Grossesse non désirée : continuer ou faire une IVG ?

13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
@LilyOnMarch

À l'heure actuelle, les dernières reco de fin 2016 disent qu'il n'y a aucun bénéfice ou risque à faire soit une ivg médicamenteuse soit une ivg chirurgicale quelque soit le terme et que c'est au choix de la patiente, à condition qu'il n'y ait pas d'antécédents particuliers ou autres contre-indications.
Je suis sûre de cet info car elle est de loin plus pratique à retenir par rapport à tous les textes officiels antérieurs.


Il y a 3 ans, ça doit correspondre à ce que disait mon bouquin de gynéco qui n'est plus à jour du coup et qui date de 2015 et ça disait:
- jusqu'à 7 SA révolues c'est chir ou medical a l'hôpital ou chez un libéral agréé.
- entre 7 SA +1j jusqu'à 9 SA c'est chir ou med aussi mais seulement dans un établissement de santé donc hôpital ou clinique.
- entre 9 SA et 14 SA c'est chir.

Donc techniquement (mais ma matinée prouve que chacun fait ce qu'il veut) t'avais le droit à la chir dès 6 SA, ce qui explique que tu aies retrouvé la notion nulle part... après c'est ce que dit mon livre hein, hélas ça ne devait pas être aussi simple non plus il y a 3 ans du coup entre la théorie et la pratique -_- ou alors faut voir ce qui'il faisait avant, en 2014 :/.
Et pour le courrier du médecin traitant faut que je checke les reco, j'ai peut être loupé l'info... je vais creuser. Car moi j'avais juste notion de exit le délai de réflexion et point barre. Misère misère...
 
  • Big up !
Réactions : Aesma
26 Novembre 2013
1 294
7 703
2 064
Lyon
@Mû. J'ai envie de dire, heureusement que pour certaines il n'y a pas eu plus de souci que ça, même si c'est clair que je préfèrerais que ce soit le cas pour tout le monde... Après la gynéco qui s'est occupée de mon IVG a été vraiment géniale, d'ailleurs si j'étais restée sur la date de base j'aurais eu un autre gynéco, et elle m'avait dit que c'était mieux d'être tombée sur elle parce que l'autre était un peu paternaliste et "maladroit" dans ses propos (pour ne pas dire je pense qu'il pouvait avoir des propos culpabilisants)... C'est rassurant tiens.

@Crépuscule Merci beaucoup pour tes précisions (et désolée du coup de t'ennuyer avec ça alors que tu as autre chose à penser ><). Ca confirme bien qu'on s'est un peu foutu de moi. Je suis heureuse qu'aujourd'hui le délai de réflexion n'est plus obligatoire, mais alors j'aurais tellement voulu que ce soit le cas quand j'ai eu mon ivg il y a 3 ans, ça aurait simplifié plein de choses, et je suis persuadée que je ne l'aurais pas aussi mal vécu.

N'hésite pas à nous tenir au courant quoi qu'il arrive, encore plein de courage, plein de pensées pour toi !
 
13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
@LilyOnMarch

Pas de soucis, au moins ça me fait réviser et passer le temps ah ah!
Car du coup je viens d'aller voir les reco et non, je n'ai pas de trace du caractère obligatoire de la lettre du médecin traitant... mais je pense que tu as raison, c'est une manière informelle de valider le délai de réflexion ou l'existence de 2 entretiens médicaux. Si ça tombe au concours je cocherai.... -_- c'est quand même le chapitre que j'aimais le moins et celui que je vais le plus connaître, c'est un comble.

Et en 2014 peut être qu'ils étaient encore plus frileux vis à vis de l'ivg chir. Il n'est pas démontré qu'il y a plus d'échec à 6 SA que à 12 SA, en tout cas à présent c'est écrit dans les reco de 2016, mais peut être qu'ils étaient plus frileux car à 6 SA tu vois pas toujours l'embryon à l'écho... Mais sur le papier ça ne devrait plus être un frein à l'ivg chir précoce.

Sur ces bonnes révisions, je go à l'écho avec 1h d'avance. Trop peur d'être à la bourre. C'est bien la première fois de ma vie que je vais être en avance quelque part.
 
26 Novembre 2013
1 294
7 703
2 064
Lyon
@Crépuscule Déjà pour la lenteur de l'application du retrait du délai de réflexion (me semble qu'entre le moment où ça a été voté et le moment où ça a été appliqué il y a eu bien un an), ça ne m'étonne pas qu'ils ne puissent pas faire sans la lettre du médecin, bon j'ai pas prévu de repasser par une ivg ahah, mais si ça devait arriver je pense que je ferais un scandale si on me refuse une ivg si je n'ai pas la lettre du médecin. Merde la loi est là quand même.

Ce que tu dis sur l'embryon peu visible à l'écho me parle, je pense que c'était ça qu'on m'avait dit. Dans tous les cas on aurait pu quand même me proposer une date plus proche que ça -_- (date de découverte de la grossesse : 4 janvier, puis rdv planning familial le 7, écho le 9, j'ai pris le week end pour réfléchir et j'ai appelé le 13, et on me proposait donc le 3 février comme date de rdv pré ivg puis 10 pour l'ivg, et quand j'ai fait changer le rdv c'est passé au 4 février pour rdv pré ivg et 11 pour l'ivg...)

Je sais que ça ne va pas changer grand chose mais tu as tout mon soutien (je viens de lire ton edit et je comprends et compatis tellement).
 
