Je précise qu'il s'agit dans ce post de la situation des femmes qui ne refusent pas la situation de soumission dont elles font l'objet de la part des hommes, et non de celles qui la refusent mais éprouvent des difficultés à s'émanciper.
Atsu : "Ce n'est pas parce qu'elle fait le choix d'être soumise, "cachée" ou que sais-je que l'Etat la considère ainsi. Parce que c'est une question de choix. Que ce choix se fasse sous des pressions, par ignorance, ou par simple volonté n'a aucune importance. Tant que sous le voile il y a un être humain, en France, cela signifie que cet être humain a fait un choix conscient et qu'il a autant de droits qu'un autre. "
J'entends tout à fait le droit de chaque personne, "majeure et vaccinée", à disposer de sa vie et à la gâcher. Ainsi que la difficulté du témoin à l'accepter et à ne pas franchir la limite entre secours à autrui et appropriation de la vie d'autrui.
Cependant, je crois qu'on ne peut pas tout accepter sur ce principe. Couvrir ses cheveux, ok, mais se voiler le visage, non, je ne l'accepte pas sur ce principe. Je pense que là, une limite est franchie, et qu'il faut protéger les gens d'eux mêmes. Et je souhaite m'élever contre ce que je reconnais comme d'autres comme de l'obscurantisme et qui régit ce comportement. Pour moi, interdire, c'est aussi donner le signal violent qui me semble nécessaire à l'avancement du problème global de la situation de certaines musulmanes. Un coup de semonce. Pour remuer une situation que NPNS, qui me semble un observateur compétent de la situation, décrit comme ne faisant que s'aggraver. Pour que les hommes et les femmes dont il est question soient interloqués et se demandent ce qui motive tout cela. Et que la situation bouge.
"Ah bon? Mettre un voile intégral et être soumise à mon mari, qui pour moi résultent d'un comportement vertueux, n'est pas permis en France? Une loi, donc ce truc qui interdit de tuer et de voler, l'interdit? Mais pourquoi?"
Atsu : "est-ce que l'Etat peut faire une loi qui se base sur un ressenti subjectif, qui pénètre la sphère privée et qui interdit aux femmes de se vêtir comme elles le souhaitent ? "
Pour moi, le port de la burqa n'est pas subjectif, justement. Tu l'as ou tu l'as pas, ça se voit mieux que le nez au milieu de la figure. En soi, c'est un acte qui porte suffisamment de signification en lui même pour être l'objet d'une interdiction.
C'est un bout de tissu, d'accord, mais alors une insulte raciale dans ce cas, c'est rien que des mots aussi.
Atsu : " J'en ai également marre qu'au nom de la liberté de la femme on en vient à considérer la femme comme un être décérébré qui a besoin de la protection de l'Etat."
Je ne pense pas que la femme en elle même ait besoin de la protection par le système judiciaire. Cependant je pense qu'il y a des hommes et des femmes qui se retrouvent dans des situations qui nécessitent cette protection. On aura beau faire, mais aujourd'hui et en France, chacun n'est pas encore capable d'assurer sa protection dans toutes les situations qui peuvent se présenter à lui, et heureusement la société a érigé un système, certes imparfait, pour cela.
Atsu : "Sérieusement, si on veut utiliser l'argument de la liberté de la femme, on ne peut pas pointer la burqa du doigt et dire que c'est le problème. Le problème c'est l'éducation, c'est la montée de l'extrêmisme, c'est le manque de perspective qu'on offre à pas mal de jeunes femmes, c'est énormément de choses. Interdire la burqa sans s'attaquer aux problèmes de fond qui font que certaines jeunes femmes la portent, c'est une démarche idiote."
Pour moi, la burqa en elle-même est un problème. Elle n'est pas l'unique problème, et on ne peut pas dissocier ce problème des autres de la vie de ces femmes, mais c'est le seul qu'on peut toucher simplement dans le cadre de la loi.
Je suis d'accord que cela ne peut pas être la seule disposition pour traiter le problème. Mais je doute qu'on atteigne des résultats conséquents à moyen terme en n'agissant qu'au niveau de l'éducation ou de l'insertion.
De toute façon, on interdit aux filles d'aller en cours de biologie quand on parle de sexe, alors ce sera tout aussi simple de leur interdire d'aller en histoire géo, en philosophie ou en instruction civique. En plus, si tu n'agis qu'au niveau de l'éducation, alors tu ne touches pas tous ces adultes qui sont déjà concernés aujourd'hui. Il faudrait alors une démarche de communication bien menée, et j'ignore si on sait faire cela. L'insertion, oui, bien sûr, que ces femmes soient ou non voilées, et cela concerne aussi les hommes. Le truc c'est qu'actuellement, le boulot se raréfie, donc ça ne va pas aider au problème.