@Chat-au-Chocolat C'est marrant, ta réflexion sur la lecture "légitime" et la lecture "illégitime" me fait penser à un cours de sociologie de la culture que j'ai eu l'année dernière et qui était très intéressant.
Au sens plus large, quelque soit notre place sur "l'échelle des classes sociales", nous avons tous et toutes conscience qu'il existe une culture soit disant "légitime" (exemple: l'opéra, les grands classiques de littératures du genre Zola, Maupassant, etc) et une culture "illégitime" (Jul, le rap, le r'n'b, Marc Lévy, Musso...etc).
Je soulève ta question sur : qui font ces règles, réellement ? Et pourquoi tout le monde semble d'accord inconsciemment de l'existence de cette hiérarchie culturelle ?

En fait, nous sommes tous conscients qu'il existe un capital d'argent (on est riche de sous, on est pauvre de sous, on est au milieu, etc...) mais en réalité
on a également un capital culturel (on est riche de culture "légitime", on est pauvre de culture légitime, on est au milieu, etc...) et ça, c'est moins conscient et pourtant c'est reconnu de tous, mais pourquoi ?

(Exemple en grossissant les traits: Trump est très riche de sous, mais pas très riche culturellement, un prof va être riche de culture mais pas beaucoup en sous, en tous cas beaucoup moins que Trump )
--> En fait en reconnaissant l'existence d'une culture légitime,
on permet de se distinguer des autres, de marquer sa classe (on parle de distinction culturelle)
En fait au 20ème, on pensait que les gens appartenant à la bourgeoisie avaient uniquement des habitudes culturelles liées à leur classe (aller à l'opéra, lire Molière, etc) et le "petit peuple" regardait que la TV, n'allait jamais au musée, etc, donc les gens de la haute culture montraient par la culture légitime leur soit disant supériorité...
Et patatra vers la fin des années 90, des études ont montré qu'il existait des
dissonances culturelles: Des gens de classes hautes écoutaient également du rap et appréciaient de regarder Secret Story, des gens de classes moyennes à pauvres écoutaient aussi de la musique classique et appréciaient les sorties culturelles... Donc en fait, la culture légitime marchait à l'époque pour se distinguer mais maintenant de nos jours cela ne veut plus rien dire, avec l'accès à la culture un peu plus facile qu'à l'époque. Les gens maintenant goûtent de tout culturellement ! Mais cet impression de classement culturel est resté
Pour ma part, j’essaie de me détacher de cette hiérarchie culturelle et à ne plus mettre d'étiquette (Exemple: ce chanteur n'est écouté que par des neuneus, ah ce livre est lu que par des snobs...) Mais c'est pas évident!
Pardon pour les fautes*