13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
Les suites de mon aventure. Arrivée avec 1h d'avance alors que j'étais en vélo c'est incroyable ah ah. Comme quoi le stress!

Mais du coup je dis que je viens pour une écho de datation:
- l'ordonnance s'il vous plaît?
- je l'ai... mais pas vraiment. C'est possible d'attendre l'officielle pour dans 3j?
- ah non on fait pas l'examen sans ordonnance, c'est quoi ce bordel, pas d'ordo pas d'écho.
- et ben alors voilà l'officieuse, je suis étudiante mais il faut vraiment pas que le service l'apprenne, promettez.
- pourquoi ils le sauraient? Donnez là moi.


... je passe mon écho super vite car je suis étudiante, sinon il fallait que j'attende 5j. C'est incroyable.
 
26 Novembre 2013
1 294
7 703
2 064
Lyon
@Crépuscule Je suis soulagée pour toi mais c'est clair que ça n'a rien de juste, il faudrait pouvoir faire une echo de datation en vue d'une ivg sans qu'il y ait autant de délai/que ce soit si compliqué, et pour tout le monde...
 
13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
Il a fait l'écho, j'ai fini par lui dire que j'étais bientôt interne, en bon radiologue il savait pas du tout de quoi je parlais et c'est pas son problème. Puis "ah mais c'est vous l'ordo officieuse!" et moi "mais j'ai pas le choix, pour les ivg si je dis que ça date de début avril ils en ont rien à foutre, ils veulent une date, j'allais pas attendre mille ans" c'est le cadet de ses soucis mais il me confirme que le monde de la médecine est parfois surprenant, qu'il y a la vraie vie et la théorie...

Du coup l'embryon est même pas visible, les battements du coeur que nenni, je suis entre 5 et 6 SA il ne peut pas être plus précis, ce qui m'amène à ce que je dis, l'incident où j'ai pris la pilule du lendemain dans le timing mais peut être trop tard...

Sur ce y'a fallu aller régler, et là... "code faux", puis re "code faux" et moi toute tremblante devant la secrétaire qui me prenait clairement pour une conne avec mon ordo officieuse... "je suis désolée j'arrive pas à me souvenir, je peux sortir 5 min prendre l'air et je reviens?"
" - ok mais je garde l'écho"
" - il a marqué quelle date sur le compte rendu? s'il vous plaît, c'est important..."
"- il vous l'a dit non? 5-6."
Je suis sortie, taxé du feu au premier qui a sorti son briquet dans ce désert qu'était le parking, et le code n'est jamais revenu... du coup je suis retournée dedans toute désolée "vous êtes ouvert demain? je vous apporte un chèque, pour aujourd'hui c'est foutu je suis en vélo j'ai trop froid je peux pas et j'arrive pas à réfléchir , je suis désolée vraiment..."
Et enfin elle s'est adoucie:
"- c'est pas grave, faut venir avant 11h15 demain, mais y'a pas de problème, je garde votre écho de côté pour demain, c'est pas grave".
Je pense qu'elle m'a prise pour une conne de bout en bout, je me suis pas bcp aidée ceci dit...

*parti*

Merci à toutes en tout cas, c'est cool pour le soutien et de pouvoir dire ce que je dirai à personne, et vraiment je le répète, même dans 6 mois si soucis ou grosse panique contactez moi, les nouvelles y compris, je répondrai en sachant combien c'est important de répondre.
 
Dernière édition :
26 Novembre 2013
1 294
7 703
2 064
Lyon
@Crépuscule Tu es beaucoup trop dure avec toi même :sad: en même temps je comprends cette auto-flagellation, s'en vouloir tellement, se dire "pourtant je suis pas une ado paumée, j'ai eu des cours d'éducation sexuelle, je connais les risques, je connais les moyens de prévention, je suis un minimum sensée et adulte" (pas que je dénigre quand on a une grossesse non prévue à l'adolescence, ou que je fais de l'âgisme, absolument pas, mais disons que ça peut mieux se "comprendre" dans le contexte de l'adolescence, avec l'insouciance qui caractérise souvent cet âge là et le tabou lié aux relations sexuelles entre autres choses). Et puis on sent que la maternité ça te trotte dans la tête, avec la rupture qui est liée à cette grossesse non prévue, c'est vraiment une situation pas évidente et chargée d'émotions fortes et contradictoires, pas étonnant que tu sois bouleversée.

Quand tu dis que tu aimes à croire que les choses n'arrivent pas par hasard, ou qu'elles peuvent être conjurées, je te rejoins beaucoup.
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.

Tu verras ce que tu feras de tout ça, en attendant surtout prends soin de toi. Je compatis énormément au jeu d'acteur que l'on doit sortir devant les proches comme par exemple les parents, ou alors au boulot...
Ce contenu est réservé aux membres inscrit.es. Inscris-toi par ici.
Tu vas trouver en toi la force nécessaire, j'en suis persuadée. En tout cas je t'envoie tout plein de bonnes ondes, n'hésite pas à venir t'épancher ici, il y aura toujours quelqu'un pour te lire et te soutenir.
 
