Quelles langues apprenez-vous ? Depuis combien de temps ?
Actuellement, le japonais (2ème année de LCE), le russe et l'italien (depuis le début de l'année, en option).
Au collège, j'avais pris allemand LV1, parce que tout le monde prenait anglais, que ça me saoulait de voir de l'anglais partout, et que l'après-midi que la prof d'allemand était venue passer avec nous en CM2 m'avait intriguée et frustrée (une langue et un sujet auxquels je ne connaissais rien, diantre !).
En LV2, je voulais toujours pas faire anglais, mais encore moins espagnol, donc j'y suis quand même allée. Depuis déjà deux ou trois ans je comparais les paroles des chansons anglophones que j'écoutais avec leur traduction, je cherchais à repérer les mots, les structures de phrase, à comprendre qu'est-ce qui en faisait changer le sens, etc (je suis très curieuse), donc en fait la seule chose que j'ai appris en anglais au collège ç'a été l'emploi de l'auxiliaire "do" et le présent en be+ing, et à partir de là j'ai tout appris toute seule. Je connaissais déjà ce qu'on m'apprenait en cours, donc j'écoutais plus. J'ai commencé à lire des blogs, au début je comprenais rien mais je me suis acharnée, puis des livres, des journaux... Pas pour travailler, ça c'est fait naturellement, parce que je tombais sur des sites anglophones en faisant des recherches sur le net par exemple, ou parce que j'ai toujours préféré les VO aux traductions, donc j'en profitais.
Aujourd'hui je suis amoureuse de l'anglais (on m'aurait dit ça y a 8 ans...).
J'ai échangé mes LV en terminale, pour le bac, parce qu'en allemand j'avais un bon niveau... scolaire seulement, donc rien à voir avec mon niveau d'anglais (que je lis et écris très couramment, et comprends et parle pas trop mal, mais j'ai jamais eu l'occasion d'avoir de vraies longues discussions avec des anglophones, donc pour l'instant, je considère mon apprentissage comme incomplet !).
Sinon donc j'ai fait 7 ans d'allemand, et ça fait un an et demi que je n'en ai plus fait. Je me rends compte que je comprends (très inégalement) l'écrit, rien à l'oral (c'est pas une nouveauté), et que je ne suis plus capable de m'exprimer (sauf quand je mélange par inadvertance avec le japonais Oô), ce qui est très certainement dû d'une part à mon manque de confiance, et d'autre part (et surtout) au fait que je n'ai plus fait aucun effort pour construire une phrase en allemand depuis le bac. Je regrette énormément. Et ici je citerai Elfamelie :
car apprendre l'allemand force à très vite "sentir" ce qui structure la langue, être très logique, et vraiment c'est intellectuellement une grande force. La littérature allemande est un monde, sans parler de la musique (l'opéra, le lied) qui révèle la musicalité de cette langue (eh oui, je l'affirme et le réaffirme).
Je vais faire mon petit couplet progermaniste, mais je ne supporte plus (enfin, je n'y fais plus attention, depuis l'temps) les préjugés des gens sur la langue allemande à laquelle on reproche ses "sonorités", sa complexité grammaticale ou que sais-je encore.
Je n'aurais pas dit mieux.
Je fais donc du japonais depuis deux ans, et j'aime ça, mais là j'arrive à un point où on doit dépasser un certain palier (arriver à comprendre des textes au-delà des tournures de phrase qu'on nous inculque en cours), et j'avoue que ça me décourage assez. D'autant plus que je n'ai aucune envie de continuer dans cette filière, alors que j'ai pourtant sacrifié mes autres ambitions à celle-ci, donc je me sens assez mal au niveau "orientation" et mon envie d'apprendre le japonais en pâtit...
Je me console avec l'italien et le russe que j'ai commencés cette année (j'aime la nouveauté). C'étaient deux langues dont j'avais dit que je ne les apprendrais jamais, que ni elles ni la culture qui leur était inhérente ne m'intéressaient. Et puis j'ai entendu des chansons en russe quand j'étais au lycée, et j'ai trouvé ça sublime, et puis j'ai commencé le chant lyrique à la même période et je devais chanter en italien, et je m'y suis faite, jusqu'au jour où j'ai eu un déclic subit et où je suis tombée passionnément amoureuse de tout ce qui s'attache à l'Italie (oui, ou presque).
Donc cette année, quand j'ai décidé que quitte à me faire plaisir en faisant des langues, autant y aller à fond, j'ai jeté mon dévolu sur ces deux-là (en hésitant longuement avec le roumain, qui a connu dans mes circonvolutions neuroniques le même destin que les deux langues précédentes, jusqu'au déclic cet été !).
Je suis assez frustrée en russe parce que la prof essaie d'aborder les points grammaticaux par la manière douce (alors que moi j'aime me prendre les déclinaisons dans la gueule), mais je m'accroche, et ça vient mieux (enfin, je sais toujours pas dire grand chose, mais j'ai eu un mini-palier dès le début en fait, entre "oh c'est tout nouveau tout beau" et "hum, il faut apprendre le pluriel"... alors qu'en fait c'était simple
). J'aime énormément la sonorité de cette langue, et elle me paraît très familière.
Bon, l'italien je me sens même pas d'en parler, j'ai un énorme coup de coeur pour cette langue, si je commence à m'étaler là-dessus ça va prendre des heures alors que mon post est déjà pavéique...
Il y a des tas d'autres langues que j'aimerais apprendre (hébreu, finnois, arabe, norvégien, islandais, hongrois, latin, grec ancien et moderne... ainsi que quelques patois, des langues africaines, polynésiennes et amérindiennes, juste pour m'ouvrir à des systèmes linguistiques, phonétiques et de pensée desquels je n'ai encore eu aucun aperçu). Je me dis souvent que j'aime tellement décortiquer la syntaxe, la grammaire, l'étymologie, la phonétique, et le retentissement d'une langue sur une société, que je devrais faire des sciences du langage, en fait. Mais bon.
Quant à la question de l'utilité des langues, tout dépend de quel point de vue on se place. Enfin, "utilité" renvoyant implicitement à la notion capitaliste de profit et de bénéfices, on aurait tendance à se placer d'un point de vue commercial (pour lequel je dirais anglais, allemand, russe, chinois, arabe, espagnol). Mais pour celui qui veut étudier une région géographique particulière, ou l'histoire d'un peuple particulier, ou la littérature d'une époque précise, tout chaaaange :rotate: