Concernant les anxiolytiques, je rejoins
@Electronalone, la prescription n'est pas contrôlée. Je connais beaucoup de personnes qui se défoncent à ça en soirée (en fait c'est le cocktail pas cher, quand tu n'as pas de quoi t'acheter autre chose: alcool + benzo, les effets peuvent être complètement dingues suivant les médicaments). Je l'ai pas mal fait à une époque, en toute connaissance de cause. Notons qu'il n'y a pas que les benzo: les médecins prescrivent facilement des antidouleurs puissants à base d'opiacés (codéïne, tramadol...). Il est aisé de se procurer plusieurs boîtes d'affilée, et d'en faire un usage récréatif. Les effets secondaires sont évidement tout aussi dangereux que pour les autres drogues: une descente après une prise massive de médocs à base d'opiacés est tout bonnement abominable, bien plus atroce qu'avec certaines drogues illégales (à vrai dire, c'est même la pire chose que j'ai connu
).
Egalement, bon nombre de personnes sont accro aux benzo et / ou aux médocs opiacés, sans s'en rendre compte. Pour moi, il y a un vrai problème niveau suivi des patients. Je ne parle pas de fliquer les gens: c'est inutile. L'humain trouvera toujours un moyen de se défoncer (avec des horreurs type solvant ménager par exemple
). Mais pour moi une personne qui se défonce gravement aux médicaments, est une personne qui va mal
. Je veux dire, l'effet est différent d'avec les drogues dites purement "récréatives": déjà, le benzo est associé à un contexte (prescription pour trouble psy), on sait que ce n'est pas un produit "fun", mais un traitement médical. L'effets est anesthésiant (quoique certains filent parfois une montée d'adrénaline): c'est le produit idéal pour "s'abrutir". Et je ne pense pas qu'une personne parfaitement sereine, ou en quête de nouveaux horizons mentaux, veuille s’assommer avec un produit de ce genre. Elle ira plutôt vers les psychédéliques, ou vers les stimulants. J'associe plus les anxios et opiacés à des "soins palliatifs de l'humeur": quand ça ne va pas et que tu veux juste apaiser un peu ton mal-être.
En ce sens, pour moi, ces drogues sont mauvaises, en effet: témoins d'un mal-être (selon moi, je le répète! je pense que c'est le cas pour la majorité des utilisateurs - expérience perso, mais bien évidement je peux me tromper), elles ne résolvent rien, et ne font qu'enfoncer la personne. D'où mon souhait qu'il y ait une meilleure prise en charge des patients (pour les benzo: suivi psy, ouverture à de nouveaux types de thérapies, etc) (pour les antidouleur: idem, je suis sûre qu'on peut améliorer la prise en charge de la douleur, et mieux gérer les prescriptions!).
Concernant les drogues dites psychédéliques et récréatives, mon avis est moins tranché. Une majorité des gens que je connais / j'ai connu et qui prenaient ça étaient mal dans leur peau. Néanmoins j'admet l'attrait qu'on peut avoir pour les produits. C'est normal d'être curieux: je pense qu'on est nombreux à vouloir expérimenter de nouvelles sensations, altérer ses perceptions, découvrir d'autres facettes de notre psyché. De tout temps, l'homme a pris des substances modifiant son état de conscience après tout (chamanisme etc). Les enfants eux-même aiment ces sensations d'ivresse: le bonheur de tituber en sortant d'un manège, ou d'un tourniquet
!
Mais voilà, je dis bien expérimenter. Je considère que l'usage devient pathologique dès qu'il se fait récurrent, car les effets négatifs sont profonds, même si on ne les perçoit pas forcément au début. Et malheureusement, c'est bien souvent le cas. Déjà, parce que mine de rien ça modifie profondément notre façon de ressentir les choses: ces drogues (notamment les stimulants) agissent directement sur la chimie du cerveau (notamment avec le fameux craving de la coke ou de la MD), donc oui, il faut s'attendre à avoir terriblement envie d'en reprendre. Le piège est terrible, et l'expression dit que "une bière appelle l'autre", il en est de même pour les traces
. Dès que tu redescend un peu, tu es angoissé à l'idée de revenir à l'état "sans coke", ça prend aux tripes, c'est comme une obligation. Pour moi il est là le côté malsain, c'est la dépendance, et elle arrive tellement vite.
Après évidement chaque produit est différent, chaque consommateur aussi. Mais vous en croisez beaucoup, des cocaïnomanes sereins? Il y a une telle banalisation de ça, c'est fou, on prend une trace comme on prendrait une clope. Voilà pourquoi je n'aime pas les stimulants. Ça à l'air anodin, et en fait c'est de la vraie bombe atomique. Et le côté social est tellement important! On prend très vite le pli en fait.
L'autre danger c'est évidement le fait de ne plus savoir ce qu'on fait quand on abuse, et de pouvoir se blesser / blesser quelqu'un d'autre, mais c'est valable avec l'alcool aussi. L'alcool, que je considère comme une drogue au même titre que le reste, car niveau dépendance ça peut aller assez vite aussi, pour un peu qu'on ait un terrain propice à ça
.
Pour les psychédéliques/dissociatifs, il me semble que le danger principal c'est de faire un gros bad trip si on a déjà un certain mal-être ou des troubles psy non? Niveau addiction je crois que c'est très light (surtout psycho en fait, le fait de trop aimer ça
). D'ailleurs c'est un truc vicieux ça aussi: un produit créant censément peu d'addiction physique peut créer une grosse addiction psychique si on aime vraiment trop l'effet il me semble (kétamine j'écris ton nom). Bref, là encore, danger.
En résumé, au vu des avantages/inconvénients apportés par les drogues type stimulants (car après tout, c'est ce qui est le plus consommé en soirées), je considère (et ce n'est que mon avis
) que oui, c'est malsain, dans le sens plus dangereux que beaucoup ne le pensent. Les risques à court et long termes sont très importants. Risque d'AVC ou de surdose (plus courant qu'on ne le pense), détérioration quasi-inévitable de l'état mental et de l'humeur car jeu important au niveau de la chimie du cerveau, fatigue les organes (les reins prennent une grosse claque), souvent modification de la vie sociale (j'ai entendu beaucoup de personnes me dire qu'elle ne pouvaient plus traîner avec des gens qui ne prennent rien, car on s'ennuie en fait, le produit prend la place la plus importante). Des choses qui peuvent paraître anodines au début, et puis au final ça n'arrive pas qu'aux autres, c'est le package j'ai envie de dire! Tu ne peux pas prendre de la came tous les weekend pendant des années et garder ta fraîcheur de jeune homme / jeune femme, imagine, ce serait trop cool
.
J'ai eu la chance dans mon entourage proche de voir des photos avant / après (rétablissement post années de folie "festive"), c'est souvent flagrant (moi même j'ai l'impression d'avoir rajeunit
). C'est juste que c'est insidieux et progressif, on ne s'en rend pas trop compte au début. Bien sûr, certaines personnes résistent mieux que d'autres! Mais à mon avis ce n'est qu'une question de temps. Je ne connais personne de plus de 35 ans qui prennent des produits type MD coke speed etc et soit frais. Malheureusement trop de décès aussi, pour ceux qui n'ont pas pu arrêter à temps. Tester ok, je serai mal placée pour dire non, mais à mon sens le jeu n'en vaut pas la chandelle. Et en faire son mode de vie: ok, si on est conscient qu'on se bute la santé. (Désolée pour mon avis très tranché, je ne suis pas sereine sur ce sujet
)
(Merci de ne pas me citer
)