13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
@LilyOnMarch

Merci Lily pour ton message!
Je tourne en boucle sur le sujet, je me dis mais comment elles font ces femmes quand je leur demande leurs antécédents médicaux à l'hôpital pour dire sans trembler "IVG en 2003", comment ça se fait que moi j'ai le sentiment que ma gorge se nouera toujours?
Si t'y penses dans 6 mois après avoir tourné ton court-métrage, ça m'intéresserait beaucoup de le voir! Enfin si une petite voix te rappelle mon existence début 2018 ou même plus tard, sens toi libre de me communiquer un lien ou un nom ou que sais-je, je suis curieuse du résultat.

J'ai vu l'ex amoureux qui n'est pas "déçu" mais tellement triste, tout ce qu'il disait c'était: "si je pouvais le mettre dans mon ventre à moi je le ferai, je comprends que tu puisses pas le garder qu'avec des études au moment de la transition entre la théorie et la pratique la vraie ça soit pas le bon moment.... mais si tu changes d'avis, même vendredi à 5 min de ton rdv, t'as le droit, on se débrouillera, je m'en occuperai".
Je lui ai tout dit, que c'était mignon mais que pour un saut dans le vide c'était un sacré saut dans le vide, qu'il m'avait laissée tomber tout l'été dernier et que j'avais jamais été aussi mal, que je n'avais aucune certitude qu'après 3 mois à s'occuper d'un nouveau né il me laisserait pas tomber... Fort de son expérience, il'a dit qu'il ne pourrait pas reproduire ce qu'il avait vécu d'une certaine manière... c'est peut être vrai.
En tout cas je n'ai eu que des mots d'amour, que des bisous, que de la tendresse... Je savais bien qu'il était retombé amoureux et qu'il me le dirait qu'après le concours, misère misère.
J'ai quand même ce vertige de vivre, cette envie de partir faire mon internat loin tout loin, ne pas trop faire de projet pour ne pas retomber de si haut que la dernière fois. Je n'ose déjà pas adopter un chien car j'ai peur de le laisser tjrs tout seul, et il me dit que je pourrais garder un bébé? ... cette phrase seule suffit à me dire que je ne peux pas le garder.
J'ai quand même creusė la question l'air de rien.. un stage d'internat est validant à condition de faire 4 mois sur 6. A priori mon congé prémat débuterait mi-décembre en le repoussant le plus possible, pour le mettre au monde début janvier, et ensuite enchaîné avec les 14 semaines de congés mat'. Est il possible de les raccourcir pour en avoir que sensiblement 6, je ne sais même pas. Et le comble: être enceinte sur son premier stage d'interne fait que selon les hôpitaux y'a un risque de n'être payée que sur son salaire des 3 derniers mois, c'est à dire celui d'externe, aka 230 euros par mois.
L'ex amoureux dit mauvais timing, je dis mauvais timing, même en approfondissant la question j'ai pas de solution. Il faudrait demander l'aide des parents et ça non...
En tout cas top les études médicales, y'a moyen d'en faire mais faut s'accrocher si on veut être maman en parallèle, certaines l'ont fait, mais clairement j'ai pas les crans. Je suis adulte autonome indépendante dans 6 mois à présent, il est hors de question que je reste encore dépendante en partie jusqu'à mars 2018 avec un bébé à gérer. Mauvais timing, si c'était arrivé dans 1 an qui sait, mais là vraiment non...

Du coup je prie ou j'espère depuis ce matin: les fausses couches ça arrive, c'est spontané et on dit que c'est la nature qui préfère avorter car l'embryon n'est pas viable, qu'elle fait bien son boulot... Si elle pouvait juger avant vendredi que le mien n'est pas bon, alors ça serait la fausse couche la moins décevante du monde.
 
  • Big up !
Réactions : Lis
26 Novembre 2013
1 294
7 703
2 064
Lyon
@Crépuscule Le temps fait son oeuvre, et même si j'ai eu à beaucoup en parler autour de moi (ne serait-ce que professionnellement quand j'échange sur le scénario avec d'autres du métier audiovisuel), on m'a toujours dit qu'on sentait une certaine émotion quand j'évoque tout ça. Mais ça n'est plus douloureux d'en parler ainsi, en partageant cette expérience. (pas de souci, à mon avis lorsque ça avancera je viendrai en parler ici :) )

Alors c'est sûr qu'il y a plusieurs options et qu'il faut pouvoir les envisager, mine de rien, ça reste sain d'anticiper un maximum selon le choix qui est fait, ne pas se dire ensuite "tiens si j'avais mieux réfléchi/si j'avais su". On sent que ton côté raisonnable sait ce qu'il veut faire, mais que le côté émotion veut autre chose, et c'est vraiment difficile, je suis passée par là et je compatis 1000 fois.

