J’ai peur que tous les hommes qui gravitent autour de ma fille soient des pédocriminels

2 Juin 2021
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Super article !
Même peur ici, c'est viscéral, et je me suis rendue compte que désormais si j'ai le moindre doute sur qqun, je m'écoute sans me poser de question.
Perso avec ma fille (bientôt 6 ans), je ne lui ai quasiment jamais verbalisé le fait de ne pas suivre un inconnu ou que les adultes ne devaient pas la toucher, car je n'avais pas envie "de lui mettre ces idées dans la tête", que ça puisse l'angoisser.. J'ai du lui dire 1 ou 2 fois en tout quoi. Par contre j'ai axé ma "stratégie" sur le respect de son consentement à elle, le fait que SON corps c'est SON corps et que si elle dit non, ce non doit toujours être respecté. Je lui dis aussi beaucoup que si elle se sent mal à l'aise elle peut le dire, que si elle est mal à l'aise en présence de quelqu'un, qu'elle sent qu'elle doit se méfier, eh bien qu'elle doit se faire confiance et s'éloigner / venir me retrouver / aller parler à quelqu un en qui elle a confiance... Je l'encourage beaucoup à suivre son instinct.
Je pense aussi que comme le dit très bien l'article, on doit nous aussi en tant qu'adultes prêter attention à nos "warnings". Au final la plupart des gens j'ai aucun warnings qui s'allument, alors quand ça arrive c'est que ça n'est pas pour rien.

On vit dans une société vraiment flippante quand même.. :neutral:
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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Je pense que c'est plutôt sain et normal de faire attention ou de s'inquiéter, surtout au vu des statistiques par exemple sur l'inceste en France (un français sur 10 victimes), et les stats d'agressions sexuelles.

Je n'ai pas d'enfants mais c'est toujours trouvé ça plutôt cringe quand des adultes (et plus particulièrement des hommes) qui ne font pas parti de la famille proche (parents, grand parents), s'isolent avec un enfant pour jouer avec lui.
Après il est évident qu'on ne peut pas toujours s'inquiéter de tout en permanence sinon ce n'est pas viable. Cela n'empêche pas de faire attention et de noter des comportements suspects de l'œil. Je crois que ça fait parti aussi de mon non désir d'enfants : la peur de m'inquiétait trop, tout le temps (surtout en tant qu'ex victime).
 
20 Août 2017
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Coucou,
J'ai le même âge que toi Manon, et ma fille va sur ses 4 ans aussi...je suis à fond dans les mêmes réflexions que toi .Moi non plus j'ai jamais oublié la petite Marion, comme les filles qui avaient 10 ans en 2003 n'oublierons jamais la petite Estelle... Et comment d'ailleurs oublier quand on voit que malheureusement, chaque génération de petite fille connaît à son tour ce terrible rappel à l'ordre : oui, des enfants de mon âge peuvent être confrontées à l'innommable. Oui, il y a des Dutroux, Fourniret, Lelandais qui peuvent se cacher parmi les hommes.
Je ne veux pas voler l'innocence de ma fille...mais j'ai déjà commencé à lui expliquer certaines choses qui font partie du bon sens (par exemple,qu'un adulte en difficulté ne demandera " normalement "JAMAIS de l'aide à un enfant,qu'un adulte ne devrait jamais lui demander de la suivre quelque part toute seule, ni lui demander de taire un événement ou d'essayer de la culpabiliser pour obtenir quelque chose) mais aussi d'autres dont je trouve qu'on ne parle pas assez, comme par exemple cette injonction que subissent les très jeunes enfants à devoir être affectueux avec les adultes et entre eux. Pourquoi ?!?
Je lui ai toujours dit que dire " Bonjour, stp merci" c'était pas en option, mais qu'elle avait parfaitement le droit de ne pas être obligée d'embrasser un(e) quasi(e) inconnu(e), voir même les amis ou la famille. Ce truc de dire aux enfants " va faire un bisou" pour dire bonjour, au revoir, merci ou à demain...pourquoi faudrait il toujours que ça passe par un contact physique ?
Quand elle était bébé, j'ai réalisé que quasiment tout ses livres " actuels" ( édités récemment) se terminaient systématiquement par " faisons nous des câlins, embrassons nous, faisons- nous une grande déclaration d'amour"... très honnêtement, quand j'avais le même âge j'ai pas souvenir d'avoir autant baigné dans un monde de représentationdigne des barbapapa, ça ne m'a pas empêché d'être quelqu'un de chaleureux et démonstratif...avec ceux et celles que je choisis.
 
