Je ne suis pas parent mais j'ai un peu d'expérience dans la garde d'enfants et c'est une réflexion que je me suis souvent faite.
Par exemple, j'ai gardé un été une fratrie sur leur lieu de vacances, en complément des parents (le saviez-vous, quand on est très en moyens on peut se permettre d'emmener une baby sitter avec soi en vacances
). En prévision, on a convenu avec leur mère que je viendrai passer une soirée chez eux, pour qu'on fasse connaissance et qu'elle m'explique le déroulement du séjour. Une fois le repas des enfants terminé, c'est l'heure du bain. Et c'est à moi que la maman confie cette tâche ! C'était logique, puisque j'allais m'occuper de ses enfants de toute façon, mais en me retrouvant seule dans la salle de bain avec eux, je me suis dit "quand même, elle a pas peur, je pourrais être n'importe qui en fait...
"
J'ai l'impression comme vous d'avoir une conscience accrue des dangers qui menacent les enfants. A fortiori depuis la levée du silence autour des violences sexuelles et incestueuses où on a appris que ça venait en grande partie de l'entourage (ce qui donc fait mentir la figure du type louche qui rode à la sortie de l'école avec son sachet de bonbons comme unique prédateur).
Je précise aussi que les femmes peuvent être auteures de violences sexuelles sur des enfants. C'est vrai que c'est statistiquement plus rare. Mais j'ai l'impression que dans l'esprit de beaucoup de gens, une femme ne pourrait pas être capable "de ça". Alors que ça arrive aussi.
Doit-on se méfier de tout le monde ? C'est intenable, aussi bien pour soi que pour son entourage, ainsi que l'enfant qui a envie d'explorer le monde, d'aller en voyage scolaire, en colo, de dormir chez ses copains/copines. On peut être vigilant.es mais on peut pas tout contrôler. Ce sur quoi on a prise, en revanche, c'est ce qu'on en dit à l'enfant, les explications qu'on lui donne, sur le consentement, le droit à disposer de son corps, les attitudes que les adultes n'ont en aucun cas le droit d'avoir avec lui, etc. Lui donner confiance, en lui, pour qu'il se sente autorisé à refuser, à s'enfuir, et en nous, pour qu'il sache qu'il peut toujours se tourner vers nous si quelqu'un lui fait du mal.