Ce choix t'appartient et personne n'a à l'influencer, dans un sens ou dans l'autre. Je me permets juste de partager un peu ce que j'ai vécu, et te dire qu'aujourd'hui, je suis vraiment heureuse, et que même si j'ai très mal vécu cette IVG, même si j'ai mis du temps à m'en remettre, même si ça a profondément changé une partie de moi, je sais que j'ai fait le bon choix pour moi. C'était vraiment clair dès le début, si j'avais pu faire la méthode médicamenteuse le jour même où j'ai su que j'étais enceinte, je l'aurais fait sans hésiter. C'est ce délai qui a fait que j'ai fini, malgré moi, par m'investir beaucoup émotionnellement parlant, jusqu'à ne plus vouloir le faire, la veille de l'IVG. Une grosse bataille intérieure, entre ce qui était raisonnable, et ce que mon corps et mes émotions me disaient. Je ne vais pas te mentir : ça a été assez destructeur pour moi. J'ai quand même fait l'IVG pour une raison : mon compagnon de l'époque n'était pas du tout prêt et n'en voulait pas. Je me sentais de bouleverser ma propre vie, mais le fait que cette décision impliquait aussi d'autres vies (pour mon ex, je sais qu'il m'en aurait voulu toute sa vie de lui imposer une paternité, et on se serait séparés j'en suis certaine, pour mes parents puisque je ne vois pas quelle autre option j'avais que celle de retourner vivre chez eux) a agi comme une sorte de "garde fou". Outre le fait que je n'aurais pas pu offrir ce que je voulais à cet enfant (en terme de stabilité familiale, financière, émotionnelle), et que je savais qu'il y aurait plus de perdants qu'autre chose (l'enfant inclu), je ne me voyais pas rajouter des raisons de me culpabiliser et m'auto-flageller (alors que de base je suis déjà pas ma meilleure amie pour faire dans la litote).

J'étais calme et maîtresse de moi-même : j'en suis sortie colérique et assez impulsive. J'ai fait une grosse dépression (que je n'ai pas soignée, j'aurais peut-être dû être accompagnée d'un professionnel), j'ai failli vraiment m'auto-détruire, et puis j'ai commencé à aller mieux quand je me suis rendue compte que mon compagnon de l'époque n'était pas l'homme de ma vie, qu'on ne pouvait pas être heureux ensemble, et que l'IVG n'a fait que révéler des dysfonctionnements déjà présents dans le couple. Je ne sais pas ce qu'il en est du tien (même si vous êtes séparés), je me garderai de tout jugement, mais je pense qu'il faut te fier à ton instinct, et je suis aussi vraiment persuadée que si ce couple est fait pour marcher, il saura se remettre d'une épreuve comme l'IVG. Si ce n'est pas le cas, il ne pourra pas se remettre d'une grossesse menée à terme, et c'est un pari risqué que de se lier pour toujours à quelqu'un, parce qu'une fois que l'enfant est là, il n'y a pas de retour en arrière possible, et ça laisse libre cours à l'amertume et aux rancoeurs, et ce jusqu'à la fin de notre vie. D'où le fait qu'il faut que tu écoutes ton instinct, si tu penses qu'il est possible d'en tirer du bonheur, que le risque vaut la peine d'être pris, ça va pas nécessairement mal se finir. Il faut jauger avec les faits (la grossesse est non prévue donc plus subie qu'autre chose, le couple instable, le fait que tu te sentes pas en sécurité dans ce couple, ton envie d'indépendance et d'aller au bout de tes études, de ne pas dépendre d'autrui) et imaginer les options, et si tu serais en mesure de vivre avec les conséquences, dans le meilleur mais surtout dans le pire des cas. Il est important de rester pragmatique, à mon sens, ça reste mon avis, mais il faut s'imaginer dans 5, 10, 20 ans, et voir si on a envie de mener une vie qui ne correspond pas à ce qu'on voulait de base.

Je suis juste là pour te dire que je suis passée par là, par ce combat intérieur, que j'ai fait le choix de l'IVG, et c'est dur, c'est douloureux, ça change pas mal de choses, mais que 3 ans plus tard, ça ne m'empêche pas d'être heureuse et d'aimer la vie que je mène. Il n'en reste pas moins que c'est ton corps, ta vie, ton choix, et que quelle que soit la décision prise, ce sera forcément la bonne.

J'espère que je ne vais pas trop loin, n'hésite pas à me dire si tu n'as pas envie de lire tout ça, je me dis que personnellement j'aurais bien aimé qu'on me dise ce genre de choses, j'ai passé plusieurs mois à me dire que j'avais pas fait le bon choix et que j'avais fait la pire erreur de toute ma vie, et j'aurais aimé qu'on me dise "tu as fait le bon choix, parce que c'est le choix que tu as fait, et qu'il n'y a pas de mauvais choix." Parce que c'est ça qui est vrai.

Plein de soutien pour cette période vraiment difficile :calin:
 

Mû.

Ex co-co-directrice maléfique de Poudmazelle.
Ambassadrice de Ville
20 Février 2014
8 920
43 770
6 154
29
Suisse
@Crépuscule je ne saurais mieux dire que @LilyOnMarch et je viens rajouter un peu de mon expérience
Moi ça fait un peu plus de 4 ans que j'ai fait mon IVG et avec le temps qui passe, tu regardes les choses différemment et avec plus de hauteur. Je ne te promettrai pas que ça ira mieux, parce que c'est différent pour tout le monde. Mais moi ça va, je peux en parler sereinement.
Ton choix a l'air d'être bien réfléchi et c'est ça qui est important au final... Tu fais ce que tu veux mais il faut y réfléchir, c'est tout...

Plein de courage :hugs:
 
  • Big up !
Réactions : Penny Winkeul
13 Août 2010
1 012
984
4 974
Besançon
@LilyOnMarch

Il est magnifique ton message. Et tu as analysé les miens avec nettement plus d'objectivité que je n'en suis capable: c'est l'émotion qui parle, l'émotion qui hier soir m'a fait douter encore, alors que au midi ma décision était pesée et définitive.