24 Août 2015
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Paris
Je me souviens que tous les conseils que j'ai pu recevoir (ne parle pas aux inconnus, ne suis pas quelqu'un que tu ne connais pas, si tu es perdue va voir une femme avec un enfant ou quelqu'un d'officiel comme la police ou le personnel du magasin, etc.).. ils venaient de ma mère. C'est elle qui n'arrivait pas à dormir si elle savait que j'étais en soirée ou en festival ou quoi que ce soit.
Le fameux "tu me textotes quand t'es chez toi" il est automatique avec ma mère, même simplement quand je rentre chez moi après un week-end chez mes parents :hesite:

Mon expérience est certainement biaisée car j'ai toujours vécu exclusivement avec mon père, et il a toujours eu ce discours et ces angoisses. Même encore maintenant, alors que je suis adulte, largement indépendante et que je vis seule, je sais qu'il a "besoin" de savoir ce que je fais, où je vais, et a toujours besoin d'un petit texto pour le rassurer quand je pars en voyage par exemple. Quand j'étais plus jeune, ça m'a valu l'interdiction d'aller dans certains quartiers ou de sortir le soir si je n'étais pas chez quelqu'un de confiance (et ce jusqu'à ma majorité).

Par contre, j'ai vraiment très mal vécu tout ça car d'une part, j'ai très rapidement pu constater ces angoisses mais sans comprendre à quoi elles étaient dues ni comment les gérer, ce qui a aussi fait que, le jour où je me suis fais suivre jusqu'à chez moi par un homme je n'avais absolument pas les ressources pour mettre les mots sur ma gêne et je n'ai jamais osé lui en parler par honte et par peur car ses interdictions m'ont appris insidieusement que s'il m'arrivait quelque chose, c'était de ma faute, mais aussi parce que elles ne se sont appliquées qu'à moi ! Mon grand-frère a pu quand a lui sortir le soir sans s'inquiéter dès ses 13-14 ans ! Partir en voyage à l'autre bout de la France, puis en Europe, faire des festivals, aller en concert sans inquiéter mon père alors que je n'avais pas même le droit d'aller dormir chez des amis :sweatdrop:

Cette peur est une peur rationnelle, mais je crois qu'il est aussi important de l'expliquer clairement aux enfants et surtout de leur donner des ressources pour lutter contre, de préférence des ressources qui ne sont pas culpabilisantes pour eux. Et même si vos filles sont plus susceptibles de vivre des violences sexuelles, il est aussi primordiales d'en parler à vos garçons ! Non seulement que personne n'a le droit de les toucher si ils ne sont pas d'accord mais AUSSI que cette règle s'applique pour les autres personnes (Non parce que, c'est bien beau de m'avoir fait vivre avec ces angoisses et ces interdictions pendant toute mon adolescence mais pensez-vous que mon frère a eu, rien qu'une fois, un discours sur le fait qu'il ne devait pas forcer ses copines à faire quoi que ce soit ou harceler les femmes dans la rue ? J'ose espérer qu'il ne l'a jamais fait, mais je trouve que quand on a aussi peur pour sa fille, la moindre des choses est d'éduquer son fils pour être certain qu'il ne perpétue pas ce pour quoi tu as peur).
 
27 Juin 2016
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@Hiboude @Juub j'ai vécu avec mes deux parents et c'est toujours mon père qui a flippé pour moi, et ma mère qui le poussait à me laisser faire mes expériences (certainement à cause de cette peur, notamment parce que dans son service militaire il a dû signaler des affaires de viol et d'agressions sexuelles, qui l'ont je pense marqué, mais aussi parce qu'il flippe de beaucoup de chose pour ses enfants de toutes façons)
 
26 Septembre 2012
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@Hiboude c'est un exemple perso pas forcément probant mais... Quand j'avais douze, treize ans, on était en vacances avec mes parents; le soir on va se balader en bord de mer. A l'entrée de la digue y'a une paillotte, et vu l'heure, y'a pas mal de gens qui picolent. J'étais un peu isolée , un mec, la quarantaine, me regarde, me fait un sourire bien vicelard et, quand je m'appuie contre le mur, vient faire de même. Mes parents me rejoignent; ma mère a aussitôt compris mes regards alarmés et mes mouvements pour m'écarter du mec, tentant de dire allez on repart, mais mon père a totalement zappé, tapant la converse au mec normal alors que celui ci tentait de me prendre la main ou de poser la sienne sur ma jambe.
 
