôti coriace avec moitié moins de temps et qui sert ce qu'il peut aura ni reconnaissance, ni augmentation. En attendant, on gagne 1000 euros de moins que les autres fonctionnaires catégorie A par mois.
Et puis, euh, on est supposé avoir une certaine liberté pédagogique, en fait. Pourquoi on en paierait mieux certains si ils utilisent cette liberté d'une façon qui fait plaisir...à qui, au final ? A un inspecteur précis ? Au rectorat ? Au Ministère à l'échelle nationale ? Parce que s'il n'y a pas de critère sur ce qui est "innovant" à l'échelle nationale, y'a un gros risque que ce soit à la tête du client. Et puis "innovant" par rapport à quoi ? C'est quoi cette mise en concurrence entre collègues ? Si toute une commune se met d'accord sur une pédagogie "innovante", est-ce encore innovant si tout le monde le fait ?
(Puis ça me fait marrer, ce sont les premiers à être là "aaah, l'école de 1950, ça, c'était bien, ma bonne dame" et après ça te fait des tirades sur l'innovation...)
Il faudrait voir ce que signifie "troubler l'ordre public". A titre personnel, je considère que l'expulsion d'étrangers coupables de délits ou de crimes est...le minimum voire une évidence. Pourquoi s'embarrasser sur le territoire national de la présence d'une personne dangereuse ou néfaste? Et pourquoi mobiliser des moyens financiers et humains pour cette personne (accompagnement psychologique, parcours d'exécution de la peine, place en détention, etc.) qui n'est pas française?
A la limite, pour des crimes ou des actes violents, je peux comprendre l'argument. Je ne suis toujours pas pour, mais je comprends la logique. Mais pour des petits délits, je trouve l'idée absolument honteuse et révoltante, c'est juste enfoncer encore plus des personnes précaires, qui ne seraient d'ailleurs peut-être pas dans l'illégalité sans cette précarité ou s'ils n'étaient pas en situation irrégulière.
Et puis si le délinquant est un réfugié ? T'as volé du shampooing, donc t'es condamné à retourner te faire torturer ? La peine de mort pour avoir vendu des contrefaçons à la sauvette, c'est chaud, quand même.
J'imagine que ça pourrait aussi décourager d'éventuels complices ou des victimes, de dénoncer quelqu'un, soit parce que la conséquence de l'expulsion paraît disproportionnée ou lourde à porter sur la conscience pour le dénonciateur, soit parce que le complice ou la victime ont aussi des activités illégales et sont aussi étrangers.
Ensuite, du point de vue des crimes, je fais bien plus confiance à la justice française à qu'à la justice de certains autres pays. Est-ce qu'on a envie de renvoyer un violeur dans un pays où sa prochaine victime sera peut-être obligée de l'épouser ? Est-ce que le criminel ne sera pas juste remis en liberté là-bas pour des raisons variées alors que ça n'aurait pas été le cas en France ?
Si la victime ou la personne qui a dénoncé est originaire du même pays, est-ce qu'on ne fait pas courir à ses proches encore là-bas un risque de représailles si le délinquant/criminel revient vivre près de chez eux ?
Pour le coup je suis d'accord avec
@Belllinda, c'est quoi le problème avec le fait de "Poursuivre la fermeture des associations et des mosquées radicales, des écoles clandestines, de l’expulsion de prêcheurs radicalisés, du contrôle des financements étrangers" ?
Je sais pas, c'est une bonne chose qu'il y ait des mosquées radicales et des prêcheurs qui distillent la haine ? C'est compatible avec vos valeurs ? Quant au fait que le radicalisme religieux, ce n'est pas que les attentats : bien évidemment. Mais citez-moi un seul attentat de masse qui a été commis au nom du catholicisme ou du judaïsme ces dernières années ? On sort quand même de plusieurs années éprouvantes, avec des attentats qui ont traumatisé une large partie de la population.
Mon principal problème, c'est "qui décide ce qui est radical", personnellement. C'est un terme qu'on entend tellement souvent dans les médias que ça paraît clair à certains, mais c'est hyper vague. En tant qu'athée et n'aimant pas vraiment les religions, il y a énormément de pratiques religieuses qui me paraissent ahurissantes, de façon de penser de certains pratiquants qui me paraissent nocives, et qui ne sont pas compatibles avec mes valeurs, mais, à de rares exceptions, je ne pense pas que ce soit faisable ou souhaitable de les interdire. Ou alors, on interdit la plupart des religions, ou en tout cas des courants entiers : byebye les mormons, les juifs orthodoxes, la Fraternité Saint Pie X...
Je veux dire, de base, la religion, c'est absurde, c'est arbitraire, où est-ce qu'on met la ligne ?
Pour moi, un imam/prêtre qui prêche en insistant sur la supériorité de sa religion(ou qui parle de la charia ou tout autre truc qui pousserait les gens à agir autrement que sous la loi française) est dangereux parce qu'il va distiller des idées dans la tête des gens.
Malheureusement tu as des gens (et il suffit d'1 personne) qui vont penser que si tu es leur est inférieur, alors ta vie a moins de valeur que la tienne. Voire que ta vie est une offense à Dieu.
Forcément, les gens croyants pensent qu'ils ont raison. Est-ce qu'on doit interdire de dire que pécher mène à l'enfer ? Qu'il faut convertir les autres pour les "sauver" ? Qu'on est des "élus" ou qu'on est "appelé" par une divinité ? Que quelqu'un peut être influencé par le diable ou un démon ?
Est-ce que je trouve que c'est des conneries ? Oui. Est-ce qu'interdire ce genre de propos est faisable sans interdire la religion tout court ? J'en doute très sincèrement.
Et puis bon, sincèrement, je pense que la plupart des gens font passer leur sens moral et leurs principes (personnels, éthiques ou religieux) avant la loi. Dans la plupart des cas, ça ne veut pas dire "commettre un crime parce que le monsieur dans le ciel a dit que c'était pas grave", c'est généralement
ne pas faire un truc qui est autorisé par la loi parce que ça ne correspond pas à ce à quoi tu crois (ne pas vouloir avorter, par exemple, ou refuser le suicide assisté dans les pays où c'est légal). Même s'il s'agit d'une infraction, faire passer ta morale avant la loi, c'est pas forcément de l'intégrisme, ça peut juste être de la désobéissance civile.
Et puis si ce n'est pas du racisme, pourquoi c'est toujours, toujours des propositions contre les musulmans ? On nous chie une pendule trois fois par an avec les hijabs, mais les tichels, pas de problème ? les cornettes de bonne sœur, pas de problème ? Ils n'auraient pas pu nous fermer quelques églises et nous expulser quelques prêtres, au moment de la Manif pour Tous ? Y'a une guérisseuse dans mon quartier, avec plaque sur sa porte et tout, qui fait littéralement PAYER des gens pour du blabla ésotérique qu'ils pourraient avoir gratos dans une religion, c'est pas un peu plus nuisible que le halal à la cantine ?