Ce n'est pas parce que je pourrais le garder que je dois le garder. L'IVG n'a pas été légalisée pour satisfaire un droit de mort ou de vie, mais pour permettre aux femmes qui n'étaient pas prêtes / n'avaient pas les ressources nécessaires / ou même le psychisme nécessaire pour le garder de pouvoir ne pas le garder.
Je ne joue pas de ce droit de vie ou de mort, j'ai juste pas les moyens de m'occuper de cet enfant que ça pourrait devenir, et pour l'heure, je n'avorte que de cellules, pas d'un enfant.

J'ai eu cet éclat de génie et ce courage de faire le test de grossesse le lendemain du jour où je l'ai acheté, pas parce que je pensais qu'il serait positif, mais pour être sûre qu'il soit négatif et que si c'était pas le cas, je puisse arrêter ça avant d'atteindre les 10 SA, ce que toi tu as vécu par la force des choses (j'ai quand même une chance inouïe: en 8j pile poil tout rond je n'aurais plus à compter). Je me suis dit si c'est positif, tu en seras au tout début, ça sera moins dur... j'ai été tellement convaincue qu'il me fallait agir vite que j'ai eu tous mes rdv en double. Si je dois culpabiliser, j'ai fait en sorte que ce soit le moins possible et pourtant ça ne suffit pas.
Pour ne pas culpabiliser du tout, devrais je le garder? Non, t'as bien raison. Aujourd'hui c'est super dur, jusqu'à vendredi ça sera super dur, mais cette ébauche de vie doit-elle payer à vie le prix pour la sérénité de ma conscience? Non... ça serait injuste pour lui, et le chemin que j'ai dessiné est semé d'embûches, je pourrais le regretter dans quelques mois, et alors il serait trop tard, il serait si proche d'arriver... et l'avoir gardé pourrait devenir la pire décision de ma vie. Rien que pour ça, je ne peux pas. C'est douloureux mais c'est la seule issue.

Mais j'espère profondément que dans quelques mois je pourrais faire preuve de la même sagesse que toi, du même recul.
J'espère aussi qu'il sortira du bon de tout ça, je perds une certaine innocence mais qui sait, j'ai peut-être récupéré le garçon? Peut-être que ça lui fera l'effet d'un électrochoc, qu'il va se poser définitivement, ne plus jamais croire que l'herbe est plus verte ailleurs, faire une maison, et que la prochaine fois ça ne sera pas un accident? Que si aujourd'hui je refuse de prendre le risque, un jour je prendrai parce qu'il ne serait plus seulement le meilleur ami, le meilleur amant, le plus grand confident, le plus grand complice, mais tout simplement le papa qu'il manquait? Peut-être que de toute cette énergie négative il en ressortira du positif, une belle histoire, et qui sait, deux adultes? Car nous ne le sommes ni l'un ni l'autre...

Merci tout plein du fond du cœur en tout cas. J'étais décidée hier midi, et à 17h je me suis dit et si j'appelais maman peut-être qu'elle aurait une solution? C'est con. C'est pourtant bcp plus facile quand c'est une autre qui décide à notre place. Et c'est là que ça coince encore: comment dire si si, je peux le garder, alors que je voudrais être sûre et avoir l'aval de ma Maman? Le jour où je serai prête à être mère, c'est le jour où je n'aurai besoin/envie de l'avis de personne quant à ma décision.

Nous ne sommes que dimanche... la semaine va être longue longue longue, et le plus dur c'est de rester concentrée. Je suis tombée sur un pauvre cas clinique hier dont le titre du cas était "docteur j'ai rajeuni!!! j'ai à nouveau mes règles!!!" J'ai fondu en larmes... ça va être vraiment très long comme semaine.

En plus j'aurai pu le vivre toute seule et pas du tout, j'en ai parlé ici, je l'ai dit au garçon, et le garçon se sent très concerné. Il m'a emmenée récupérer l'écho hier matin, il a proposé 3 fois de m'accompagner au docteur vendredi... enfin ça aurait pu être mille fois plus dur encore.
Et pourtant je flippe. Il accepte, mais quand ce sera fait, dans 1 mois 2 mois, me le pardonnera-t-il? "c'est ton bidou oui, mais à 50% là-dedans, c'est moi" ...

La vie la vraie n'est pas dans mon utérus, c'est ce qu'on nous fait croire mais c'est faux. La vraie vie c'est celle qu'on choisit de donner, pas seulement le jour où on décide de ne pas avorter, mais aussi tout ce qu'on a à donner ensuite. Et même si psychologiquement ça serait moins dur de le garder, c'est égoïste. C'est arrivé et à présent il faut être responsable. Je n'aurai rien de plus, dans cette autre vie, à lui donner que mes regrets, que ma certitude de l'avoir gardé parce ce que je trouvais facile s'est avéré psychologiquement trop compliqué.
Vendredi c'était limpide et facile, ce qui me semblait compliqué c'était les appels, les rdv, tout ce que j'avais appris qui dans la vraie vie ne s'appliquait pas comme ça. Aujourd'hui c'est beaucoup plus compliqué et moins évident. Je me réveille en sursaut la nuit, la prise de sang est fausse, on a oublié le bilan hépatique! Et d'un coup je réalise que je confonds tout, que le bilan hépatique c'est pour le methotrexate dans une grossesse extra-utérine... et que ce n'est pas mon cas. La nature ne m'a pas fait de coups bas je l'ai fait seule, ça se passe dans mon utérus, et ça se passe correctement.