I

Illusions

Guest
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Personnellement, je n'ai jamais été victime d'inceste, de maltraitance. Probablement, j'ai connu du sexisme en étant ado/jeune adulte, j'ai été victime d'un frotter dans le métro. Je ne fais pas un déni.
J'ai vraiment l'impression d'avoir vécu et de vivre dans un monde de bisounours. Alors que ça devrait être normal que les hommes respectent les femmes.
Quand j'étais petite, il y a eu l'affaire Dutroux et bien sûr mes parents m'ont dit de ne pas suivre un inconnu qui avait des bonbons ou pas d'ailleurs.
Je me souviens qu'à 11 ans, je suis montée dans une voiture par erreur, il faisait nuit, il pleuvait, c'était à la sortie de l'école, j'attendais ma mère. Le type m'a dit de refermer la porte quand je suis entrée mais j'ai eu le réflexe de sortir directement en voyant mon erreur et j'ai attendu ma mère dans le hall de l'école après.
Je pense que c'est aux parents d'expliquer à leur garçon que l'on ne tape pas même pour rire, que l'on ne doit pas imposer une relation sexuelle non consentie à une femme, etc...
Pour les filles, c'est important qu'elles soient armées à ce genre de situation, qu'elles sachent reconnaître quand ce n'est pas normal. Beaucoup de choses passent par l'éducation parentale.
Les hommes de ma famille ne l'ont jamais fait, donc c'est tout à fait possible.
Ces maltraitances, incestes ont toujours existé. C'est juste que la parole s'est libérée et que ça en devient anxiogène. C'est plus facile quand on n'en parle pas de se dire que ça n'existe pas.
 
Dernière édition :
12 Juin 2018
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Je vois beaucoup d'entre vous parlez des avertissements qu'elles ont reçu concernant des inconnus, et des précautions du type ne pas sortir la nuit, être accompagné, prévenir par texto etc.

Même si je comprend d'où vient cette peur je ne peux pas m'empêcher de me dire que cette vision du probleme participe justement de la culture du viol, dans le sens où ça appuie l'idée que les enfants seraient particulièrement en danger dans la rue, avec des hommes inconnus.

Sauf que... Ben non. Les enfants sont particulierement en danger dans leurs familles et auprès d'hommes proches, c'est là qu'on lieu, comme pour les femmes adultes, la majorité des viols, agressions sexuelles et violences en tout genre.

Pour l'avoir vécu je pense que c'est essentiel d'en parler aux enfants et qu'iels aient les mots, qu'iels sachent ce que c'est que l'inceste notamment, qu'iels sachent comme ça a été dit plus haut que si quelque chose les met mal à l'aise iels ont le droit d'en parler. Qu'iels sachent que quand un adulte dit qu'il faut se taire, que c'est un secret etc. il sait que ce n'est pas bien, et que c'est lui qu'il cherche à protéger, pas l'enfant.
Par ailleurs ça me paraît essentiel aussi d' appuyer le discours sur le consentement vis à vis des autres enfants aussi. Non, un enfant plus âgé n'a pas à embarquer les plus jeunes dans des jeux sexuels.

Je ne vois pas trop le risque de monter la tête des enfants. Comme le dit Muriel Salmona (psychiatre spécialiste du psychotraumatisme), les cas d'inceste toucheraient plus d'un enfant sur dix. C'est énorme ! Ça veut dire que tous les enfants même s'iels ne sont pas victime elleux même fréquentent des enfants victime. Ça fait déjà partie de leur quotidien, iels voient des choses très tôt. Le probleme c'est qu'iels ne savent pas forcément que c'est interdit même si ça les rend mal, et qu'iels n'ont pas les mots pour en parler.

Muriel Salmona est plutôt d'avis à faire du dépistage systématique en demandant régulièrement à tous les enfants. Encore une fois je ne peux qu'être d'accord, le silence s'installe tellement facilement quand personne ne pose la question et que tout le monde ignore les signaux de détresse.
 

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