J'étais à l'origine une personne tip top zen (oui je sais l'expression est ridicule mais chut
), et puis je me suis lié d'amitié avec une fille et on a eu une relation malsaine, c'était mon amie mais elle se plaisait à me rabaisser, à me critiquer, à descendre ma famille ...
Les 4 années du collège ont été dures pour moi à cause d'elle, et je ne savais pas comment sortir de cette relation. A l'aube de ma rentrée en 3ème, en rentrant de vacances j'ai fait ma première crise d'angoisse, j'étais devant ma TV et d'un coup je n'arrivais plus à respirer, j'ai cru que j'allais m'étouffer. Et pendant plusieurs jours j'étais comme en pleine crise d'asthme. Je pouvais plus rien manger sinon je m'étranglais, je me nourrissais seulement de soupe. Mon appréhension à l'idée de repasser une année avec cette fille dans ce calvaire se manifestait comme ça.
Mes parents pensaient (et pensent toujours) que je faisais du cinéma, ne l'ont pas pris au sérieux. J'ai gardé des séquelles de cette crise, encore 6 ans après. J'ai un blocage avec la viande (que je trouve dure à avaler sans s'étrangler) et d'autres aliments.
Mon "amie" se foutait de moi ouvertement parce que désormais je mettais énormément de temps à manger, en mâchant bien pour ne pas m'étouffer, et j'ai commencé à manger moins et à ne pas finir mes assiettes, elle me culpabilisait (devant ma famille) en disant "Mais manges, tu penses pas aux petits africains qui meurent de faim !". Personne ne comprenait, je l'ai extrêmement mal vécu.
Par la suite j'ai pu me libérer de cette amitié, et ma vie a complètement changé. Mais ça a ancré des angoisses en moi qui ressortent de temps en temps. J'ai eu encore une amitié malheureuse 2 ans plus tard, une fille qui ne cherchait pas à me nuire mais qui me transmettait tout son stress, je l'absorbais comme une éponge pour qu'elle se sente mieux. Au bout d'un moment j'ai craqué et j'ai refais une crise (mais moins forte). Depuis ce temps là je suis très stressée, ce que je n'étais jamais avant.
Désormais, je n'ai heureusement pas d'angoisses chaque jour, ni même régulièrement. Je n'ai jamais refait de grosse crise comme la première. Je fais plutôt désormais des petits moments de mal-être où j'ai du mal à respirer, la gorge serrée mais pas à point d'en être hystérique. Quand ça m'arrive, je réussis désormais à passer plus ou moins outre jusqu'à ce que ça s'en aille.
Cependant j'ai encore des angoisses. Un troisième épisode, l'an dernier (où j'ai extrêmement angoissé pour mon amoureux qui faisait une dépression loin de moi), a fait que de quelqu'un de solitaire je suis passé à quelqu'un de très dépendant et qui ne supporte pas de se retrouver seul, en particulier quand la distance concerne mon amoureux. Le mois dernier j'ai été séparé de lui un mois, et comme je n'avais rien à faire de mes journées et que j'étais plus ou moins coupée du monde, je l'ai très mal vécu, je me suis senti abandonnée et extrêmement seule (bien qu'étant avec mes parents). J'avais du mal à respirer, et mon moral était vraiment bas. Mon gros problème est que si j'ai pas de nouvelles de mon amoureux pendant plusieurs heures et que c'est inhabituel (par exemple qu'on était sensé s'appeler ou autre) je deviens extrêmement anxieuse voire même hystérique, et comme mon cher et tendre est un peu tête en l'air ça m'arrive 2-3 fois par an et c'est éprouvant pour moi.
Dans 9 mois je vais devoir partir 2-3 mois à l'étranger. J'appréhende beaucoup ça parce que je serai seule, et que si mon amoureux ne me donne pas de nouvelles je n'aurai aucun moyen de me rendre sur place le voir, et comme il vit seul personne ne pourra me renseigner.
Quand je ne suis pas confrontée à ce genre de situation épisodique, mes angoisses sont quasi absentes et je le vis très bien. Mais je pense tout de même aller voir un psychothérapeute pour en parler et voir si je peux apprendre à gérer mes peurs et le fait de passer un long moment seule.
Ah oui je voulais rajouter que comme certaines des demoiselles qui ont écrit ici, je suis hypocondriaque et je m'imagine toujours avoir une maladie quelconque. Et j'ai, quand je suis angoissée, des douleurs intercostales, parfois très fortes, qui me font penser avoir un problème cardiaque. J'ai fait des examens, je sais que je n'ai rien et que c'est d'origine psy, alors ça me permet de me calmer.
Mais ma propre mort ne m'angoisse pas du tout. Celle de mes proches par contre si, mais j'arrive à ne pas me focaliser là-dessus (sauf quand je n'ai pas de nouvelles par exemple).
Bon, voilà j'ai raconté ma vie, désolé Wayzea d'avoir un peu polluer ton topic ^^ en tout cas chapeau pour l'idée ! Ca fait du bien de confronter nos expériences.