Je surveille la moindre perte ressentie, je prie pour y voir du sang, celui que je vois dans mes cas cliniques et où je me dis "facile, elle fait une fausse couche" et j'ai mon diagnostic, j'ai mes points.
Si je faisais une fausse couche, je culpabiliserai moins, mais je sais aussi quelles questions sous-jacentes me parasiteraient le cerveau: et si c'était la première fausse couche, et qu'ensuite j'en faisais 2 de plus à un terme aussi précoce? Très vite je me persuaderais d'avoir telle maladie de façon complètement erronée, je me convaincrais que être enceinte sera toujours compliqué, et le repos que je penserais trouver dans le fait d'avorter spontanément ne deviendrait qu'une angoisse pour l'avenir...
C'est compliqué. Si j'étais une fille lambda, je ne pourrais pas faire toutes ces conjonctures là... foutues études.

J'espère profondément que cette décision que je sais la bonne, je ne la regretterai jamais. Je regretterai toujours d'être tombée enceinte au mauvais moment, mais il ne faudra jamais regretter d'avoir refusé de la poursuivre. C'est à moi d'assumer, et aucun cas à ce petit bout de chou que ça pourrait devenir.
Il y a encore une semaine j'étais etudiante, une fille qui révise et qui vit au jour le jour, qu'est un peu adulte dans l'âge mais dans les faits toujours à l'l'école, toujours un peu l'ado qui ramène son linge à la maison pour que maman le lave car pas de machines à laver, un peu adulescente comme dirait un certain chanteur.
Hier... hier, je suis devenue adulte. La vie ne sera plus jamais pareille, mon corps n'aura plus jamais la même signification. Il était ma peau mon enveloppe, et aujourd'hui il n'est plus celui qui a grandi avec moi, il est devenu femme, "je" suis devenue une femme. Je perds mon innocence.
A chacun de mes concours, j'ai perdu des vies qui m'étaient chères. J'en ai fait des forces, je me suis reprochée mon absence et je me suis battue pour que cet amour que je n'avais donné qu'en pointillés entre 2 révisions, deviennent une dette: je suis allée à mes concours de première année, fallait que malgré les larmes je sois dans le numerus clausus, et si je n'y étais pas, il fallait que je puisse me dire que j'avais fait ce que je pouvais. Quand j'ai réussi, j'ai regardé le ciel, j'ai dit merci mille fois et pardon mille fois, et encore aujourd'hui, je regarde le ciel et j'y cherche un soutien.
On ne sait pas ce qu'il y a après la mort, moi je me suis inventée ce ciel il y a bien bien longtemps, quand je ne comprenais pas. C'était un mécanisme de défense, c'était enfantin, et je l'ai gardé.
Aujourd'hui... ah aujourd'hui. Je perds une vie que je n'avais pas prévu de perdre, je la perds de mon vrai fait, et je ne sais pas ce qu'est cette vie. La fille pragmatique qui voyait défiler les IVG à l'hôpital aurait été bienveillante: "c'est rien, c'est que des cellules, c'est pas un bébé..." et moi je n'ai que ces questions: elles vont aller où ces cellules? Au ciel? et dans ce cas je pourrais les regarder comme ceux que j'aimais et que j'ai perdus, appeler à l'aide, demander pardon? Ou bien dans le néant comme si elles n'avaient jamais existé... alors que c'est si douloureux.
Je n'ai pas la réponse à toutes ces questions qui viennent et qui surgissent de je ne sais où, je n'y avais jamais réfléchi, et depuis hier ça tourne en boucle. Qu'est-ce que c'est, où ça s'en va? Dans quelques années ça s'apaisera, j'en suis sûre. Même si jeudi, si l'on m'avait posé cette question de savoir si je voulais des enfants, j'aurai répondu "oh je ne sais pas, vu comme va le monde, est-ce vraiment un cadeau de donner la vie? et est-ce que j'aurai un amoureux sur qui je peux compter?". Ce matin c'est différent. En adulte que je suis devenue, je sais que qu'elle que soit l'émotion, ma vie est trop instable pour l'imposer à un bébé. Mais je crois que la seule façon d'apaiser cette douleur, ces remords, c'est de me dire "aujourd'hui j'avorte, je pèse le pour et le contre, c'est mieux pour toi qui n'est rien à l'heure actuelle, que quelques cellules... mais la prochaine fois tu verras, j'assumerai, et je serai en mesure de le faire. Je me pardonnerai, et quoique tu sois et où que tu sois, j'espère que tu me le pardonneras" car un jour, il y aura un bébé, mais un bébé qui pourra partir dans la vie avec un peu plus de bagages, plus d'assurance. C'est tellement évident que ça me noue la gorge, car jeudi non, je n'aurai jamais écrit/pensé ça, j'aurai ri et balayé d'un revers de manche cette discussion qui concernait ma vie d'adulte, ce que je n'étais pas.

Du coup c'est très compliqué et chaque jour c'est plus compliqué.
Je lis sur facebook des posts anodins qui disent: "chouette! week-end de 3j!" et un week-end ne m'a jamais paru aussi long et passer aussi lentement. Je regarde les cours et d'un seul coup je ne comprends pas comment j'ai pu m'inquiéter du regard d'autrui ou la déception de mes parents si je ne finissais pas dans les 3000 premiers, comment j'ai pu penser que l'on penserait que j'étais nulle alors qu'à ce concours j'aurai la moyenne, et que ce n'est qu'un savoir inutile que les autres auront en plus qui leur permettra d'être tout devant et de faire cardio, ce que je ne veux pas, ce que même dans une réalité alternative je n'aurai jamais choisi si j'avais pu.

Je ne vois depuis hier que le négatif de toute cette experience désastreuse, je sens ces nausées qui sont clairement dues à ces quelques cellules et qui sont clairement les plus agréables qui soient, et je sens toutes ces autres nausées ces envies de vomir et ce manque criant d'appétit qui n'ont rien à voir, qui sont les plus désagréables qui soient et qui sont le fruit de ma tête.
Et ce matin en écrivant il y a du positif: j'avorte mais je n'oublierai jamais, je sacrifie mais j'en retire une leçon, et je ne sais pas, si ce sacrifice me donne une leçon de vie, c'est que l'existence de ces quelques cellules aussi brèves soient-elles avaient quand même un sens? Je cherche un pardon, et je cherche une réassurance. Ce maudit concours n'est pas toute ma vie, ce maudit classement ne dira jamais que je ne suis pas apte à être médecin car j'ai le savoir et je le sais. Et si j'arrive à maintenir mon classement du concours blanc, alors je n'en serai que plus heureuse: je me suis battue, même en sachant que j'ai fait face à la pire semaine de ma vie et la plus dure des décisions de ma vie à 50j et des brouettes du concours. Et si c'est le cas, personne ne le saura, sauf moi. Et je serai la seule à mesurer l'étendue de ma performance, l'évolution.
J'ai eu l'impression toute cette année qu'une grande enfant serait en novembre interne, je regardais les internes et je me disais comment ils font, pour avoir cette assurance et cette capacité à raisonner en adulte pour soigner? J'ai l'impression qu'en novembre finalement, ce n'est pas la même fille qui enfilera sa blouse à l'hôpital et s'occupera d'un service: elle ne sera pas tout à fait une adulte, mais elle sera plus apte à se conduire comme telle, à se considérer comme telle sans avoir l'impression que c'est juste la vie qui l'a poussée là, elle le petit lutin. Et peut-être que devenir docteur sera plus une évidence, moi qui me disais toujours: "mais comment les patients vont-ils me prendre au sérieux?!?!".
Si je deviens cette femme, ce docteur, alors dans 6 mois je pourrais peut-être me regarder dans une glace et me dire: "c'était pas facile, c'était pas anodin, mais ça n'a pas été vain. Même si ça n'a pas vécu, ça a fini par avoir du sens, et c'est le plus bel hommage qu'on pouvait y donner". Non, ça n'aura pas de nom, et jamais ô grand jamais je ne dois lui en donner, même si je suis ô combien tentée.

Et, réflexe de gamine, je fume. Pour le convaincre que je l'ai déjà bien trop abîmé pour l'encourager dans cette vie, pour me convaincre que je l'ai déjà bien trop abîmé pour envisager de lui donner la vie, pour le convaincre qu'il n'y aura rien à regretter. Et je culpabilise aussi, de tant l'abîmer. Depuis que je sais je pèse le pour et le contre là aussi, arrêter une semaine et reprendre... par respect. Je suis perdue même sur cette décision là, et quand j'y songe alors je n'ai qu'une envie c'est d'en refumer une pour repousser la réflexion à plus tard. Je voudrais être vendredi et qu'on me l'enlève, je suis fatiguée de cette ambivalence, en prendre soin le misérable temps qu'il lui reste à vivre, et l'abîmer le plus possible pour le convaincre que non, je n'ai rien à donner.
Je crois que mardi je vais m'effondrer en pleurs, que je vais la supplier de me filer mon ordo pour faire les beta et de me revoir le lendemain pour me donner les cachets, que j'ai pas besoin de plus de temps et que j'en suis suffisamment malade pour qu'on y mette fin, que mon cerveau est bien formaté et que je sais déjà quel médicament je dois prendre et quand, que je connais déjà les effets secondaires et non je n'ai aucun antécédent médical contre-indiquant les médicaments, et que oui j'accepte l'écho de contrôle, qu'après l'avoir bien pourri je veux être sûre qu'il soit bien parti.

Je suis fatiguée.
L'ex-amoureux m'a envoyé un message cette nuit en rentrant de sa soirée où je l'ai incité à aller quand même, je le blamais de s'amuser alors que moi je regardais the voice sans le voir, jamais cette émission ne parut aussi futile et longue, je le blamais d'avoir déjà oublié ce que lui ne portait pas, et en lisant son message je crois bien qu'il a fait semblant toute la soirée "je pense à toi".
Vis à vis de lui aussi j'ai cette ambivalence, j'ai peur qu'il me déteste, j'ai peur d'avoir fait naître ce désir de paternité, j'ai peur qu'il s'en trouve une autre, j'ai peur qu'il me blâme à jamais, j'ai peur qu'il m'en veuille, et je crois aussi que j'ai peur qui'il ne me le reproche jamais et de toujours redouter ce moment où il me dirait "tu l'as enlevé, t'aurais du être plus forte".
J'ai ces questions en suspens pour l'internat: est-ce que je ne devrais pas partir mais moins loin que prévu, me poser au milieu du pays pour être à distance raisonnable de tout le monde?

Je hais ce sac sans embryon, c'est tout petit et ça me les brise, ça soulève trop de questions que je n'avais pas envisagées, ça ébranle trop ce que je croyais inébranlable. Je voudrais qu'un devin me dise "ça va aller, quoique tu choisisses après cette ivg, tu feras les bons choix, et t'y trouveras ton bonheur, je te dirai pas lequel car si c'est pas celui que tu imagines aujourd'hui tu vas te dire que c'est foutu, mais t'as tord, tu seras heureuse".
En attendant j'attends, je m'asseois par terre, je pleure, puis je travaille un peu, j'essaye du moins, et puis j'irai peut-être courir et enfin m'y remettre, avec cette crainte que ce qui était autrefois un moyen de garder la ligne et de manger comme un ogre, pourrait devenir une drogue, une pénitence. Pour la première fois j'aurai une raison de courir, quelque chose à expier en me forçant à être à bout de souffle. J'avorte mais il existera, j'en suis persuadée, d'une manière ou d'une autre, je ne sais pas encore sous quel stratagème symbolique et malsain mon esprit va décider de le matérialiser, mais je sais qu'il me hantera, et je ne sais pas si c'est bien ou si ça aussi ça contribue à me rendre malade.

Il y a une semaine je m'inquiétais de mes 3 pauvres kg même pas suffisant pour me permettre de filer mon sang, c'est dire la futilité des 3kg et le fait que j'étais sûrement la seule à l'avoir remarqué, et ce matin je n'ai aucun besoin de me peser pour vérifier ce que je sais déjà: ils sont partis, ou alors il n'en reste 3 fois rien et ça sera parti demain, après-demain.
Et à choisir, si je pouvais me venger de ce qui m'arrive en allant courir plutôt qu'en faisant une pseudo-anorexie éphémère comme pendant ma dépression de l'été dernier, ça m'arrangerait.

Faut vraiment que j'arrive à la convaincre de me glisser entre 2 rdv mercredi, en prônant ma responsabilité et mes études de médecine, je ne peux pas attendre vendredi, c'est déjà en train de dégénérer. Et c'est inconcevable d'être si pragmatique quand il s'agit des autres et si stupide quand il s'agit de moi, tout ce message est un putain de non sens criant. Je le sais, alors pourquoi j'oublie à chaque paragraphe ce que j'ai démêlé au précédent?


.....
Le garçon vient d'appeler, il me dit de venir, que c'est idiot de rester chez moi à broyer du noir, qu'il est partant pour faire les cas cliniques de cancérologie même s'il y comprend rien, qu'on va aller marcher, que j'ai le droit de ramener les 2kg de légumes que j'avais prévu avant que mon monde s'écroule pour faire des soupes et de les faire chez lui, que si j'en veux pas tant pis il les mangera (une petite voix me dit que si ça se trouve il va tout jeter -_-).
C'est trop bizarre. Je suis à deux doigts de le supplier de ne plus jamais me laisser seule le soir, pas comme hier, et c'est une gaminerie, ça ne résoudra rien et ça ferait tout empirer.
Sur ce je m'éclipse, merci mille fois pour le soutien, je pense que jusqu'à samedi prochain vous m'avez dans les pattes, mille excuses. Je lis tout ce que vous écrivez, je suis pas forcément apte à en mesurer toute la véracité et la sagesse, mais je lis, je retiens, je relirai, et je percuterai. En attendant pour aujourd'hui, le garçon a raison, ne pas réviser et broyer du noir ne sert à rien, ruminer ne démêle rien, j'emmêle plutôt, et quitte à rien faire ou faire semblant de travailler, autant le faire chez lui.

Doux week-end les filles (@Mu aussi dont le message est arrivé en meme temps que je tapais celui-ci, c'est dire si j'ai rien foutu aujourd'hui).
 

Les Immanquables du forum

Participe au magazine !
Une info qu'on devrait traiter sur madmoiZelle ?
 
Nouvelle ou perdue ?
Pas de panique, on t'aime déjà !

La charte de respect du forum
Le guide technique &
le guide culturel du forum
Viens te présenter !
Un problème technique ?
Topic d'entraide sur l'orthographe et la grammaire
 
La chefferie vous informe
Les annonces de l'équipe concernant le forum et madmoiZelle
Rendre visite à madmoiZelle
Le médiateur du forum
Soutiens madmoiZelle financièrement
Topic dédié à la pub sur mad
Si vous aimez madmoiZelle, désactivez AdBlock !

Les immanquables
Les topics de blabla
En ce moment... !

Mode - Beauté - Ciné - Musique - Séries - Littérature - Jeux Vidéo - Etudes - Ecriture - Cuisine - People - Télévision

Envie de rencontrer des MadZ ?
Viens trouver le forum de ta ville !

Mode
Le pire de la mode
Ces vêtements qui te font envie
Ta tenue du jour
La tenue qui plaît
Tes derniers achats de fringues

Beauté
Astuces,bons plans économies & dupes
Le topic des vernis
Questions beauté en tout genre
 
Culture
Le meilleur des images du net
L'aide aux devoirs
Tu écoutes quoi ?
Quelle est ta série du moment ?
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Le dernier film que vous avez vu à la maison
Le topic philosophique
 
Société
Topic des gens qui cherchent du travail
Voyager seule : conseils et témoignages
Trucs nuls de la vie d'adulte : CAF, Banque, Mutuelle, Logement etc...
 
Les topics universels
Je ne supporte pas
Je ne comprends pas
Ca me perturbe
Je me demande
J'adore...
Je m'en veux de penser ça mais...

Cupidon
Le topic des amoureuses
Le topic des polyamoureuses
Les Célibattantes